Citation de cette fiche : Lorvelec O. & Vigne J.-D., 2003. L'Engoulevent à collier roux : Caprimulgus ruficollis Temminck, 1820. Pages 82-83, in : Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions (M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau, coordonnateurs), Institut National de la Recherche Agronomique, Centre National de la Recherche Scientifique, Muséum National d'Histoire Naturelle (381 pages). Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003.
L'Engoulevent à collier roux
L'actuelle aire de reproduction de l'Engoulevent à collier roux comprend la péninsule ibérique, à l'exception de sa partie nord-ouest, ainsi que le nord du Maghreb (Voous, 1960 ; Martí & Purroy, 1997). Selon Voous, l'espèce se reproduisait encore en Sicile en 1960. Migratrices, les populations de l'Engoulevent à collier roux passent l'hiver dans l'ouest de l'Afrique tropicale.

En France, les deux seuls témoignages archéologiques de l'Engoulevent à collier roux, connu par ailleurs du Pléistocène moyen de Provence et de Corse (Mourer-Chauviré, 1975 ; Louchart, 2001), sont ceux du Mésolithique de la grotte de Gonvillars (Haute-Saône ; Mourer-Chauviré, 1975) et de l'abri provençal de Châteauneuf-les-Martigues (Vilette, 1983). Aucun de ces restes ne permet cependant de statuer sur la réalité de la reproduction de l'espèce en France à ces époques.

Dubois et al. (2000) rapportent que, selon Crespon (1840), l'espèce n'était pas rare vers Perpignan, dans les Pyrénées-Orientales, pendant la première moitié du 19ème siècle. Selon Mayaud (1936), l'Engoulevent à collier roux se reproduisait autrefois en Languedoc et en Provence. Voous, dans son atlas de 1960, évoque avec un point d'interrogation sa reproduction dans la zone méditerranéenne continentale française mais, selon Dubois et al. (2000), aucun indice ne permet d'envisager une possible reproduction depuis le milieu du 19ème siècle en France où seules 6 mentions d'individus égarés sont attestées pour le 19ème et le 20ème siècle.

C'est sur la base de ces éléments biogéographiques et historiques, et avec une part d'incertitude, que l'Engoulevent à collier roux est considéré ici comme autochtone de France continentale. Il en aurait disparu, peut-être au milieu du 19ème siècle, pour des raisons non établies à ce jour.

Ressources
Experts
Fiche rédigée par Olivier LORVELEC
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex

Jean-Denis VIGNE
Muséum national d'Histoire naturelle
Anatomie Comparée
55 rue Buffon
75005 Paris
Bibliographie

Dubois Ph.J., Le Maréchal P., Olioso G. & Yésou P., 2000. Inventaire des Oiseaux de France. Avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris, F : 397 pp.

Louchart A., 2001. Les oiseaux du Pléistocène de Corse et données concernant la Sardaigne. Bulletin de la Société Sci. Hist. Nat. Corse, 696-697 : 187-221.

Martí R. & Purroy F., 1997. Caprimulgus ruficollis. Red-necked Nightjar. P 424, in : The EBCC Atlas of European Breeding Birds : Their Distribution and Abundance (E.J.M. Hagemeijer & M.J. Blair, editors). T & AD Poyser, London, UK : 903 pp.

Mayaud N., 1936. Inventaire des oiseaux de France. Société d'Études Ornithologiques, Blot éditeur, Paris : 211 pp.

Mourer-Chauviré C., 1975. Les oiseaux du Pléistocène moyen et supérieur de France. Thèse d'État Université Claude Bernard, Lyon, F, n° 75-14.

Vilette P., 1983. Avifaunes du Pléistocène final et de l'Holocène dans le sud de la France et en Catalogne. Laboratoire de Préhistoire Paléthnologique, Atacina, Carcassonne, F, 11 : 190 pp.

Voous K.H., 1960. Atlas of European birds. Elsevier, Amsterdam, NL : 284 pp.