Citation de cette fiche : Clergeau P., Pascal M. & Lorvelec O., 2003. Le Courlis cendré : Numenius arquata (Linné, 1758). Page 215, in : Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions (M.Pascal, O. Lorvelec, J.-D. Vigne, P. Keith & P. Clergeau, coordonnateurs), Institut National de la Recherche Agronomique, Centre National de la Recherche Scientifique, Muséum National d'Histoire Naturelle (381 pages). Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003.
Le Courlis cendré
Espèce paléarctique, le Courlis cendré niche de l'Atlantique au Pacifique entre le 45ème et le 65ème parallèle nord (Voous, 1960). D'après Voous (1960), le Courlis cendré aurait disparu de plusieurs pays d'Europe de l'ouest en raison de la chasse dont il a fait l'objet, mais aussi de la réduction de la surface des habitats nécessaires à sa reproduction.

En France, il est cité au nombre des espèces présentes dans les niveaux datés des 13ème -14ème siècles de la fouille de la Charité-sur-Loire dans la Nièvre (Audoin-Rouzeau, 1986). Les premiers textes référençant sa reproduction en France remontent au 18ème siècle pour la Gascogne, au 19ème siècle pour la Bretagne et l'Alsace (Dubois et al., 2000), au début du 20ème siècle pour l'Ain, l'Isère et les Hautes-Pyrénées (Mayaud, 1936). Depuis les années 1950, l'espèce a colonisé plusieurs régions françaises, notamment la Bourgogne, la Sologne en 1955 et le Massif Central en 1972. Sa population de reproducteurs français a été estimée à 1165 couples en 1961, comprise entre 1230 et 1260 couples en 1984 et à 2 000 couples en 1996 (Dubois et al., 2000).

Probablement autochtone de France et actuellement absente de sa région méditerranéenne, Corse comprise (Sigwalt, 1994 ; Thibault & Bonaccorsi, 1999), le Courlis cendré a colonisé ou recolonisé de façon apparemment spontanée la région centrale du pays pendant la deuxième moitié du 20ème siècle.

L'impact de cet oiseau insectivore sur les landes et tourbières qu'il fréquente en France n'a pas fait l'objet d'étude.

Inscrit sur la liste des oiseaux susceptibles d'être chassés en France, à l'annexe I de la Directive Oiseaux et à l'annexe II de la Convention de Berne (Dubois et al., 2000), les populations françaises du Courlis cendré ne font pas l'objet d'opérations de gestion particulières.

Ressources
Experts
Fiche rédigée par Philippe CLERGEAU
Muséum National d'Histoire Naturelle
Conservation des espèces
57 rue Cuvier
75005 Paris

Michel PASCAL
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex

Olivier LORVELEC
Insitut National de la Recherche Agronomique
Campus de Beaulieu - Avenue du Général Leclerc
35042 Rennes Cedex
Bibliographie

Audoin-Rouzeau F., 1986. Ossements animaux du Moyen Âge au monastère de La Charité-sur-Loire. Publications de la Sorbonne, Paris : 166 pp.

Dubois Ph.J., Le Maréchal P., Olioso G. & Yésou P., 2000. Inventaire des Oiseaux de France. Avifaune de la France métropolitaine. Nathan, Paris, F : 397 pp.

Mayaud N., 1936. Inventaire des oiseaux de France. Société d'Études Ornithologiques, Blot éditeur, Paris : 211 pp.

Sigwalt P., 1994. Courlis cendré. In : Nouvel atlas des oiseaux nicheurs de France. 1985-1989 (Yeatman-Berthelot D. & Jarry G. eds). Société Ornithologique de France, Paris : 302-305.

Thibault J.-C. & Bonaccorsi G., 1999. The birds of Corsica. British Ornithologists' Union, BOU Checklist n° 17.

Voous K.H., 1960. Atlas of European birds. Elsevier, Amsterdam, NL : 284 pp.