ZNIEFF 210000732
CORNICHES BOISEES ET CARRIERES SOUTERRAINES DE VERTUS

(n° régional : 01500003)

Commentaires généraux

Les corniches boisées de Vertus constituent, sur le rebord de la Montagne d'Epernay, entre les Pierres de Faloise au sud et la Goutte d'Or au nord, une ZNIEFF de type I près de 54 hectares. Elle a été agrandie en 2003 pour englober une ancienne Znieff appelée "carrières souterraines de Vertus", aujourd'hui supprimée. Elle fait aussi partie de la grande ZNIEFF de type II dite "Forêts, pâtis et autres milieux du rebord de la Montagne d'Epernay".

Une forêt sèche, souvent riche en chêne pubescent recouvre en partie les corniches. Certaines parties très peu boisées portent des groupements à fougères (sur les falaises calcaires) et des pelouses tendant au Xerobromion (sur les dalles rocheuses affleurantes). En pied de falaise se développe une chênaie rudéralisée de type calcicole sur éboulis. Les broussailles du Berberidion complètent la végétation du site.

La forêt thermophile est un bois clair à chêne sessile, chêne pubescent, frêne élevé, merisier, orme champêtre, hêtre, érable champêtre, pin sylvestre. La strate arbustive est composée par le cornouiller mâle, le groseillier à maquereaux, le noisetier, le cornouiller sanguin, le bois joli. Dans la strate herbacée se remarquent l'ornithogale des Pyrénées, la mercuriale vivace, la laîche des montagnes (espèce médioeuropéenne en limite absolue d'aire de répartition), la clématite vigne blanche, l'anémone des bois, le lamier jaune, le lierre...

Sur les falaises verticales subsistent çà et là quelques groupements à fougères constitués par le faux capillaire, la rue-de-muraille et la fougère mâle accompagnés par l'arabette hérissée et la vipérine. Certaines espèces de la pelouse trouvent refuge sur les dalles rocheuses : on y rencontre l'orobanche du thym, le catapode rigide (inscrits tous les deux sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne), la vulpie queue d'écureuil, la seslérie bleue, des orpins (orpin blanc, orpin âcre), la germandrée des montagnes, la germandrée petit-chêne, l'anémone pulsatille, le séséli des montagnes, la coronille minime, la sabline à feuilles de serpolet, etc. Ces deux types de milieu ont une superficie très réduite et sont dégradés par la pratique de l'escalade et de la varappe.

Certaines pelouses sont embroussaillées : on y rencontre le cerisier de Sainte-Lucie, le rosier rouillé, le rosier pimprenelle, le cornouiller sanguin, l'aubépine monogyne ainsi que le dompte-venin officinal, le genêt des teinturiers, l'iris fétide et le cytise couché (inscrit sur la liste rouge régionale).

Abandonnées aujourd'hui, certaines carrières de la ZNIEFF ont été exploitées jusqu'au début du vingtième siècle pour l'extraction de pierre de taille calcaire, elles furent ensuite utilisées comme champignonnières. Ce vaste réseau de galeries abrite la plus grosse colonie de chiroptères hivernants pour le département de la Marne (plus de 200 individus chaque année pour une dizaine d'espèces différentes représentant plus de la moitié de la population marnaise connue hibernant en milieu souterrain).

On peut ainsi y observer le grand rhinolophe, le petit rhinolophe, le grand murin (premier site d'hibernation en Champagne-Ardenne), le vespertilion de Bechstein, le vespertilion à oreilles échancrées (inscrits tous les cinq à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie vulnérable), le vespertilion à moustaches, le vespertilion de Natterer, le vespertilion de Daubenton et l'oreillard commun. Ils font tous partie de la liste rouge des mammifères de Champagne-Ardenne.

Les carrières souterraines ont été inscrites au titre de la directive Habitats pour intégrer d'ici 2004 le réseau Natura 2000. La présence de la prairie pâturée par les bovins situés à proximité immédiate de la ZNIEFF (la seule d'une surface aussi importante dans un rayon de plusieurs kilomètres) est essentielle pour ces chauves-souris qui ont besoin, lors de leur réveil, de trouver des terrains de chasse favorables à proximité.

Des actions de vandalisme au niveau de certaines cavités (feux) et des chauves-souris (destruction) y ont été notées. Depuis, dans le cadre du programme Life, trois grilles ont été posées (été 1995) par le Conservatoire du Patrimoine Naturel de Champagne-Ardenne.

On peut également souligner ici la grande diversité des mollusques observés (21 espèces différentes).

La ZNIEFF est dans un état précaire, les bois en pied de falaise sont fortement rudéralisés et la corniche de la falaise dégradée par l'escalade et le piétinement.

Commentaires sur la délimitation

Les limites suivent les contours de la corniche boisée entre les lieux-dits "Pierres de Faloise" et "la Goutte d'Or". Une prairie sur le plateau contigu constitue la limite sud-ouest de la zone : elle a été englobée dans la ZNIEFF pour son intérêt en tant que zone de chasse pour les chauves-souris habitant les carrières souterraines disséminées dans la ZNIEFF.