Citation de cette fiche : Pascal M. & Melin J.-M., 2003. Le Colin de Virginie : Colinus virginianus (Linné, 1758). Pages 205-206, in : Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions (M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau, coordonnateurs), Institut National de la Recherche Agronomique, Centre National de la Recherche Scientifique, Muséum National d'Histoire Naturelle (381 pages). Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003.
Le Colin de Virginie
L'aire initiale de répartition du Colin de Virginie couvre le sud-est des Etats-Unis et le Mexique. Il a été introduit dans le courant des 19ème et 20ème siècles à des fins cynégétiques au Canada, à Porto Rico, à Hawaii, en Nouvelles Zélande, dans les Caraïbes (Del Hoyo et al., 1994) et en Europe de l'ouest.

Si, en France, des lâchers de l'espèce ont été réalisés dès 1816 (Gariboldi, 1997), c'est entre 1959 et 1975, qu'à l'initiative du Conseil Supérieur de la Chasse, ils furent conduits à vaste échelle (Yeatman, 1971). Entre 1960 et 1970 plus de 100 000 Colins de Virginie ont été lâchés dans 67 départements localisés pour l'essentiel dans le quart sud-ouest du pays (Berger & Mayot, 1987). Depuis 1975, ces opérations, plus rares, relèvent d'initiatives privées. Seules deux petites populations représentent actuellement l'espèce en France. L'effectif de reproducteurs de la première, solognote, a été estimé à 200 couples en 1985 (Berger & Mayot, 1987) et n'aurait pas sensiblement varié à la fin des années 1990. Celui de la seconde, située dans le sud des Landes, a été estimé compris entre 1000 et 2000 couples au milieu des années 1970 et, après un fort déclin, à quelques centaines de couples à la fin des années 1990 (Voisin, 1994 ; Dubois et al., 2000).

Allochtone de France, et introduit délibérément sur ce territoire pendant la seconde moitié du 20ème siècle, le Colin de Virginie est actuellement représenté par deux petites populations à l'avenir incertain sur le long terme. Ces deux populations se sont cependant maintenues depuis 25 ans sans soutien déclaré de structures officielles.

L'impact de cette espèce granivore et sédentaire sur les écosystèmes français qu'elle occupe n'a pas fait l'objet d'études spécifiques.

Le Colin de Virginie est inscrit sur la liste des oiseaux susceptibles d'être chassés en France, à l'annexe III de la convention de Berne (Dubois et al., 2000) et ses populations ne font pas l'objet d'opérations de gestion particulières.

Ressources
Experts
Fiche rédigée par Michel PASCAL
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex

Jean-Michel MELIN
Bibliographie

Berger F. & Mayot P., 1987. Enquête sur le Colin de Virginie réalisée en Sologne. Bulletin Mensuel de l'Office National de la Chasse, 109 : 14-16.

Del Hoyo J., Elliot A. & Sargatal J. (Edits.), 1994. Handbook of the Birds of the World. Vol. 2. Lynx Edicions, Barcelona : 638 pp.

Dubois Ph.J., Le Maréchal P., Olioso G. & Yésou P., 2000. Inventaire des Oiseaux de France. Avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris, F : 397 pp.

Gariboldi A., 1997. Northern Bobwhite Colinus virginianus. In : The EBCC atlas of european breeding birds : their Distribution and Abundance (Hagemeijer E.J.M. & Blair M.J. eds.). T & AD Poyser, London : 216.

Voisin J.-F., 1994. Colin de Virginie. In : Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France. 1985-1989 (Yeatman-Berthelot D. & Jarry G. eds). Société Ornithologique de France, Paris : 240-241.

Yeatman L., 1971. Histoire des oiseaux d'Europe. Bordas, Paris : 365 pp.