ZNIEFF 110001275
ZONES HUMIDES DE CHAMPMORIN

(n° regional: 77025001)

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L'espace naturel de Champmorin est situé en Bassée, tronçon de la vallée de la Seine comportant de vastes zones humides, entre la Seine et les communes de Balloy et de Bazoches-lès-Bray, dans le département de Seine et Marne en région Ile-de-France.

Ce site est la résultante de l'exploitation de granulats alluvionnaires par les sociétés Lafarge granulats et GSM, propriétaires du site. Suite à cette exploitation, un réaménagement écologique a été mis en place. Une gestion écologique est désormais assurée par le propriétaire ainsi que par l'association des naturalistes de la vallée du Loing et du massif de Fontainebleau (ANVL) afin de préserver la biodiversité associée à cette mosaïque de milieux composés de prairies, friches, mégaphorbiaies, tourbières, roselières, fourrés arbustifs, lisières arborées et d’un vaste plan d’eau.

Cet espace regroupe de nombreuses espèces déterminantes ZNIEFF dont une dizaine d'espèces d'oiseaux, dont la majorité se reproduit sur le site. Il s'agit de la Rousserolle turdoïde (Acrocephalus arundinaceus) qui niche dans les roselières du site, tout comme le Phragmite des joncs (Acrocephalus schoenobaenus), le Blongios nain (Ixobrychus minutus) et le Râle d'eau (Rallus aquaticus), toutes classées nicheur rares voire très rares. Plusieurs espèces d'anatidés s’y reproduisent également comme le Canard souchet (Anas clypeata), nicheur très rare dans la région, et les Fuligules milouin (Aythya ferina) et morillon (Aythya fuligula). Le Râle des genêts (Crex crex), a niché en 2003 sur le site. Depuis, cette espèce inféodée aux prairies humides ne s’est plus reproduite à Champmorin. Elle est considérée comme disparue sur la liste rouge régionale francilienne. La Pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) est un nicheur régulier de l’espace naturel. Elle fréquente les buissons épineux du site. Cette espèce est classée nicheur rare et quasiment menacée dans la région. Pour finir, le Vanneau huppé (Vanellus vanellus) a aussi niché en 2004 sur les berges rases en bordure de plan d'eau.

Le site accueille également la nidification de la Nette rousse (Netta rufina), espèce classée très rare en Ile-de-France et qui semble voir sa population augmentée au sein de la Bassée. Le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis) profite aussi de la végétation fournie des berges pour nicher. Autre anatidé qui profite du site, le Garrot à œil d’or (Bucephala clangula) est une espèce cavernicole dont les populations ont été fragilisées par la raréfaction des boisements sénescents, notamment à proximité des rives. L'installation de nichoirs depuis l’hiver 2007-2008 a permis sa nidification sur le site. Ces aménagements artificiels sont aujourd’hui devenus indispensables pour la survie de cette espèce inscrite à l'annexe 2 de la Directive Oiseaux. Depuis 2008, cette espèce se reproduit quasiment chaque année.

Le plan d'eau possède aussi un îlot sur lequel nichent les colonies de Mouettes rieuse (Chroicocephalus ridibundus) et mélanocéphale (Ichthyaetus melanocephalus) et de Sternes pierregarin (Sterna hirundo). Ces deux dernières sont inscrites à l’annexe I de la Directive Oiseaux.

Le site possède aussi un intérêt pour les espèces hivernantes comme le Canard chipeau (Anas strepera) ou encore le Canard souchet (Anas clypeata).

La diversité végétale du site regroupe une cinquantaine d'espèces typiques des milieux humides, prairiaux et des zones de friches rencontrées sur les anciennes gravières. 3 espèces végétales sont déterminantes ZNIEFF : l'Euphorbe de Séguier (Euphorbia seguieriana) caractéristique des pelouses calcicoles à proximité des berges de zones humides, et des plantes aquatiques que sont le Potamot dense (Groenlandia densa) et l'Utriculaire citrine (Utricularia australis). On trouve aussi une flore patrimoniale diversifiée comme Utricularia vulgaris, l’Utriculaire commune, considérée comme vulnérable sur la liste rouge d'Ile-de-France et rare dans le département de la Seine-et-Marne. Cette plante typique des milieux humides affectionne les eaux stagnantes faibles en nutriments.

Le site est également riche en mammifères. La Martre (Martes martes), espèce rare en Ile-de-France et déterminante ZNIEFF, a été observée. Notons la présence de plusieurs espèces de Chiroptères rares de la région qui fréquentent le site pour chasser au dessus du plan d'eau. Ces espèces ont des mœurs variées, tantôt forestières comme la Pipistrelle de Nathusius (Pipistrellus nathusii) mais aussi plus urbaines comme la Pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Citons aussi la Pipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii), les Vespertillions de Brandt (Myotis brandti) et de Daubenton (Myotis daubentonii) qui sont toutes des espèces classées très rares en Ile-de-France. Plusieurs espèces de micromammifères sont aussi contactées dont la plus remarquable est la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens), qui fréquente les abords des lacs et des étangs mais aussi les rivières, à proximité de fossés humides et dans les prés. Le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) a aussi été observé en 2004. Ce rongeur classé quasi menacé au niveau national n'a pas été revu depuis. De plus, le Ragondin est observé régulièrement sur le site de Champmorin. Ce mammifère originaire d'Amérique du Sud est classé nuisible car sa prolifération engendre des dégâts au niveau des berges et des îlots (creusement de galeries…).

Pour les Amphibiens, bien que toutes les espèces de ce groupe soient considérées comme patrimoniales du fait de leur protection au niveau national, seule la Rainette verte (Hyla arborea) est déterminante ZNIEFF. Affectionnant la prairie et les berges végétalisées, cette espèce avait vu ces effectifs baisser suite à la raréfaction de son habitat. Grâce au réaménagement écologique mis en œuvre sur l'espace naturel de Champmorin, sa population est désormais stable dans le secteur.

L'intérêt du site est aussi entomologique grâce à la diversité de milieux que l'on y trouve. Le groupe des Rhopalocères (papillons de jour) est particulièrement diversifié avec une dizaine d'espèces déterminantes ZNIEFF. Mentionnons Apatura iris, le Grand Mars changeant, et Iphiclides podalirius, le Flambé, protégé au niveau régional.

Un nombre important d'espèces d'Odonates, autochtones ou en provenance des zones humides environnantes, est aussi observé. Une preuve de reproduction (exuvie) de Leucorrhine à large queue (Leucorrhinia caudalis) a été retrouvée sur le site. Cette espèce typique des eaux stagnantes est très rare dans la région.

Pour les orthoptères, la présence du Conocéphale des roseaux (Conocephalus dorsalis), est assez remarquable. Cette sauterelle qui affectionne la végétation herbacée et buissonnante des zones humides est rare sur le territoire de la Bassée où seules quelques stations bien localisées sont aujourd’hui dénombrées.

Chez les arachnides, Trochosa spinipalpis est une espèce inféodée aux milieux humides qui a largement souffert du drainage en milieu agricole ces dernières décennies.

La diversité de Champmorin est maintenant bien connue car le programme ROSELIERE (Réseau d’Observation des Sablières en Eau Libre à Intérêt Écologique et Réaménagement Environnemental) de suivi de la biodiversité est mis en place tous les ans depuis 2003.

L’espace naturel est également un lieu privilégié pour la réalisation d'activités pédagogiques notamment grâce à la présence d'un observatoire. Des animations destinées aux groupes scolaires et au grand public sont organisées chaque année.

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