F61-10 - Cardamino alpinae-Gnaphalietum supini Rivas-Mart. 1969 (Prodrome des végétations de France décliné (PVF2))

F61-10 - Cardamino alpinae-Gnaphalietum supini Rivas-Mart. 1969

F61-08 - Anthelio juratzkanae-Salicetum herbaceae Braun-Blanq. 1948

F61-13 - Caricetum foetidae Frey 1922

Prodrome des végétations de France décliné (PVF2)

Synécologie

Végétation de combes à neige à déneigement précoce, s’asséchant pendant la période estivale, sur des sols souvent peu évolués, parfois minéraux, issus de roche mère siliceuse, à l’étage alpin moyen et inférieur (entre 2300 et 2650 m principalement).

Nom cité du syntaxon

Cardamino alpinae - Gnaphalietum supini Rivas‑Mart. 1969 (Vegetatio Acta Geobotanica 90 : 235).

Synonymes

Carici pyrenaicae - Cardaminetum alpinae (Rivas‑Mart. 1969) Rivas‑Mart., Báscones, T.E. Díaz, Fern.Gonz. & Loidi 1991 (Itin. Geobot. 5 : 354) nom. superfl.

Type nomenclatural

lectotypus nominis désigné ici, Rel. 4 du tab. 1 in Rivas‑Martínez 1969 (Vegetatio Acta Geobotanica 90 : 238).

Physionomie

Végétation formant un tapis ras, vert‑grisâtre, fermé ou ouvert couvrant parfois moins de 50 % du sol, souvent dominé par les petites rosettes appliquées au sol de Gnaphalium supinum, Sibbaldia procumbens ou parfois Plantago alpina, à faible richesse spécifique pour la subass. typicum (7‑13 taxons pour une moyenne de 10) ; la subass. luzuletosum alpino‑pilosae est plus fermée et plus diversifiée (17 taxons en moyenne).

Combinaison caractéristique d'espèces

Gnaphalium supinum, Cardamine alpina, Carex pyrenaica, Sibbaldia procumbens, Cerastium cerastoides.

Variations

- typicum, faiblement différenciée positivement par Epilobium anagallidifolium, Galium cespitosum, Trifolium alpinum, ainsi qu’un certain appauvrissement en taxons caractéristiques ou différentiels des Salicetea herbaceae ; modale, à déneigement précoce pour la classe ;
- luzuletosum alpino‑pilosae Rivas‑Mart. 1969, lectotypus nominis rel. 5 du tab. 1 in Rivas‑Martínez 1969 (Vegetatio Acta Geobotanica 90 : 238) : cirque de Piedrofite, en montant au pic Cristales (massif du Balaïtous), altitude 2500 m, exposition ouest, terrain plat, recouvrement 90%, surface 1 m² ; Sibbaldia procumbens 3.3, Gnaphalium supinum 2.3, Veronica alpina 2.2, Cardamine alpina 1.1, Carex pyrenaica 1.2, Epilobium anagallidifolium 1.2, Sedum alpestre +.2, Luzula alpino‑pilosa +.2, Carex curvula subsp. curvula +, Scorzoneroides pyrenaica subsp. pyrenaica +, Nardus stricta + ; différenciée par Sedum alpestre, Scorzoneroides pyrenaica subsp. pyrenaica, Luzula alpino‑pilosa, Primula integrifolia, Alchemilla fissa ; fait la transition vers le Primulo integrifoliae ‑ Salicetum herbaceae (voir F61‑09) à plus long enneigement ;
- une autre variation notable se dessine dans notre tableau réunissant 23 relevés pour la subass. typicum, qui pourrait constituer une subass. autonome et faire la transition avec des pelouses relevant des Festucetalia spadiceae Barbero 1970 (différenciée par Geum montanum, Murbeckiella pinnatifida, Plantago alpina, Trifolium alpinum) ;
- une sous‑association salicetosum herbaceae a été proposée par Gruber (1975 : 55) comme une forme de transition vers l’Anthelio - Salicetum herbaceae Braun‑Blanq. 1948 (F61‑08) plus longuement enneigé ; en réalité, même s’il existe bien des faciès à Salix herbacea du Cardamino alpinae - Gnaphalietum supini qui pourraient être liés à ce gradient d’enneigement, les neuf relevés rapportés par Gruber (1978) comme relevant de cette sous‑association se montrent hétérogènes et se répartissent d’après notre traitement pour partie dans le Cardamino alpinae - Gnaphalietum supini luzuletosum alpino‑pilosae et dans le Primulo integrifoliae - Salicetum herbaceae.

Synchorologie

- territoires d’observation : étage alpin siliceux des Pyrénées centrales, occidentales (au moins jusqu’aux massifs de la vallée d’Ossau) et centro‑orientales ; plusieurs auteurs ont suggéré cette association restreinte aux Pyrénées centrales et relayée plus à l’est par le Gnaphalio supini - Sedetum candollei (F61‑11) ; la réalité est plus complexe puisque les aires des deux association se croisent dans les Pyrénées centro‑orientales, au moins en Ariège et dans le massif d’Aiguestortes ; il semble que, dans l’aire du Gnaphalio - Sedetum, le déterminisme respectif des deux associations soit stationnel : dessiccation ou exposition au soleil plus forte pour le Gnaphalio - Sedetum - Ou bien régime de perturbation mécanique du sol différent -
- sous‑associations ou variantes géographiques : ‑.

Axes à développer

Meilleure connaissance des limites occidentale et orientale de l’association et de ses variations ; meilleure compréhension du déterminisme vis‑à‑vis du Gnaphalio supini - Sedetum candollei dans l’aire orientale du Cardamino - Gnaphalietum.

Bibliography

Corriol G. & Mikolajczak A., 2014. Contribution au Prodrome des végétations de France : les Salicetea herbaceae Braun‑Blanq. 1948. J. Bot. Soc. Bot. France, 68 : 15-49. (Source)

Carrillo E. & Ninot J. M., 1992 : rel. 3, 8, 9 tab. 55

Dupouey J.‑L., 1981 : rel. 50, 51

Gruber M., 1975, 1978 : rel. 1, 6, 8, 10, 11, 12, 14, 15 (numérotation de la thèse de 1978, tab. 41)

Nègre R., 1972 : rel. 516 tab. II

Rivas‑Martínez S. & Costa M., 1970 : rel. 1, 2 p. 25

Rivas‑Martínez S. et al., 1991 : rel. 10, 12 tab. 60.

Rivas‑Martínez S., 1969 : rel. 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9 tab. I

Une partie des relevés de chacune de ces références appartient au Cardamino alpinae – Gnaphalietum supini. Carreras J. et al., 1993 : rel. 1, 2, 3, 5 tab. 53