Citation de cette fiche : Pascal M., 2003. Le Cerf sika : Cervus nippon Temminck, 1838. Pages 295-296, in : Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions (M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau, coordonnateurs), Institut National de la Recherche Agronomique, Centre National de la Recherche Scientifique, Muséum National d'Histoire Naturelle (381 pages). Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003.
Le Cerf sika
L'aire de répartition initiale du Cerf sika s'étend de la Sibérie orientale au Vietnam. Elle inclus le Japon et Taiwan. L'espèce a été introduite notamment en Europe, en Nouvelle- Zélande, aux États-Unis d'Amérique et aux Philippines (Wilson & Reeder, 1993). En Europe, ce cervidé a été introduit dès le 19ème siècle et constitue actuellement des populations pérennes dans le milieu naturel en Finlande, en Pologne, en Hongrie, en Allemagne, en France, en Irlande et en Grande-Bretagne (Zima & Koubek, 1999). Introduit en 1860 en Irlande, il a rapidement constitué de petites populations en de nombreux points des îles Britanniques par le jeu d'introductions volontaires et de la conquête spontanée de nouveaux territoires. Ce n'est cependant qu'à partir des années 1972 que le territoire occupé par l'espèce s'est fortement étendu, semble-il en rapport direct avec la généralisation de la sylviculture de conifères (Yalden, 1999).

D'après de Beaufort (1984), la ménagerie du Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris aurait reçu des cerfs sika de Mandchourie (1866, 1872), du Japon (1871) et du Tonkin qui seraient à l'origine de la population close de Rambouillet. Celle-ci aurait atteint un effectif de 200 individus vers 1965, et serait à l'origine de l'ensemble des populations introduites dans le milieu naturel en France. Entre 1913 et 1970 des introductions ont eu lieu soit en forêt libre soit en parc clos dans au moins 28 départements. Nombre des populations du milieu naturel ont disparu suite à un intense braconnage et l'espèce n'est représentée en 1995 qu'en Île-de-France, Normandie, Alsace, Rhône-Alpes et Midi-Pyrénées (Maurin & Haffner, 1995).

Outre les dégâts par écorçage aux forêts de conifères, le Cerf sika est susceptible de s'hybrider avec le Cerf élaphe (Cervus elpahus) et trois populations sauvages des îles britanniques pour le moins seraient actuellement constituées exclusivement d'hybrides (Yalden, 1999). Un cas d'hybride a été observé en 1967 en forêt de Chambord (de Beaufort, 1984). L'impact du Cerf sika sur ses écosystèmes d'accueil français n'est pas spécifiquement documenté.

Ressources
Experts
Fiche rédigée par Michel PASCAL
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex
Bibliographie

Beaufort de F., 1984. Le Cerf sika Cervus (sika) nippon. In : Atlas des Mammifères de France. Société Française pour l'Étude et la Protection des Mammifères -Muséum National d'Histoire Naturelle, Paris : 220-221.

Maurin H. & Haffner P. (Ed.) 1995. Inventaire de la Faune de France. Nathan & Muséum National d'Histoire Naturelle Paris : 416 pp.

Wilson Don E. & Reeder DeeAnn M. (Eds), 1993. Mammals species of the world. Smithsonian Institut Press, Washington & Londres : 1207 pp.

Yalden D., 1999. The history of Britsh Mammals. Academic Press, London : 305 pp.

Zima J. & Koubeck P., 1999. Cervus nippon Temminck, 1838. In : The atlas of European mammals. (Mitchell-Jones A.J., Amori G., Bogdanowicz W., Krystufek B., Reijnders P.J.H., Spitzenberger F., Stubb M., Thissen J.B.M., Vohralik V. & Zima J. Edts.) Academic Press, London UK, San Diego USA : 390-391.