FR4301327 - Étival - Assencière

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR4301327

Compilation : 30/11/1995

Mise à jour : 14/12/2012

Appelation du site : Étival - Assencière

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 31/12/1998
  • pSIC : dernière évolution : 30/09/2012
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 07/11/2013
  • ZSC : premier arrêté : 20/08/2015
  • ZSC : Dernier arrêté : 20/08/2015
Texte de référence
Arrêté de création du 20 août 2015 portant décision du site Natura 2000 Étival - Assencière (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 5,78444 (E 5�47'03'')
  • Latitude : 46,50194 (N 46�30'06'')
Superficie : 1 640 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 621 m.
  • Max : 995 m.
  • Moyenne : 804 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
DEPARTEMENT : Jura (100%)
COMMUNES : Châtel-de-Joux, Meussia, Étival.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts caducifoliées 77%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 8%
Pelouses sèches, Steppes 6%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 5%
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) 3%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 1%

Autres caractéristiques du site

Site forestier (divers groupements de pente) recèlant un petit ensemble marécageux de grande valeur.

Qualité et importance

Ce site Natura 2000 est situé à l’est du lac de Vouglans, et au Nord-Est de Moirans-en-Montagne, sur le territoire du Parc naturel régional du Haut-Jura. 
Il regroupe le bois et le Lac de l’Assencière, à l’ouest ainsi qu’une grande partie de la Vallée d’Etival, plus à l’est, incluant trois lacs : le Grand et le Petit Lac d’Etival, ainsi que le Lac de la Fauge. Massifs forestiers, lacs et formations marécageuses et tourbeuses caractérisent le site, formant un complexe intéressant d’habitats naturels diversifiés et imbriqués les uns dans les autres.
Les eaux des quatre lacs recèlent une flore aquatique variée. Ces groupements d’eau libre sont essentiellement représentés par des peuplements de potamots et des peuplements de nénuphars. On notera la présence remarquable du Nénuphar du Jura, hybride entre le Nénuphar jaune et le Nénuphar nain, sur le lac de la Fauge.
Sur les rives des plans d’eau, comme à Etival, des groupements semi-aquatiques dominés par le Scirpe apparaissent.
Les groupements à grandes laîches et roselières colonisent les bords des lacs en retrait des groupements précédents mais s’étendent largement à l’intérieur des terres où le gradient de l’humidité reste important, dans des zones périodiquement inondées, surtout à Etival.
Toujours en bordure de lac, des tourbières sont parfois présentes, comme au niveau du lac de l’Assencière ou du petit lac encaissé de la Fauge. Ces tourbières abritent tout un cortège d’espèces caractéristiques telles que le Trèfle d’eau, la Parnassie des marais, accompagnant la Rossolis à feuilles rondes, la Linaigrette grêle et la Laîche des bourbiers, qui bénéficient d’une protection sur l’ensemble du territoire national.

Des formations végétales à végétation hygrophile* haute, de type mégaphorbiaie*, sont également rencontrées, comme à proximité du lac de l’Assencière.
Enfin, des prairies oligotrophes* à Molinie prennent place en retrait de ces formations palustres*. Ainsi au sud du bois du Mont Varet, le substrat marneux, très humide en hiver et au printemps et s’asséchant en été, présente un contraste hydrique favorable à l’installation d’une flore intéressante ; elle se compose d’espèces de pelouses et d’espèces de bas-marais (prairie à Molinie). L’intérêt du secteur est marqué par la présence d’une espèce très rare dans le Jura, le Laser de Prusse.

Les massifs forestiers (bois des landes, de l’Assencière et du Mont du Varet) présentent une grande diversité de groupements avec des forêts caducifoliées* mixtes :
- les éboulis les plus grossiers en exposition froide supportent un type forestier particulier, adapté à ce substrat, l’Erablaie à scolopendre, cette dernière marquant la physionomie du groupement.
- De petites barres calcaires alimentent des éboulis très filtrants, colonisés par une autre formation d’éboulis, celle-ci adaptée aux conditions séchardes : la Tiliaie à Erable à feuilles d’obier. Ces deux habitats sont classés d’intérêt prioritaire.
- La Chênaie pubescente affectionne les parties supérieures des pentes ensoleillées dont le substrat peut être constitué d’éboulis pierreux de rocailles, ou de sols colluviaux très caillouteux. Il s’agit toujours de stations fondamentalement chaudes et sèches. La strate arborescente est dominée par le Chêne pubescent. La Seslérie bleue, le Brachypode penné et la Laîche glauque constituent le fond de la strate herbacée.
- La Hêtraie thermophile* se cantonne dans les stations chaudes lorsque la pente est de l’ordre de 25 à 30°. Bien que dominées par le hêtre au niveau de la strate arborescente, ces hêtraies montrent une certaine variation liée aux différences d’altitude. Dès lors, la composition des  couverts arbustifs et herbacés varient de façon significative. Il faut signaler, enfin, la présence importante d’hêtraies à buis.

Profitant de la diversité structurale et de la tranquillité des lieux, le Lynx est régulièrement observé dans le secteur. Le Mélibée, papillon d’intérêt communautaire, trouve également ici un milieu à sa convenance. Cette espèce, qui est extrêmement localisée sur l’ensemble de son aire de répartition européenne, est l’un des papillons les plus menacés en France.
L’imbrication des différents milieux est favorable également à une avifaune diversifiée. Les boisements abritent le Pic noir mais aussi des espèces plus rares comme la Gélinotte des bois, ou encore la Chouette de Tengmalm. Cette dernière adopte de préférence les vieux peuplements de hêtres lui assurant la présence de cavités de nidification, directement liées à la fréquentation du site par le Pic noir.
Quant aux prairies, elles constituent le terrain de chasse privilégié de rapaces diurnes comme la Bondrée apivore, le Milan noir et le Milan royal. Ces milieux ouverts abritent aussi la Pie-grièche écorcheur, passereau prédateur d’insectes et parfois de campagnols qu’il chasse à partir de postes d’affût (buissons, haies, piquets, etc…).

Vulnérabilité

Les tourbières sont des milieux fragiles, extrêmement sensibles à l'assèchement. Il convient donc d'éviter toute opération de drainage ou d'assainissement dans le secteur ; l'apport d'engrais, qui peut provoquer un déséquilibre trophique du milieu, néfaste à la faune et à la flore (enrichissement en éléments nutritifs) est déconseillé au sein et dans les environs immédiats de la zone. De même les remblais ou excavation (trous à grenouilles, étang), sont à proscrire.
Le Lac de l'Assencière, les marais qui l'encadrent et les prairies marneuses sont menacés par la plantation de résineux au coeur de la zone. Il est donc impératif de limiter ces pratiques. Le fond de vallon pourrait même être restauré car ces plantations ruinent la richesse floristique des prairies marneuses et marécageuses et entraînent un drainage du lac de l'Assencière. Une gestion de ces prairies humides s'avère nécessaire.
Il est également indispensable de limiter le piétinement lié à la fréquentation des bords de lacs (lac de la Fauge notamment) ou des autres zones humides, qui est lui aussi à l'origine d'une dégradation importante de la diversité floristique.
La gestion des massifs nécessite la mise en place d'une cartographie des formations végétales (intérêt biologique, maturité et structure), qui permettra de distinguer d'une part, les secteurs non exploitables de ceux devant faire l'objet d'une gestion particulière et d'autre part, ceux où une gestion ordinaire adaptée aux potentialités du milieu est suffisante. Dans les deux premières catégories, il convient de distinguer des forêts sur éboulis, les groupements forestiers thermophiles et les forêts matures.