FR8201718 - Les Usses

Site de la directive "Habitats, faune, flore"

Base de référence : Décembre 2023.

Mise à jour annuelle de la liste SIC - publication au JO UE : 02/02/2024 (à partir de la base : décembre 2022)

Identification du site

Type : B (pSIC/SIC/ZSC)

Code du site : FR8201718

Compilation : 31/12/1995

Mise à jour : 22/06/2022

Appelation du site : Les Usses

Dates de désignation / classement :

  • pSIC : première proposition : 30/04/2002
  • pSIC : dernière évolution : 15/12/2021
  • SIC : Première publication au JO UE : 07/12/2004
  • SIC : Dernière publication au JO UE : 26/01/2023
  • ZSC : premier arrêté : 22/08/2006
  • ZSC : Dernier arrêté : 05/01/2023
Texte de référence
Arrêté de création du 05 janvier 2023 portant décision du site Natura 2000 Les Usses (zone spéciale de conservation)

Localisation du site
Coordonnées du centre (WGS 84) :
  • Longitude : 5,88117 (E 5�52'52'')
  • Latitude : 46,03350 (N 46�02'0'')
Superficie : 788,7 ha.
Pourcentage de superficie marine : 0 %
Altitude :
  • Min : 260 m.
  • Max : 596 m.
  • Moyenne : 400 m.
Régions biogéographiques :
Continentale : 100%

REGION : AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
DEPARTEMENT : Haute-Savoie (100%)
COMMUNES : Bassy, Chessenaz, Chêne-en-Semine, Clarafond-Arcine, Desingy, Frangy, Seyssel, Usinens, Vanzy.

Carte de localisation

Description du site

Caractère général du site

Classes d'habitats Couverture
Forêts caducifoliées 62%
Prairies semi-naturelles humides, Prairies mésophiles améliorées 12%
Prairies ameliorées 5%
Eaux douces intérieures (Eaux stagnantes, Eaux courantes) 4%
Landes, Broussailles, Recrus, Maquis et Garrigues, Phrygana 4%
Autres terres arables 3%
Autres terres (incluant les Zones urbanisées et industrielles, Routes, Décharges, Mines) 3%
Pelouses sèches, Steppes 2%
Forêt artificielle en monoculture (ex: Plantations de peupliers ou d'Arbres exotiques) 0%
Marais (vegetation de ceinture), Bas-marais, Tourbières, 0%
Forêts de résineux 0%
Zones de plantations d'arbres (incluant les Vergers, Vignes, Dehesas) 0%
Rochers intérieurs, Eboulis rocheux, Dunes intérieures, Neige ou glace permanente 0%

Autres caractéristiques du site

Le site Natura 2000 "Les Usses" se situe dans la basse vallée des Usses (Haute-Savoie) et intègre l’aval du torrent des Usses, de Frangy au pont de Bassy, ainsi que deux affluents, l’amont du Marsin et l’ensemble du linéaire du Saint-Pierre et ses propres affluents. L'emprise intègre les lits mineur et majeur, ainsi que les versants associés et les milieux humides annexes. Les cours d'eau conservent une forte naturalité dans leur fonctionnement hydraulique.

Ce site inclut l'arrêté de protection de biotope de la Vallée des Usses, localisé sur l’aval du torrent des Usses, sur la commune de Desingy.



Qualité et importance

Ce site fait la part belle aux milieux alluviaux et inclut également diverses zones humides à forte valeur patrimoniale.

Il compte au moins 10 habitats d’intérêt communautaire, même si une grande majorité d'entre eux ne couvre que de très faibles surfaces (représentant moins de 1% de la surface du site). 

Seuls deux habitats couvrent des surfaces importantes supérieures à 5% du site :
- l’habitat prioritaire 91E0* « Forêts alluviales à Alnus glutinosa et Fraxinus excelsior (Alno-Padion, Alnion incanae, Salicion albae) » répartis pour moitié en « Forêts galeries de Saules blancs » et « Aulnaies glutineuses-Frênaies inondables ».

- l’habitat 9160 « Chênaies pédonculées ou chênaies-charmaies sub-atlantiques et médio-européennes du Carpinion betuli ».

Le Castor est présent sur l'ensemble du lit mineur sur le site, avec une densité semblant plus importante du pont Rouge au pont de Bassy. 5 à 7 familles ont été estimés en 2018, soit une quarantaine d’individus, dans la basse vallée des Usses (entre Mons et l’aval de Frangy). Dans cette portion, 4 territoires potentiels ont ainsi été identifiés, mais l’absence d’observation de terriers ne permet pas d’affirmer avec certitude leur présence.

Une seule donnée de Blageon (Leuciscus souffia) lors d’une pêche électrique en aval du pont Rouge (été 2011) confirme la grande rareté de cette espèce sur la rivière des Usses.
La présence du Chabot (Cottus gobio) est avérée sur l'ensemble du linéaire concerné par le site. 

Le Lucane cerf-volant (Lucanus cervus) a été observé depuis plusieurs décennies, mais sa répartition est mal connue. Ainsi, de nombreuses campagnes d’inventaires participatifs, ainsi qu’une étude menée en 2017, ont confirmé le site Natura 2000 comme lieu favorable pour cet espèce avec des données réparties sur tout le linéaire. Les vieilles forêts de chênaie-hêtraie des falaises sont des habitats préférentiels.
 
