ZNIEFF 110020393
AQUEDUC SOUTERRAIN DE L'ARTOIRE

(n° régional : 78220003)

Commentaires généraux

Le réseau de rigoles a été construit entre 1675 et 1685 par Vauban afin de faire transiter les eaux de pluie des plateaux de Rambouillet et de Saclay vers le château de Versailles pour l'alimentation des jeux d'eaux.

L'aqueduc de L'artoire est un ouvrage du Grand lit de la rivière qui permet d'assurer le transit des eaux depuis l'étang de Saint-Hubert vers celui de Saint-Quentin-en-Yvelines.

La régulation hydraulique du réseau est effectuée de manière à maintenir le niveau normal des différents plans d'eau pour offrir des capacités de marnage maximales. La maîtrise du soutien d'étiage contribue à compenser le déficit hydrique de l'étang de Saint-Quentin-en-Yvelines durant l'été et ainsi permettre la pratique des activités de loisirs (sports nautique, pêche).

La gestion du réseau hydraulique des étangs supérieurs est assurée par le Syndicat Mixte de Gestion des Etangs et Rigoles (SMAGER) depuis 1984.

Les aqueducs souterrains constituent des milieux propices à l'hivernage des chiroptères en raison de conditions microclimatiques relativement stables tout au long de la saison (température compris entre 0 et 8°C, hygrométrie élevée, courants d'air réduits). Par ailleurs, les conditions particulières de faible luminosité, l'altération des joints entre les pièrres à l'origine d'une offre importante en microcavités, et la relative tranquilité du milieu leur permettent d'y effectuer leur phase léthargique (de novembre à mars).

L'aqueduc de L'artoire abrite durant l'hiver quatre espèces de chauves-souris réunissant une soixantaine d'individus : le Grand Murin (Myotis myotis), le Murin de Daubenton (Myotis daubentonii), le Murin de Natterer (Myotis nattereri) et le Murin "à moustaches" (Myotis mystacinus/brandtii). Ces espèces sont toutes en régression en région Île-de-France où elles deviennent de plus en plus rares. Ce site constitue notamment l'un des derniers gîtes d'hivernage du Grand Murin dans le département des Yvelines.

En terme d'effectif, il constitue actuellement l'une des plus importantes populations hibernantes de chiroptères dans le département.

L'aqueduc de L'artoire est également utilisé par plusieurs espèces de chiroptères à d'autres périodes de l'année. C'est le cas du Grand Murin qui est présent à l'automne en effectif toujours plus conséquent que durant l'hiver (jusqu'à 12 individus), mais aussi du Murin de Daubenton, du Murin de Natterer et de l'Oreillard brun (Plecotus auritus). Leur présence sur le site à cette époque de l'année correspond à des rassemblements pré-hivernaux au sein desquels ont lieu les accouplements.

La superficie est difficile à estimer, par contre la longueur de la galerie est de l'ordre de 1875 à 1900 m.

A noter que cette zone nécessite de faire l'objet d'une réelle confidentialité. [Considérant l'état critique des populations de chiroptères en région Île-de-France, il est recommandé de faire preuve d'une grande discrétion vis-à-vis de la localisation de ces gîtes, notamment en l'absence de protection physique de la majorité des sites.]

La longueur du site est de 1900 m linéaire.

Commentaires sur la délimitation

La délimitation de la zone tient compte des deux accès principaux à la rigole souterraine. Les accès secondaires (regards/conduits d'aération, drains) ne sont pas considérés ici puisqu'ils sont normalement obturés.