FR2600971 - Côte châlonnaise

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR2600971

Compilation : 31/05/1995

Mise à jour : 29/11/2017

Appelation du site : Côte châlonnaise

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/12/1998
  • pSIC : dernière évolution : 11/12/2020
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 16/02/2022
  • ZSC : premier arrêté : 04/03/2015
  • ZSC : Dernier arrêté : 07/02/2022
Texte de référence
Arrêté de création du 07 février 2022 portant décision du site Natura 2000 Côte châlonnaise (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 4,65361 (E 4�39'12'')
  • Latitude : 46,68778 (N 46�41'16'')
Superficie : 2 926 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 251 m.
  • Max : 445 m.
  • Moyenne : 350 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Saône-et-Loire (100%)
COMMUNES : Aluze, Bissy-sur-Fley, Bouzeron, Burnand, Chagny, Chamilly, Charrecey, Chassey-le-Camp, Cheilly-lès-Maranges, Chenôves, Collonge-en-Charollais, Couches, Culles-les-Roches, Curtil-sous-Burnand, Dennevy, Fley, Fontaines, Genouilly, Givry, Jambles, Joncy, Montagny-lès-Buxy, Moroges, Remigny, Rully, Saint-Clément-sur-Guye, Saint-Denis-de-Vaux, Saint-Désert, Saint-Gengoux-le-National, Saint-Gilles, Saint-Jean-de-Trézy, Saint-Léger-sur-Dheune, Saint-Martin-sous-Montaigu, Saint-Vallerin, Saint-Ythaire, Saisy, Saules, Savigny-sur-Grosne.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 22%
Forêts caducifoliées 21%
Autres terres arables 19%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 15%
Prairies ameliorées 10%
Pelouses sèches, Steppes 9%
Forêts de résineux 2%
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente 2%

Autres caractéristiques du site

La côte chalonnaise est un relief calcaire formant la bordure occidentale du fossé bressan. Les substrats sont diversifiés : calcaires à entroques et polypiers, oolitiques, lithographiques, calcaires marneux, marno-calcaires, marnes. Les failles sont abondantes et le socle granitique cotoie en certains points les terrains jurassiques. 
Le relief de cuesta est marqué par des falaise et des éboulis cryoclastiques. 
Le climat atlantique subit des influences mériodinales et continentales. 

Qualité et importance

Le site est un ensemble de 24 unités géographiques distinctes et s'étend sur 37 communes de Chagny au nord à Saint-Ythaire au sud.

Il présente une mosaïque remarquable de pelouses et landes des sols calcaires secs ponctuées de fourrés et formations arbustives, occupant les plateaux et hauts de pentes. Les conditions de sols et d'exposition chaude sont favorables au maintien de plantes méditerranéo-montagnardes rares et protégées en Bourgogne en situation éloignée de leur station d'origine (Inule des montagnes, Coronille arbrisseau, Micrope droit). Elles abritent une faune riche et originale : nombreux reptiles (Lézard vert,…), oiseaux (Alouette lulu, Bruant ortolan, Oedicnème criard,…) et insectes (Damier de la Succise,…) d'intérêt communautaire. 
Les pelouses et leur faciès d'embuissonnement recouvrent une part significative du site. Selon qu'elles sont pâturées, fauchées ou abandonnées, leur composition spécifique est très diverse et leur état de conservation très hétérogène. Leur maintien est nécessaire dans le réseau des pelouses au plan national en raison de leur position favorisant les échanges entre le Nord-Est et le Sud de la France.

Des prairies se sont développées sur les sols plus profonds. Des landes à Genévriers et à Buis sont également présentes, ainsi que quelques falaises de faible hauteur et éboulis grossiers essentiellement d'origine anthropique (déblais, anciennes carrières, etc.).

