French Version
Cette ZNIEFF regroupait en 1999 deux des derniers exemplaires de la hêtraie de Champagne crayeuse des environs de Châlons-en-Champagne. La hêtraie est la végétation climacique de Champagne crayeuse, très rare de nos jours suite au déboisement intense de cette région dès l'époque gallo-romaine. Après passage de la tempête du 26/12/1999, la hêtraie des Coquefichiers, très atteinte, a été défrichée et mise en culture. Cette dernière a donc été otée du périmètre initial.
La garenne de Cernon occupe les pentes et le fond d'un vallon peu marqué. Les pentes portent une hêtraie plus ou moins thermophile (avec quelques hêtres spectaculaires) et le fond du vallon est occupé par une frênaie-érablaie assez ouverte. On y remarque également une belle résurgence aux eaux claires. La hêtraie se présente sous la forme d'une futaie enrichie en feuillus divers (érable champêtre, érable sycomore, alisier blanc, tilleul à grandes feuilles et tilleul à petites feuilles) avec quelques épicéas (dépérissants ou mal venants) et pins sylvestres. Le chèvrefeuille des jardins s'y remarque, avec le bois joli, le chèvrefeuille à balais, le groseillier rouge. Le tapis herbacé est largement dominé par le lierre, le millet diffus, le gouet tacheté, l'ornithogale des Pyrénées (très abondante ici), etc.
L'intérêt de la ZNIEFF est également dû à la présence du buis en bas de pente (peut-être introduit autrefois car la garenne est en continuité avec le parc du Château).
Le bois est cerné par une belle lisière où subsiste certaines espèces des pelouses calcaires : on y rencontre notamment l'hélianthème jaune, le chardon roulant, l'anthyllide vulnéraire, l'euphorbe petit-cyprès, le lotier corniculé, le sainfoin, l'hellébore fétide, la violette hérissée, la luzerne lupuline, la primevère officinale, des lianes (clématite vigne blanche, tamier commun) et quelques arbustes (rosier très épineux, églantier, troène, cerisier de Sainte-Lucie).
Par sa position de contact et sa situation (seule formation boisée au sein du plateau crayeux dénudé), ce petit bois relictuel a une grande importance pour la diversité faunistique (et notamment pour les oiseaux, avec par exemple, la présence du pic mar) et paysagère.
Il est dans un bon état général de conservation.
Les limites de la ZNIEFF correspondent aux limites du bois relictuel cerné par les terres agricoles.
