Les inventaires historiques et archéologiques

La réunion des inventaires du patrimoine naturel avec des inventaires historiques et archéologiques est une nécessité pour disposer d’une vision de l’évolution de la biodiversité sur une longue durée. Il est cependant encore très rare qu’elle soit réalisée. La présentation actuelle est encore très lacunaire et perfectible, mais elle constitue une première au plan européen (voir la section "Histoire et archéologie" des fiches espèces.)

Inventaires archéozoologiques et archéobotaniques de France (I2AF)

Le MNHN collecte, conserve et met à disposition les données archéozoologiques de France métropolitaine depuis 2004, et les données archéobotaniques depuis 2008 : principalement des données anthracologiques (charbons de bois), carpologiques (graines et fruits) et palynologiques (pollens). Ces données servent également à évaluer l’avancée de la recherche dans le domaine.

Les restes animaux et végétaux issus des fouilles archéologiques constituent une source d’information riche et originale sur l’histoire de la biodiversité et de son interaction avec les sociétés humaines. Confrontés aux connaissances sur la diversité des populations et des peuplements actuels, ils permettent de préciser les scénarios d’extinction et d’invasions biologiques du passé, notamment en ce qui concerne les temps holocènes, où l'influence des facteurs climatiques est passée au second plan derrière celle de l'homme. En outre, ils informent aussi sur les usages qu'en faisaient les sociétés humaines.

Les informations recueillies concernent en premier lieu les noms des espèces découvertes au cours de fouilles archéologiques réalisées sur le territoire national. Sont également collectées des informations sur le site (informations géographiques, nature de l’opération archéologique, nom du responsable, dates) et sur les différentes structures ou unités stratigraphiques ayant livré des restes animaux et végétaux (éléments de datation, culturelle, climatique ou physico-chimique, nom du responsable des études). Enfin, des informations complémentaires, telles que le lieu du stockage du matériel ou les détails du spectre faunique/botanique (fréquence absolue de chaque taxon) figurent dans l’inventaire et sont consultables auprès du Chargé de conservation.

L’inventaire archéologique bénéficie des efforts engagés depuis plus de 25 ans par l’archéologie nationale, au CNRS, au Ministère de la Culture, dans certaines Universités et, plus récemment, à l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives), pour développer les approches naturalistes en archéologie métropolitaine.

La collecte des données s’effectue dans le cadre d’actions de recherche, initiés par le CNRS ou le MNHN, mais aussi grâce à la participation de collaborateurs volontaires (archéozoologues, archéobotanistes, archéologues, étudiants …). Des structures d’échanges nationales et internationales facilitent l’intégration de nouvelles données.

Les données collectées et stockées au MNHN dans le cadre de l’inventaire du Patrimoine naturel sont accessibles à tous mais la diffusion des données sensibles est soumise au principe de précaution et au respect de la propriété intellectuelle.

Seules les données d'espèces et de sous-espèces sont accessibles sur le site de l'INPN. Des requêtes portant sur d'autres questions (recherche par genre ou famille, par exemple) peuvent être formulées grâce à l'interface des collections du MNHN :( http://colhelper.mnhn.fr/ rubrique « Collections » puis « Base I2AF »).

Pour tout renseignement ou demande : callou@mnhn.fr / http://colhelper.mnhn.fr