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(Spengler, 1793)
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Grande Mulette Une espèce très récemment redécouverte ! |
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Pseudunio auricularius (Spengler, 1793)
Embranchement Mollusca Classe Bivalvia Ordre Unionoida Famille Margaritiferidae Synonymes Unio sinuatus Lamarck, 1819
Egalement appelée Margaritifera auriculariaTaxons infraspécifiques Au Maroc, des populations de Margaritifera sont tantôt rattachées à P. auricularius au rang de sous-espèce marocana, tantôt traitées comme une espèce distincte Noms vernaculaires Grande Mulette
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Confusions possibles
Avec Margaritifera margaritifera et Potomida littoralis : voir photo.
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Filtre les particules en suspension dans l'eau.
Cycle de vie
P. auricularius a un cycle de vie avec une larve (glochidie)
parasite sur les branchies de poissons " nobles ". Le cycle a été bouclé avec
l'esturgeon exotique Acipenser baeri comme premier hôte en milieu artificiel,
suggérant l'esturgeon indigène Acipenser sturio comme hôte dans nos rivières.
Il est possible cependant que d'autres poissons puissent remplir ce rôle.
L'adulte est très sédentaire, vivant à moitié enfoui dans le sédiment. L'espèce
a une très grande longévité (plusieurs dizaines d'années).
Interaction avec les autres espèces
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Préfère les grands fleuves, lents avec de l'eau propre. Dans l'Ebre espagnol, P. auricularius se trouve principalement dans des "piscines" calmes avec un substrat de cailloux, du gravier sableux, à des profondeurs supérieures à 8 mètres. En France, l'espèce se trouve sur des fonds graveleux indurés mais aussi, plus rarement, sur des fonds sablo-limoneux ou entre les blocs. Dans tous les cas, elle semble éviter les fonds instables, à l'instar de Margaritifera margaritifera.
L'espèce compagne la plus fréquente est Potomida littoralis (espèce rhéophile), mais elle est aussi parfois trouvée avec Unio mancus et Unio crassus.
Distribution géographique
Jusqu'à l'époque néolithique/romaine, dans la quasi totalité de l'Europe occidentale, centrale et méridionale. Au Maroc, des populations de Margaritifera sont tantôt rattachées à P. auricularius au rang de sous-espèce marocana, tantôt traitées comme une espèce distincte. P. auricularius a disparu d'Angleterre au néolithique, d'Allemagne à la fin du Moyen-Age, puis elle fut considérée comme complètement éteinte. En 1990, sa récolte dans un canal latéral de l'Ebre en Espagne est une véritable redécouverte. En France, P. auricularius occupait tous les bassins versants de notre pays, sur les fleuves et les grands affluents. Elle était tellement commune qu'on l'exploitait pour sa nacre (confection de boutons). Entre 1978 et 1987, seule une coquille fraîche a été retrouvée sur l'Indre inférieur dans les restes de repas d'un rat musqué. La récente (été 2001) découverte de l'espèce vivante dans le bassin de la Loire est donc un fait exceptionnel : il s'agit d'une des deux populations au monde. Compte tenu de cet enjeu patrimonial, les stations sont tenues confidentielles pour éviter une destruction volontaire. |
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P. auricularius est un des invertébrés les plus rares d'Europe, considérée comme " Gravement menacée d'extinction " dans la Liste rouge de l'UICN. En raison du stade parasitaire obligatoire sur les branchies d'un poisson " noble ", le destin de l'espèce est complètement lié à celui de son hôte. Dans l'Ebre espagnol, d'où l'esturgeon a maintenant disparu, les individus de P. auricularius sont tous de grande taille : l'espèce ne peut plus se reproduire et les populations sont vouées à l'extinction.
La biologie de P. auricularius demeure inconnue. Cependant, il est certain que la nature du sédiment et sa stabilité jouent un rôle important dans l'existence de cette espèce à très grande longévité. En conséquence, toute atteinte à ces deux éléments - stabilité et nature du sédiment - est susceptible de porter atteinte à la survie des population : pollution des eaux (agriculture, industrie), aménagement des rivières (barrages hydroélectriques, dragages, drainages), déboisement, etc.
Statut actuel des populations
Listes rouges |
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Actuellement, seules deux populations sont connues : dans l'Ebre espagnol et dans le bassin de la Loire (voir carte).
ProtectionL'absence de l'espèce en annexe 2 de la Directive Habitat vient du fait que l'espèce était considérée comme disparue lors de l'établissement de cette liste :une recommandation du Conseil de l'Europe demande d'ailleurs son inscription en annexe 2 de la Directive. Elle est cependant en annexe 2 de la Convention de Berne.
Recommandations
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Altaba,
C.R. 1990. The Last Known Population of the Freshwater Mussel Margaritifera
auricularia (Bivalvia, Unionoida): A Conservation Priority. Biological
Conservation, 52: 271-286.
Araujo,
R. & Ramos, M.A. 2000. A critical revision of the historical distribution
of the endangered Margaritifera auricularia (Spengler, 1782) (Mollusca:
Margaritiferidae) based on Museum specimens. Journal of Conchology, 37(1):
49-59.
Araujo,
R. & Ramos, M.A. 2000. Status and conservation of the giant European
freshwater pearl mussel (Margaritifera auricularia) (Spengler, 1793) (Bivalvia:
Unionoidea). Biological Conservation, 96(2): 233-239.
Araujo,
R. & Ramos, M.A. 2001. Life-history data on the virtually unknown Margaritifera
auricularia. in: Bauer,
G. & Wächtler, K. [Eds]. Ecology and evolution
of the freshwater mussels Unionoida. Springer-Verlag,
Berlin, Heidelberg. Ecological Studies, Vol. 145:
143-152.
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Fiche rédigée par | Olivier GARGOMINY (gargo@mnhn.fr),
Arnaud Legoff & Gilbert COCHET, Muséum national d’Histoire naturelle |
(dernière mise à jour = 11/09/2001)