Nombreux habitats dunaires spécialisés à préserver ou restaurer car ils permettent la survie ou le maintien de végétations et d'espèces exclusivement littorales ou liées à des milieux oligotrophes.
ZNIEFF dont les végétations ont beaucoup évolué depuis les années 1990, avec vieillissement et reboisement des pannes et petites plaines dunaires, associé à une stabilisation grandissante des dunes blanches avec disparition de nombreuses pelouses du Tortulo ruraliformis - Phleetum arenarii au profit d'ourlets et de fourrés dunaires. La gestion actuelle ne semble pas suffisante pour restaurer des milieux pionniers, rajeunir les végétations herbacées et bloquer la dynamique d'embroussaillement et d'eutrophisation en cours. Une gestion amaigrissante beaucoup plus active serait nécessaire pour restaurer les végétations d'intérêt patrimonial majeur en partie disparues ou altérées.
Malgré sa faible taille, ce site présente un intérêt majeur de niveau suprarégional à national.
Les dunes de Stella-Plage s'étendent entre les stations balnéaires de Cucq et de Merlimont. Elles correspondent à des dunes récentes avec des végétations de dunes blanches, de pelouses dunaires, de fourrés arbustifs de différents types et de vastes dépressions interdunaires avec des forêts littorales jeunes. La plaine inondable arrière-dunaire présente de nombreux gradients édaphiques, trophiques et hydriques favorables à l'expressions de cortèges floristiques et phytocénotiques diversifiés. Les grands secteurs de dunes blanches mobiles étaient encore très dynamiques et propices au creusement de nouvelles pannes dans les années 1990, mais depuis, ces dunes se sont végétalisées et embroussaillées de manière importante, avec développement des fourrés à Argousier-faux-nerprun, densification et ourlification des pelouses. Cependant, même si les pelouses dunaires très originales à Viola saxatilis subsp.curtisii (protégée en France), Viola canina subsp. dunensis var. dunensis et Viola kitaibeliana ont fortement régressé depuis les années 1995, de même que les bas-marais dunaires oligotrophiles, les potentialités de restauration demeurent très importantes, à condition d'y mener une gestion adaptée ne favorisant pas l'eutrophisation ou la rudéralisation. Ainsi, les travaux réalisés en 2007 ont permis la réapparition du Liparis de Loesel (Liparis loeselii), espèce phare du site inscrite à l'annexe II de la Directive Habitats-Faune-Flore, ceci suite au rajeunissement notable de la grande panne qui hébergeait encore son habitat et des effectifs parfois supérieurs au millier de pieds dans les années 1990, ainsi que toute la gamme des végétations pionnières oligotrophiles potentielles des bas-marais dunaires.
Cet ensemble dunaire abrite 77 taxons de flore déterminants de ZNIEFF (dont 10 non revus depuis 2001).
Sur l'estran, deux communautés macrobenthiques intertidales sont présentes : - la communauté des sables intertidaux fins à moyens à amphipodes et Scolelepis spp. (A2.223) présente sur la plage depuis les hauts niveaux (zone de rétention) jusqu'aux bas niveaux (zone de résurgence). Elle est caractérisée par les amphipodes du genre Bathyporeia, les isopodes Eurydice spp et le polychète Scolelepis squamata. - la communauté des sables fins intertidaux à polychètes et amphipodes (A2.23) située dans les bas niveaux de plage (zone de saturation). est caractéristique des bas niveaux de l'estran (zone de résurgence inférieure + zone de saturation) et s'étend vers la zone infralittorale. Les espèces rencontrées sont des amphipodes tels que Bathyporeia pelagica et Pontocrates spp., des polychètes dont Nephtys cirrosa, Spio martinensis et Spiophanes bombyx principalement et des mollusques bivalves comme Donax vittatus et Ensis directus.
Cet ensemble dunaire inséré dans l'urbanisation littorale fait partie du vaste complexe des dunes du Pas de Calais et abrite de ce fait des espèces faunistiques caractéristiques de ces milieux à l'échelle régionale, tant pour les espèces de zones humides que de milieux secs. C'est ainsi qu'il accueille vingt-six espèces déterminantes de faune dont quatre espèces d'Amphibiens, une d'Araignée, une de Lépidoptères Papilionoidea, cinq de Mollusques, deux d'Odonates, trois d'Oiseaux, deux d'Orthoptères, 8 d'Annélides, 1 de Crustacés et 2 d'Echinodermes.
