Espèce

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Fiche descriptive

Longueur : 24-29 cm dont plus de la moitié pour la queue. Poids : 50-60 g.

Le Desman a une silhouette caractéristique avec une trompe mobile et préhensible mesurant près du quart de la longueur de son corps. Cette trompe est formée par la coalescence des narines et de la lèvre supérieure et est accompagnée de nombreuses vibrisses et petits poils. La queue est comprimée verticalement vers son extrémité. Elle porte une frange de poils à l’extrémité favorisant son effet de gouvernail. Ces yeux et oreilles sont minuscules et dissimulés sous la fourrure. Ses pattes sont armées de fortes griffes épaisses et reliées par une palmure complète. Il a 5 doigts par patte. Les pattes postérieures sont très développées avec des pieds mesurant plus du tiers de la longueur de la jambe. Sa fourrure est formée de deux couches de poils (duvet et jarre) permettant la formation d’une couche d’air isolante. Son pelage est brun sur le dos et plus clair sur le ventre. Ce talpidae compte 44 dents : I3/3, C1/1, P4/4, M3/3.

Le Desman est essentiellement nocturne, mais possède une activité secondaire diurne. Ses populations sont composées d’individus sédentaires et erratiques. Peu sociable et solitaire, le Desman ne vit en couple que pendant la période de reproduction et d’élevage des jeunes. La maturité sexuelle est atteinte à 6 semaines. L’accouplement a lieu entre décembre et mai. La femelle met bas, de janvier à juillet, d’une ou deux portées de 3 à 5 jeunes par an. Ils sont sevrés à 4 semaines et peuvent vivre jusqu’à 3 ou 4 ans. Spécialiste, le Desman consomme essentiellement des larves d’invertébrés benthiques (=vivants sur le substrat) et rhéophiles (trichoptères, plécoptères et éphéméroptères). Il recherche ces proies, qu’il repère grâce aux organes tactiles de sa trompe, au fond du cours d’eau en fouillant dans le sable ou les gravillons pour les dénicher.

Son habitat se constitue de cours d’eau oligotrophes de basse, moyenne et haute altitude. Ce Soricomorphe a été souvent associé à la zone de présence de la truite. Il semble fréquenter préférentiellement les rivières et torrents pyrénéens à cours rapides. Néanmoins, l’espèce peut occuper d’autres types de milieux aquatiques : lacs naturels et artificiels d’altitude, marécages, voire mêmes rivières souterraines et ruisseaux temporaires ou encore praires inondées. Le domaine vital de la femelle (d’environ 300 m de linéaire de cours d’eau) est toujours inclus dans celui du mâle (d’environ 430 m de linéaire de cours d’eau). Le Desman établit son gîte dans les cavités naturelles des berges, dans les anfractuosités entre les pierres et les racines. Il peut aussi occuper le terrier abandonné d’un autre animal comme le Campagnol amphibie. Les entrées des gîtes sont toujours immergées. Ils ont une structure très simple avec un seul passage conduisant à une chambre circulaire située à plus d’un mètre du cours d’eau. Référence :
BENSETTITI F. & GAUDILLAT V. 2004. Cahiers d'habitats Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. Tome 7. Espèces animales. La Documentation française. 353p.
NEMOZ M. & BERTRAND A. 2008. Plan national d’actions en faveur du Desman des Pyrénées Galemys pyrenaicus. 2009-2014. Société française pour l’étude et la protection des mammifères / ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer. 160p.

Audrey Savouré-Soubelet (UMS 2006 Patrimoine Naturel (AFB / CNRS / MNHN)), 2012

Fiches descriptives

Anonyme. 2004. Galemys pyrenaicus. in: Bensettiti, F. & Gaudillat, V. Cahiers d'habitats Natura 2000. Connaissance et gestion des habitats et des espèces d'intérêt communautaire. Tome 7. Espèces animales. La Documentation française.

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