La ZNIEFF occupe le plateau de La Courtine, plateau oriental du plateau de Millevaches. Entièrement composé d'un complexe de Granite-granodiorite à biotite et à muscovite secondaire, c'est une zone de cisaillement, dite "zone de cisaillement dextre de la Courtine" en bordure sud-ouest du complexe plutonique de Guéret (Dévonien sup.-Tournaisien).
Les activités militaires sont la vocation principale du camp. Elles consistent en l'accueil des militaires pour leur entrainement. C'est à la fois un lieu de vie et de travail pour les militaires, ce qui façonne la physionomie du camp. Il a une capacité d'hébergement de 4 000 hommes, et a hébergé en moyenne dans les 5 dernières années 520 hommes en entrainement par jour. Il s'agit donc d'un camp très actif.Les forêts présentes sur le camp militaire de La Courtine, bien qu'appartenant à l'état, ne sont pas des forêts dites domaniales. Le propriétaire des terrains militiares en France est le Service d'infrastructure de la Défense (SID). L'Office National des Forêts (ONF) est gestionnaire d'une grande partie des secteurs forestiers du camp, soit près de 3 000 ha. Une majorité des peuplements sont à vocation de production, avec 73% de peuplements résineux.Une faible part du camp acceuille une activité agricole. Quatre exploitants ont une autorisation de pacage et d'herbage accordée par adjudication annuelle. Les surfaces sont inférieures à 100 hectares.
Convention Circonscription Militaire de Défense et Espaces Naturels du Limousin : 25-04-98
Dans le camp militaire, des boisements variés sont présents (14 habitats différents). De nombreux secteurs présentent de vieux arbres au sein ou en bordure de boisements, ou du bois mort au sol. Ce sont des éléments essentiels à la biodiversité forestière, gages de naturalité. Les boisements feuillus couvrent environ un quart de la superficie étudiée, mais les peuplements sont morcelés. L'effet massif des boisements feuillus est limité par leur fragmentation, ce qui entraine une diminution de leur capacité d'accueil de la biodiversité forestière. Cette biodiversité est pourtant d'un grand intérêt en termes de biologie de la conservation.Les milieux ouverts secs constitués par les landes et les pelouses sont présents uniquement sur 13% de la superficie de la zone. Ces habitats correspondent à d'anciens milieux agropastoraux. La diminution de la pression de gestion sur ces milieux les conduits à courte échéance vers la friche, entrainant une perte dela biodiversité qu'ils abritent. Une majorité des surfaces de ces habitats est menacée de fermeture sur le camp.Les zones humides représentent 7% de la superficie du camp. Elles sont diversifiées et hébergent bon nombre d'espèces végétales et animales remarquables. Néanmoins, la quasi-totalité de ces milieux est menacée de fermeture par dynamique forestière, entrainant la disparition des espèces inféodées et diminuant leur fonctionnalité par rapport à la ressource en eau.
Les * milieux ouverts secs et fourrés * sont principalement présents dans la zone centrale du camp, hors du parc forestier. Leur localisation est essentiellement liée aux activités humaines. Les zones de landes, pelouses et prairies se trouvent sur les parcelles agricoles et les lieux d'entrainement des militaires. En effet, les zones de manœuvre sont gyrobroyées tous les ans, ce qui est favorable au développement d'une végétation rase. On trouve également sur ce secteur des fourrés sur les espaces non entretenus, première étape de la dynamique de fermeture.L'entretien des landes et des pelouses est favorable au maintien des groupements végétaux, mais par forcément au bon état de conservation de l'ensemble de ces habitats de milieux ouverts. En effet, le passage du gyrobroyeur au printemps ou en été n'est pas adapté aux cycles de reproduction des espèces de la flore, et surtout de la faune car, par exemple, la majorité des oiseaux de milieux ouverts remarquables du camp, niche au sol. Cette pratique limite également la diversité en insectes (destruction directe ou des plantes hôtes).Ces milieux sont toutefois influencés par des facteurs autres qu'anthropiques. On peut notamment observer que les fourrés de Bourdaines, habitat de dynamique de fermeture des milieux, qui sont très présents sur le plateau de Millevaches, occupent une surface très réduite sur le camp militaire. L'acidité moins importante du plateau de La Courtine peut être à l'origine du développement de végétations liées à des milieux plus riches que les fourrés à Bourdaine.
La ZNIEFF couvre un vaste ensemble de bois et de fonds humide au caractère montagnard bien marqué. L'interet de la zone est multiple et résulte en grande partie de son statut de terrain militaire qui lui confère une certaine protection. L'ensemble du camp militaire créee en 1901, est concerné par la ZNIEFF ainsi que la vallée amont de la Méouzette à l'est et les vallées boisées du secteur de Clairavaux. Le site est une ZNIEFF de type II très vaste dans laquelle ont été définies plusieurs zones de type I. On se reportera au chapitre concernant les ZNIEFF liées à la type II pour plus de précisions.
La majorité de la zone repose sur des roches métamorphiques dont la plus représentée est la Migmatite. Ces roches cristallines sont moins acides que les roches granitiques qui forment le centre du plateau de Millevaches. La diminution de l'acidité de la roche mère va avoir une influence sur la pédogénèse et sur les groupements végétaux.
Le camp militaire présente un grand intérêt écologique pour trois grands types de milieux implantés en mosa*que : les boisements feuillus, les milieux ouverts secs et les zones humides. Les boisements feuillus couvrent environ 1/4 de la ZNIEFF mais les massifs sont morcelés. L'etude des habitats et des guilde d'espèces qui les fréquentent montre que la diversité des boisement feuillus est d'une grande importance pour la biodiversité de la ZNIEFF. En effet les habitats forestiers sont variés à la fois dans les espèces qui les composent mais egalement dans leur architechture. Cette diversité permet l'expression d'une forte cohorte de Chauves-souris.
