La vallée d'Engayrac à Saint-Maurin présente un ensemble de coteaux calcaires, bien préservé et peu modifié, qui, compte tenu de l'orientation à l'est et à l'ouest et de la nature de la roche mère, permet l'installation de pelouses sèches riches en orchidées et en espèces à affinités subméditerranéennes ou méridionales. Ces pelouses du méso-xérobromion, les landes à genévriers ou fourrés thermophiles en cours de colonisation par la chênaie pubescente constituent un patrimoine écologique et floristique remarquable du département du Lot-et-Garonne. De nombreuses espèces, dont de très nombreuses orchidées, sont protégées au niveau régional et départemental.
En amont, les prairies méso-hygrophiles et les fossés drainant les coteaux présentent également une flore remarquable dont une orchidée, caractéristique des milieux humides, très rare en Lot-et-Garonne et en région Aquitaine. La station identifiée constitue l'une des deux stations connues du département du Lot-et-Garonne pour cette espèce. Des mesures de conservation adaptées doivent être mises en œuvre pour pérenniser la présence de cette espèce remarquable.
Au vu des espèces floristiques citées, on peut également noter un fort intérêt pour la flore messicole, les espèces suivantes étant témoin de l'état de conservation de cultures extensives : Legousia speculum-veneris (le miroir de Vénus), Ranunculus arvensis (la renoncule des champs), Scandix pecten-veneris (le peigne de Vénus) et surtout la tulipe d'Agen (Tulipa agenensis), qui est souvent relictuelle en bord de culture et qui est ici installée dans un vieux verger herbeux et en bordure de zone pâturée. Un cortège plus important de plantes messicoles doit être représenté localement. Les boisements forestiers en bordure de cours d'eau, de composition plus fraîche permettent le développement de la scille à feuille de Jacinthe (Scilla lilio-hyacinthus) qui représente la seule station connue du Tarn-et-Garonne.
Au niveau faunistique, c'est une colonie monospécifique de chauve-souris, la barbastelle (Barbastella barbastellus), qui représente l'enjeu prépondérant. La colonie loge dans un bâtiment. Le périmètre alentour à dominante boisée, représente son habitat de chasse de prédilection, l'espèce étant forestière. Ces bois lui confèrent une zone refuge et potentielle pour l'alimentation, l'abreuvage, l'émancipation des jeunes, le déplacement vers d'autres secteurs de chasse. La barbastelle peut aussi trouver des gîtes naturels dans les cavités d'arbres (à rechercher), utilisés ponctuellement lors des chasses ou périodes de transit.
La ZNIEFF comprend l'ensemble des coteaux et talwegs associés de la vallée d'Engeyrac, de Bourg-de-Visa (Tarn-et-Garonne) en amont à Saint-Maurin (Lot-et-Garonne) en aval. En amont, elle retient également les prairies permanentes méso-hygrophiles bordant l'Escorneboeuf. Sont exclus les cultures ou les prairies fortement modifiées du fond de vallée ou des plateaux sous-jacents. Les forêts riveraines et les ruisseaux ont été pris en compte dans le territoire de chasse potentiel d'une colonie de chauves-souris présente sur la Znieff.