FR4301308 - Vallée de l'Orbe

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR4301308

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 09/01/2015

Appelation du site : Vallée de l'Orbe

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/12/1998
  • pSIC : dernière évolution : 30/09/2015
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 09/12/2016
  • ZSC : premier arrêté : 06/01/2017
  • ZSC : Dernier arrêté : 06/01/2017
Texte de référence
Arrêté de création du 06 janvier 2017 portant décision du site Natura 2000 Vallée de l'Orbe (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 6,11377 (E 6�06'49'')
  • Latitude : 46,51928 (N 46�31'09'')
Superficie : 627 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 1 043 m.
  • Max : 1 094 m.
  • Moyenne : 1 063 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Jura (100%)
COMMUNES : Bois-d'Amont, Rousses.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 76%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 14%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 8%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 1%
Pelouses sèches, Steppes 0%

Autres caractéristiques du site

Complexe humide caractéristique du massif jurassien aussi bien pour sa richesse que pour sa taille même si le paysage dans lequel il s'insère a changé (urbanisation de la partie aval de la vallée).

Qualité et importance

Situé au pied du Risoux, à 1059 m d’altitude, le lac des Rousses est une nappe d’eau de 2 km de long alimenté par deux affluents de faibles dimensions et donnant naissance à l’Orbe. Le plan d’eau et son bassin versant font partie du réseau hydrographique rhénan, cas unique parmi tous les lacs francs-comtois.

Ce plan d’eau, un des plus élevés du massif du Jura, est inscrit dans une structure synclinale où l’armature est constituée de calcaires massifs très épais ployés en baquet. Au cours de la dernière période froide, la calotte glacière a créé un lac de surcreusement glaciaire assez étendu, que les apports alluviaux et le développement de tourbières et de marais ont en partie comblé par la suite pour atteindre le lac que nous connaissons actuellement.

Ce site se caractérise par la juxtaposition d'un substrat minéral, calcaire et d'un substrat organique, tourbeux. Schématiquement, le lac possède une rive tourbeuse, au sud-est, et une rive argilo-calcaire, au nord-ouest. Le couvert végétal dépend de cette répartition : les milieux tourbeux occupent l’emprise du lac post-glaciaire, en bordure du lac actuel ou le long de l’Orbe sur presque tout son linéaire. Les milieux prairiaux agricoles s’intercalent entre les zones tourbeuses et les limites du site, à une altitude légèrement supérieure (quelques mètres).

Le lac des Rousses et les milieux humides de la haute vallée de l’Orbe présentent une très grande valeur patrimoniale liée à leur étendue et à leur cortège floristique et faunistique qui en font sans conteste un des ensembles de marais et de tourbière les plus riches du département du Jura.

Le lac des Rousses présente une végétation aquatique vasculaire très riche souvent mélangée à des gazons de characées*, avec la présence remarquable des potamots à tige comprimée et filiforme (seule station franc-comtoise pour ce dernier), ainsi que du nénuphar nain (présumé disparu depuis 1978). La faune piscicole du lac est riche de la présence de quatre espèces de poissons protégés au niveau national. 

Les cariçaies et roselières se développent en ceinture du lac et le long de l'Orbe. Le premier groupement, représentatif des lacs et étangs jurassiens de l'étage montagnard est colonisée par la laîche grêle et la laîche élevée. La roselière et la scirpaie forment deux ceintures peu denses autour du lac. 
Les bas-marais alcalins représentent les premiers stades de l’élaboration d’une tourbière. L’association la plus typique (prairie à choin ferrugineux et primevère farineuse) est observée près de l'exutoire du lac. 

Le haut-marais ou tourbière haute active est issu de l’évolution des groupements de bas-marais précités. Ils sont particulièrement bien représentés sur la rive sud-est du lac. Plus à l’aval, les hauts marais sont plus dégradés. Très riche en sphaignes ce groupement se caractérise par une flore boréo-arctique très variée avec, par exemple, l’andromède ou la droséra à feuilles rondes.
À la faveur de certaines zones anciennes d’exploitation de tourbe, des cortèges de type marais de transition ont pu se développer.

Le haut-marais boisé à pins à crochet dérive du groupement précédent. Le sous-bois est essentiellement composé de plusieurs espèces de myrtille dont l’airelle des marais, nourriture exclusive de la chenille du rare papillon appelé solitaire. Cette espèce tyrphophile dans le Massif du Jura (lié à la tourbe) est partout menacé en France par la destruction de ses habitats. Le sizerin flammé trouve également dans cette pineraie à crochets à croissance très lente un milieu à sa convenance, dernière population nicheuse de Franche-Comté.

Les prairies de fauche de montagne sont encore régulièrement présentes dans la vallée et peuvent évoluer vers l’association végétale à trolle et cirse des ruisseaux si l’amendement est trop important. 

Les mégaphorbiaies sont des formations végétales de hautes herbes se développant sur des sols humides et riches (souvent sur les zones de tourbières dégradées, après déprise agricole). 
Elles abritent tout un cortège d’espèces intéressantes : tarier des prés, rousserolle verderolle, valériane grecque… Ce sont des lieux de nourriture privilégiés pour de nombreux insectes floricoles (se nourrissant sur les fleurs de nectar ou pollen). Dans la haute vallée de l'Orbe, les mégaphorbiaies occupent des surfaces importantes.

Les saulaies riveraines sont très dispersées et peu apparentes. Lorsqu’elles sont enchâssées dans la mégaphorbiaie, elles constituent le biotope d’élection du roselin cramoisi, passereau nordique dont la nidification en France est extrêmement localisée.

Les bétulaies (formations de bouleaux sur tourbe) se sont développées principalement sur les zones de hauts marais anciennement exploités. On les trouve essentiellement au hameau de La Bourbe.

Vulnérabilité

Parmi les menaces repérées sur le site, il faut retenir :

- une qualité des eaux encore améliorable,
- une exploitation des prairies humides qui pourrait être améliorée (déprise de certains secteurs, intensification d’autres),
- une urbanisation proche (constructions, golf) qui tend à avancer sur ce complexe humide.

Les stratégies de préservation menées actuellement sur le site consistent à : 

- une maîtrise foncière progressive, par les communes en particulier, 
- mener une réflexion globale sur la gestion de la haute vallée de l'Orbe - convention transfrontalière
- établir une protection de la ressource en eau par la mise en place d'un périmètre de protection de captage
- restauration fonctionnelle de grande ampleur des systèmes tourbeux