Parmi ces espèces, il faut noter la présence du Crapaud calamite et du Pélodyte ponctué, espèces quasi-menacées dans le Nord et le Pas-de-Calais, qui occupent ici leur habitat primaire (GODIN et QUEVILLART, 2015). Le Pélodyte ponctué est ici en limite de son aire de répartition, ce qui confère une importance particulière à tous les sites où il se reproduit.
Chez les Oiseaux, l'Engoulevent est nicheur possible sur le site. Très rare et quasi-menacé dans le Nord - Pas de Calais (BEAUDOIN et CAMBERLEIN, 2017), il constitue ici une petite partie de la population régionale dont le noyau se situe en Plaine maritime picarde.
La Decticelle chagrinée (Platycleis albopunctata albopunctata) et le Gomphocère tacheté (Myrmeleotettix maculatus) sont relativement bien répandus sur les formations dunaires du littoral ; ils sont toutefois bien moins représentés à l'intérieur des terres où les habitats qu'ils recherchent (formations herbacées sèches) sont plus rares et localisés.
Cette ZNIEFF englobe l'intégralité du massif dunaire situé entre Merlimont-Plage et Stella-Plage.
Le périmètre de 1ère génération a été étendu vers le Nord en 2010. Ce secteur est marqué par la présence d'une saulaie dunaire plus ou moins longuement inondable associée à un ensemble de petites pelouses dunaires hébergeant de nombreuses espèces déterminantes de ZNIEFF (Trifolium scabrum, Medicago minima, Vulpia fasciculata, Salix repens subsp. dunensis, Calystegia soldanella, Bromus hordeaceus subsp thominei, Silene conica, Vulpia ciliata subsp. ambigua).
L'extension vers l'ouest, en intégrant l'estran, permet la continuité écologique entre les ZNIEFF situées plus au nord ou au sud.
Sur l'ensemble des végétations potentielles des différents systèmes dunaires de cette ZNIEFF [xérosère avec dunes blanches de l'Euphorbio paraliae - Ammophiletum arenariae, pelouses du Koelerion albescentis et notamment Tortulo ruraliformis - Phleetum arenarii, ourlets thermophiles du Galio littoralis - Geranion sanguinei, fourrés dunaires du Ligustro vulgaris - Hippophaetum rhamnoidis et surtout du Pyrolo maritimae - Hippophaetum rhamnoidis, beaucoup plus rares, forêts mésophiles psammophiles du Ligustro vulgaris - Betulion pubescentis ; hygrosère des pannes et petites plaines dunaires dont les végétations herbacées relictuelles ou potentielles relèvent du Caricenion pulchello - trinervis, les jeunes boisements dunaires étant typiques du Ligustro vulgaris - Betuletum pubescentis, même si ce dernier apparaît en partie sous un sylvofaciès à Peuplier tremble (Populus tremula) car il est exprimé ici sous ses diverses sous-associations et variantes], ce sont les diverses végétations oligotrophiles de pelouses, les végétations amphibies annuelles (Centaurio littoralis - Saginetum moniliformis) ou vivaces (Samolo valerandi - Littorelletum uniflorae) et les végétations de bas-marais du Carici pulchellae - Agrostietum 'maritimae', du Calamagrostio epigeji - Juncetum subnodulosi et du Groupement à Eleocharis palustris et Carex trinervis qui ont le plus souffert de l'évolution de ce massif dunaire depuis plus de deux décennies, avec embroussaillement et eutrophisation progressive naturelle, en lien notamment avec les retombées d'azote atmospérique ou induite par des modalités de gestion inadaptées.
Les pourcentages de recouvrement des végétations déterminantes de ZNIEFF ont abitrairement été portés à zéro.
NB : des intitulés différents de végétations spécifiques, qui seraient à croiser avec le code générique des pannes et plaines dunaires ou ceux déclinés des mares, des gazons pionniers ou des bas-marais, ont été volontairement utilisés pour montrer la diversité des communautés végétales actuelles ou passées, diversité qui n'est pas illustrée si l'on n'utilise que les codes CORINE biotopes ou EUNIS seuls se rapportant à ces pannes dunaires.