ZNIEFF 110020282
PENDANTS HUMIDES DU RHODON ET ETANG DU MOULIN DE LA MACHINE

(n° régional : 78406004)

Commentaires généraux

Les prairies mésophiles de versant et les prairies et friches humides du fond de vallée entre Milon-la-Chapelle et le hameau du Rhodon, forment un vaste et bel ensemble de milieux naturels disposés de part et d’autre du Rhodon. Leur superficie importante, la diversité des habitats et leur bon état général de conservation permettent le développement d’une faune et d’une flore particulièrement riches et diversifiées.

L’intérêt principal de ce site est lié à sa grande valeur botanique. Outre la diversité spécifique remarquable de cette zone de fond de vallée qui abrite pas moins de 245 espèces végétales. Notons principalement l’Orchis des marais (Orchis laxiflora ssp.palustris), orchidée rarissime des dépressions humides légalement protégée en Ile-de-France d’où elle n’est signalée que sur quelques stations de Seine-et-Marne, et cette seule station dans les Yvelines. Malheureusement l'espèce n'a pas été revue récemment suite au retournement des prairies dans les années 1995.

D’autres espèces peu communes dans la région se rencontrent également sur les prairies ou dans le boisement alluvial comme notamment la Petite Berle (Berula erecta), le Brome en grappe (Bromus racemosus), les Cardamine amère (Cardamine amara), la Laîche noire (Carex nigra), la Digitaire glabre (Digitaria ischaemum), la Julienne des Dames (Hesperis matronalis), le Muflier des champs (Misopates oriontum), l’Orchis mâle (Orchis mascula), le Petit Rhinanthe (Rhinanthus minor) et la Spargoute des champs (Spergula arvensis).

Au niveau faunistique, le site présente également un intérêt ornithologique particulier puisque les oiseaux bénéficient ici d’une grande surface de prairies, d’un important linéaire de haies vives et de plusieurs bosquets. Quelques espèces peu fréquentes y nichent de façon régulière comme le Tarier pâtre (Saxicola torquata) ou le Pipit farlouse (Anthus pratensis) qui installe ses nichées au sol dans les touffes d’herbes délaissées par les chevaux.

Au niveau entomologique il convient de signaler la présence de nombreuses espèces intéressantes comme la Decticelle bariolée (Metrioptera roeselii), le Crache-sang (Timarcha tenebricosa), le Silphe thoracé (Oeceoptoma thoracica), le Calopteryx vierge (Calopteryx virgo virgo) ou encore la Libellule fauve (Libellula fulva). Mais les espèces les plus remarquables du site sont le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii) grande libellule protégée en Ile-de-France qui se développe dans les boisements alluviaux au niveau des résurgences, et surtout la Donacie appendiculée (Macroplea appendiculata), espèce rare et menacée dans notre région. Ce coléoptère aquatique est inféodé aux ceintures de grands hélophytes des mares et des étangs. Sur l’étang du Moulin, une belle population de cet insecte se développe sur le Rubanier rameux (Sparganium erectum).

Enfin plusieurs Lépidoptères ont également été trouvés récemment sur les prairies retournées il y a plus de 15 ans et qui retrouvent une flore très diversifiée et fleurie, avec notamment la Mélitée du Plantain (Melitaea cinxia ), espèce protégée en ile-de-France, ou encore le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino) et l'Azuré des anthyllides (Cyaniris semi argus).

Commentaires sur la délimitation

La délimitation proposée tient compte de la répartition des espèces remarquables, des habitats naturels qui leur sont associés et de la fonctionnalité de cet zone humide de fond de vallée (écrêtage des crues, entité écologique cohérente). Quelques prairies mésophiles sont incluses au zonage en considérant leur rôle complémentaire pour la faune et la flore (épuration des eaux de ruissellement, présence de haies). Au niveau cartographique, cette délimitation calée sur plusieurs éléments physiques facilement identifiables (sente forestière, lit de rivière) ainsi que sur des éléments topographiques (courbes de niveau). Dans le cas ou la limite longe le cheminement de la rivière, le lit mineur du cours d’eau est inclus au périmètre.