Citation de cette fiche : Lorvelec O. & Vigne J.-D., 2003. Le Faucon émerillon : Falco columbarius Linné, 1758. Pages 70-71, in : Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions (M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau, coordonnateurs), Institut National de la Recherche Agronomique, Centre National de la Recherche Scientifique, Muséum National d'Histoire Naturelle (381 pages). Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003.
Le Faucon émerillon
La vaste aire de reproduction actuelle du Faucon émerillon, circum-holarctique, s'étend pour l'essentiel au-delà du 45ème parallèle Nord (Voous, 1960). En Europe, où l'espèce se reproduit en Islande, aux îles Féroé, dans les îles britanniques, en Scandinavie, en Russie et dans les pays baltes, elle est plus septentrionale qu'en Asie et en Amérique du Nord (Crick & Wiklund, 1997).

Cependant, selon Voous (1960), l'espèce se reproduisait encore il y a quelques décennies plus au sud, dans l'ancienne Tchécoslovaquie. Les populations du Faucon émerillon migrent en hiver vers des régions plus méridionales et notamment dans toute l'Europe occidentale (del Hoyo et al., 1994).

Il existe une mention du Faucon émerillon pour le Pléistocène supérieur français (Mourer-Chauviré, 1975), mais les assemblages archéologiques de l'Holocène de France consultés à ce jour n'ont pas fourni de restes attribués à cette espèce.
En France continentale, de possibles cas de sa reproduction ont été rapportés jusqu'à la fin du 19ème siècle dans des sites de l'est et du centre du pays, ainsi que des Alpes (Vosges, Savoie, Dauphiné, Côte D'Or, Yvelines, Indre et Loiret), mais Mayaud (1936), sans preuves décisives, a mis en doute ces observations (voir également Yeatman, 1968). Le Faucon émerillon est actuellement un migrateur et un hivernant peu commun en France, représenté essentiellement par sa sous-espèce européenne et sibérienne aesalon (Dubois et al., 2000).

C'est sur la base de ces éléments biogéographiques et historiques, et avec une forte part d'incertitude, que l'espèce est considérée ici comme autochtone de la France continentale. Elle en serait peut-être disparue à la fin du 19ème siècle pour des raisons non établies à ce jour.

Ressources
Experts
Fiche rédigée par Olivier LORVELEC
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex

Jean-Denis VIGNE
Muséum national d'Histoire naturelle
Anatomie Comparée
55 rue Buffon
75005 Paris
Bibliographie

Crick H.Q.P. & Wiklund C.G., 1997. Falco columbarius. Merlin. Pp 184-185, in : The EBCC Atlas of European Breeding Birds : Their Distribution and Abundance (E.J.M. Hagemeijer & M.J. Blair, editors). T & AD Poyser, London, UK : 903 pp.

Del Hoyo J., Elliot A. & Sargatal J. (editors), 1994. Handbook of the Birds of the World. Vol. 2. New World Vultures to Guineafowl. Lynx Edicions, Barcelona, E : 638 pp.

Dubois Ph.J., Le Maréchal P., Olioso G. & Yésou P., 2000. Inventaire des Oiseaux de France. Avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris, F : 397 pp.

Mayaud N., 1936. Inventaire des oiseaux de France. Société d'Études Ornithologiques, Blot éditeur, Paris : 211 pp.

Mourer-Chauviré C., 1975. Les oiseaux du Pléistocène moyen et supérieur de France. Thèse d'État Université Claude Bernard, Lyon, F, n° 75-14.

Voous K.H., 1960. Atlas of European birds. Elsevier, Amsterdam, NL : 284 pp.

Yeatman L., 1976. Atlas des oiseaux nicheurs de France. 1970-1975. Société Ornithologique de France, Paris : 282 pp.