Les prairies bocagères présentes sur le site (habitat à Saint Gilles et entité de Genouilly) sont un habitat d’espèces car elles hébergent de nombreux oiseaux invertébrés et chauves-souris.
Le pâturage extensif permet l’expression d’une diversité floristique de ce milieu bocager. Les prairies servent de réservoirs d’alimentation aux chauves-souris, qui y trouvent de nombreux insectes, notamment des coléoptères. Les haies sont de véritables routes de vols, ces corridors leur permettent de relier les lieux de nourrissage à leur gite. Un espacement de plus de 10 m entre deux haies ou deux arbres constitue une barrière au déplacement du Petit rhinolophe.

La forêt est assez peu représentée : la chênaie pubescente, souvent hybridée, reste la formation forestière principale sur les rebords de plateaux alors que la hêtraie est développée sur quelques versants. Néanmoins, elle ne présente pas d'état mature sur la Côte Chalonnaise et est largement remplacée par un sylvofaciès de la chênaie-charmaie.

Les entités des carrières souterraines de Saint Hilaire, des grottes d’Agneux, de la grotte du Rabot, des carrières souterraines des Vézeaux, des carrières de Charrecey, des habitats de chauves-souris de Saint Gilles font partie d’un grand complexe d’hibernation et de transit pour les chauves-souris entre ces différentes cavités. Ces cavités peuvent être d’origine naturelles et n’avoir jamais été exploitées (grottes d’Agneux, grotte du Rabot, ou résulter de l’exploitation humaine (exploitation de dolomie, pour les carrières de Saint
Hilaire, des Vézeaux, ancienne carrière de gypse à Charrecey, et carrières de Saint Gilles). Les chauves-souris fréquentent également ces entités et leurs environs l’été et en période de reproduction. 

Les cavités à chauves-souris sont d’un intérêt chiroptérologique départemental à local avec majoritairement des communautés de Petits rhinolophes en hibernation. Pour les habitats de Saint Gilles l’intérêt chiroptérologique est régional aves des effectifs de Petits et Grands rhinolophes autour de 300 pour chacun des groupes en hibernation et de 60 Grands rhinolophes en mise-bas.

Vulnérabilité

Les pelouses sont des milieux instables évoluant vers le fourré ou la forêt à l'échelle de 30-40 ans. Sur le site, le maintien du pâturage a permis leur conservation mais certaines sont désormais embuissonnées à plus de 50% par les épines et le buis.
L'abandon du pâturage induit une reprise des ligneux. Certaines pelouses ont également été plantées en résineux, entraînant une dissémination des pins vers les parcelles mitoyennes.
Le développement des activités de loisirs engendre localement des dégradations (circulation d'engins motorisés hors voies autorisées, déchets, feux, escalade).

Les chauves-souris sont très sensibles au dérangement pendant la période de mise bas ou d'hibernation. Un aménagement ou des dérangements répétés liés à une surfréquentation humaine des lieux de vie (travaux, aménagement touristique, spéléologie, reprise d'exploitation de carrières) peuvent entraîner la mortalité de chauves-souris ou leur déplacement vers d'autres sites plus paisibles. La disparition des gîtes ou leur modification est une des causes du déclin des chauves-souris (travaux condamnant l'accès par les chauves-souris comme la pose de grillage dans les clochers d'églises, fermeture de mines ou carrières souterraines, rénovation de ponts et d'ouvrages d'art, coupe d'arbres creux, modification des accès ou de la couverture végétale des cavités). L'illumination des édifices publics perturbe la sortie des individus des colonies de mise bas, et l'éclairage public peut également affecter les insectes consommés par certaines espèces.

Les modes de gestion forestière favorisant les peuplements autochtones et diversifiés (gestion en futaie irrégulière, jardinée,taillis-sous-futaie) permettent de répondre favorablement aux exigences écologiques des différentes espèces de chauve-souris. A contrario, les traitements trop uniformes, notamment à base d'essences non autochtones, n'offrent pas les mêmes capacités d'accueil.