Les milieus ouverts secs compoosés essentiellement de landes et de pelouses sont presents sur environ 10 % de la zone. Ces habitats sont d'anciens milieux agropastoraux en cours de fermeture par les ligneux faute de gestion adaptée. Ces milieux agropastoraux sont des éléments constitutifs du paysage des hateurs limousines et sont en voie de raréfaction à l'echelle de l'Europe. A l'echelle du camp, leur superficie à largement diminuée depuis le XXème siècle.
Les zones humides couvrent plus de 400 hectares. Elles sont diversifiées et hébergent bon nombre d'espèces végétales et animales remarquables. Néanmoins la quasi totalité de ces milieux est menacée de fermeture par la dynamique forestière, entraînant la disparition des espèces inféodées et diminuant leur fonctionnalité par rapport à la ressource en eau. L'ensemble des cours d'eau (plus de 55 km dans la ZNIEFF), des étangs et des zones hulides complexes jouent un rôle prépondérant dans le maintien de la qualité de l'eau. Une partie des cours d'eau de la ZNIEFF permet l'alimentation en eau potable de près d'1/4 de la population creusoise.
La zone centrale de la ZNIEFF, occupée par le coeur du camp militaire est totalement interdite d'accés depuis plusieures décénnies, ce qui en fait une zone naturelle témoin d'une grande valeur écologique. En accord avec le ministère de la Défense, des inventaires scientifiques et naturalistes ont été menés en 1996 puis en 2013, permettant l'actualisation de la ZNIEFF.
Au plan faunistique on a recensés un grand nombre d'espèes rares pour la région. Pour les vértébrés la ZNIEFF accueille la nidification de la Chouette de Tengmalm (Aegolius funereus), de l'Engoulevent d'Europe (Caprimulgus europaeus), du Pigeon comlombin (Columbas oenas) et du Circa*te-Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus). Pour les chiroptères se sont 15 espèces qui ont été contactées, dont 8 sont des espèces forestières stricts. 6 espèces d'amphibiens sont connus de la zone parmi lesquelles citons le Crapaud calamite (Bufo calamita). Au niveau des reptiles citons la presence de la Coronelle lisse (Coronella austriaca), la vipère péliade (Vipera berus) et le Lézard vivipare (Zootoca vivipara). 37 mammifères ont aussi été trouvés sur la zone parmi lesquels on retiendra la Loutre d'Europe (Lutra lutra), le Campagnol Amphibie (Arvicola sapidus) et le Chat forestier (Felix sylvestris).
Pour les invertébrés, là aussi les inventaires recents ont mis en lumière l'existence d'espèces rares et menacées. AU total, 63 espèces de rhopalocères ont été contactés, soit 80 % des espèces du plateau de Millevaches. Parmi celles-ci 4 sont d'affinté montagnardes et on été trouvées parfois en grand nombre : L'azuré des mouillères (Maculinea alcon), Pseudophilotes baton, Euphydrys aurinia et le grand Sylvain (Limenitis populi). Par ailleurs 238 espèces de coléoptères ont aussi été recensés sur le site, dont 17 sont considérées comme très rare ou rare en Limousin. 3 sont rares en France : Platycis cosnardi, Tetratoma ancora et Galeruca dahlii. 39 espèces d'Odonates sont présentes, dont ont peu citées celles considérés d'interet dans le Plan Régional d'actions odonates : L'agrion fer de lance (Coenagrion hastulatum), l'Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), le Cordulegastre bidenté (Cordulegaster bidentata), le Leste verdoyant (Lestes virens), le Cordulie arctique (Somatochlora arctica), la Cordulie à tâches jaunes (Somatochlora flavomaculata), le Sympetrum noir (Sympetrum danae) et le Sympetrum jaune d'or (Sympetrume flaveolum).
Au plan botanique, les végétations les plus patrimoniales sont des mégaphorbiaies montagnardes, des landes humides et sèches, des prairies de fauche à caractère montagnard, des étangs à queues tourbeuses ou encore des hêtraies...
Cette influence submontagnarde se traduit parfaitement dans la flore dont le cortège héberge un nombre relativement important de taxons circumboréaux : Gentiane des champs (Gentianella campestris),Thésion des Pyrénées (Thesium pyrenaicum), Petite utriculaire (Utricularia minor), Prêle des bois (Equisetum sylvaticum), Fougère des montagnes (Oreopteris limbosperma), Saule à cinq étamines (Salix pentandra), Sceau de salomon verticillé (Polygonatum verticillatum),Séneçon à feuilles de cacalie (Senecio cacaliaster), Polyopde du chêne (Gymnocarpium dryopteris), Petite pyrole (Pyrola minor), Trèfle doré (Trifolium aureum). Ce dernier trouve ici une de ses deux seules stations de Nouvelle-Aquitaine.
Périmètre reprenant les limites du Camp dans leur ensemble étendu à l'ouest jusqu'à Croze et à l'est le long de la Méouzette, jusqu'au moulin des Chevilles.
Au total, 51 habitats ont été identifiés, certains très artificialisés (plantations sur un tiers de la surface du camp, zones rudérales, milieux agricoles). On note encore, néanmoins, des surfaces importantes de forêts de feuillus, forêts humides, tourbières, zones humides non tourbeuses, eaux stagnantes, eaux courantes, landes et fourrés, pelouses et prairies naturelles.