L’Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) a été notée sur le ruisseau des Vorziers et sa population est stable, tant sur son linéaire de colonisation qu’en effectif et sex-ratio. L’espèce est aussi présente sur le Saint-Pierre sur un linéaire de presque 3 km où sa population est plus dense. Son originalité réside dans le fait qu’elle vit en sympatrie avec l’Ecrevisses des torrents (Austropotamobius torrentium). Cette espèce est hautement patrimoniale puisque qu’elle n’est présente qu’en Haute-Savoie et sur deux autres zones en Moselle et Alsace. Malheureusement un épisode de peste de l'écrevisse. Sur le Marsin, le lancement de la STEP avait en partie détruit la population d’Ecrevisse des torrents présente. En 2021, les travaux de dérivation effectués ont permis une légère extension du linéaire de colonisation, pour la première fois depuis 2012. De plus, de la reproduction a été détectée et est en cours. La population s’est également légèrement déplacée vers l’amont du ruisseau suite à des pollutions aux hydrocarbures survenues vers la zone de la Croisée. Sur le Moulin d’Héry, la population présente est toujours de bonne taille et en bonne santé. Sur le Saint-Pierre, les pollutions successives (lait, hydrocarbures, sortie de buse...) qui se déroulent depuis plusieurs années ont fragilisé les populations d’écrevisses autochtones. Lors de l’été 2021, un épisode de peste de l’écrevisse s’est également déclenché sur le ruisseau, en amont de la confluence avec le ruisseau du Moulin d’Héry. Les populations du Saint-Pierre sont donc amenées à disparaitre très prochainement. La population du Moulin d’Héry, étant déconnecté du Saint-Pierre, n’a pas été touchée.
BILAN : Malgré un effondrement des effectifs, les populations présentes sur le Marsin et le Moulin d’Héry semblent théoriquement être toujours viables, mais restent fragiles et fluctuent régulièrement. Un cantonnement sur l’extrême amont des ruisseaux est notamment observé, signe d’un stress important dû à une dégradation du milieu aval (effet refuge).
Au vu de l’ensemble des menaces identifiées sur le bassin versant des Usses, des mesures doivent donc être rapidement et prioritairement engagées afin de garantir la conservation des populations restantes.

Une belle population d’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) est bien établie sur le marais des Vorziers.

Sur le territoire des Usses, le cuivré des marais semblait bien établi, notamment sur le marais des Vorziers. L'espèce n’a cependant pas fait l’objet de suivis spécifiques au cours des dernières années et les derniers individus ont été observés en 2017. En 2021, le marais des Vorziers et les zones humides présentes à l’amont semblent moins favorables à l’espèce et sont en cours de fermeture.

concernant le Damier de la Succise (Euphydrias aurinia), l'espèce semble se maintenir au Crêt Pollet à Chessenaz, avec des observations réalisées en 2020 et en 2021 par le naturaliste Jacques Bordon. Une observation réalisée en 2019 atteste également de sa présence sur la friche à Molinie du Trembley, à l’amont du site. En mai 2021, l’espèce a été recherchée sur les friches à Molinies du Tanay et des Esserts, qui abritent de nombreux pieds de Succise des prés. L’espèce n’a cependant pas fait l’objet d’observation.
Un noyau de population est connu à proximité du site, sur le marais de Dauzet.

Concernant le Liparis de Loesel, sur le site des Usses, l’espèce est présente uniquement au marais des Vorziers et son état de conservation est mauvais. En effet, l’espèce est de moins en moins visible et ses effectifs sont en baisse.

Le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata ) est présent dans le cours d’eau du Saint Pierre, affectionnant les mares encaissées et les forêts de pentes. Elle n’est pas présente dans l’aval du Torrent des Usses.

Cinq espèces de chiroptères ont été localisées sur l’aval du torrent des Usses en 2017. Le Grand Murin (Myotis myotis) est omniprésent et une telle fréquentation entre mai et septembre montre l’intérêt du site pour cette espèce, avec une supposition de colonie. 
La Barbastelle d’Europe (Barbastella barbastellus) affectionne les Usses comme territoire de chasse, tout comme le Grand Rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum) notamment en période estivale.
Le Murin à oreilles échancrées (Myotis emarginatus) et le Murin de Bechstein (Myotis bechsteinii) ont également été contactés, ce qui atteste de l'utilisation des Usses pour la chasse et des forêts de feuillus pour les gîtes. 

Les études menées lors de l’élaboration du document d’objectifs en 2012 et 2013 pour l’aval des Usses, et les autres études complémentaires plus récentes, ont confirmé tout l’intérêt faunistique et floristique de ce site, avec de nombreuses espèces et habitats inscrits à la directive Habitats, dont certains prioritaires, mais aussi une large présence d’autres espèces d’intérêt patrimonial, justifiant ainsi pleinement la désignation de ce site au sein du réseau Natura 2000.


Vulnérabilité

Vulnérabilité : 

Pour le torrent des Usses, le régime et le cours de la rivière des Usses doivent être maintenus dans leur état naturel ; la qualité de l’eau doit être améliorée et les milieux annexes préservés. Les marais alcalins ainsi que les prairies à molinie sont sujets à un embroussaillement problématique qui ferme ces habitats.

L'état global est satisfaisant, mais il apparaît des problèmes de qualité d'eau, d'embroussaillement des marais, d’incision du lit et de rétrécissement du chenal principal, ainsi qu'un envahissement du lit de la rivière par des espèces allochtones.

Pour les affluents du Marsin et du Saint-Pierre, les cours d’eau doivent être préservés de toute artificialisation et conserver leur état naturel. La qualité de l’eau est à améliorer, notamment au sujet de l’assainissement et des rejets accidentels. La menace de la colonisation par des écrevisses non autochtones ainsi que l'introduction de la peste des écrevisses est à considérer et à écarter en priorité.