ZNIEFF 210020051
VALLEES DE LA BLAISE ET DU BLAISERON DE BLAISE ET DE LESCHERES-SUR-LE-BLAISERON A VAUX-SUR-BLAISE

(n° regional: 05010000)

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La ZNIEFF II des vallées de la Blaise et du Blaiseron occupe un territoire de près de 1 000 hectares, en Haute-Marne, entre les communes de Blaise et Vaux-sur-Blaise (pour la vallée de la Blaise) et entre celles de Leschères-sur-le-Blaiseron et de Courcelles-sur-Blaise (pour la vallée du Blaiseron). Elle contient la ZNIEFF I du marais de Daillancourt. Elle représente surtout un vaste ensemble de milieux prairiaux riches en flore, plus localement des marais, des formations à grandes laîches et des groupements à hautes herbes et plus rarement des boisements alluviaux (ripisylve et frênaie alluviale). Les rivières présentent des groupements aquatiqueslocalement bien développés. Quelques coteaux surplombant la vallée de la Blaise (à Bouzancourt et Daillancourt) et du Blaiseron (entre Flammerécourt et Leschères-sur-le-Blaiseron) ont été également pris en compte : ils portent des bois thermophiles, des pelouses et des pâtures plus ou moins sèches.

La gamme des groupements prairiaux est très étendue en fonction de la nature du sol, de l'inondation ou du traitement (fauche, pâture ou traitement mixte) : les prairies de fauche relèvent de l'Arrhenatherion elatioris ou du Bromion racemosi (ce dernier dans les secteurs plus humides), mais elles sont aujourd'hui le plus souvent pâturées (Cynosurion cristati). Elles sont riches en graminées (les plus communes étant l'avoine élevée, la fétuque des prés, la fétuque rouge, la fléole des prés, la houlque laineuse, la trisète dorée) et en légumineuses (lotier corniculé, trèfle rampant, trèfle des prés, gesse des prés, vesce cultivée). Elles sont accompagnées par le grand boucage, le plantain lancéolé, le plantain intermédiaire, la berce sphondyle, le crépis bisannuel, le petit trèle jaune, la grande marguerite, la potentille rampante, la renoncule âcre, la primevère officinale, la renoncule rampante, l'achillée millefeuille, la centaurée jacée, le gaillet mou... On peut observer çà et là le narcisse des poètes, protégé au niveau régional et inscrit sur la liste rouge des végétaux de Champagne-Ardenne (espèce en forte régression et très menacée). Dans les zones plus humides, les prairies sont souvent alternativement fauchées et pâturées : la flore s'enrichit en espèces hygrophiles telles que la fétuque roseau, le silaüs des prés, le jonc glauque, le colchique des prés, la laîche distique, la laiche hérissée, le lychnis fleur de coucou, la renouée amphibie, la patience agglomérée, le brome à grappes, l'oseille sauvage... Dans les zones plus sèches des coteaux, les prairies sont le plus souvent pâturées : les graminées sont essentiellement constituées par le brome érigé, le brachypode penné, l'ivraie vivace, la crételle, le dactyle aggloméré et la trisète dorée ; elles sont accompagnées par le gaillet jaune, l'ail des champs, la cardamine des prés, la petite pimprenelle, la renoncule bulbeuse, le petit boucage, la sauge des prés, la brunelle vulgaire, la carotte, le cirse des champs, la bugrane épineuse, etc.

Les milieux marécageux sont plus localisés constitués surtout par des mégaphorbiaies (à reine des prés, épiaire des marais, iris faux-acore, valériane dioïque, cirse des maraîchers, cirse des marais, lysimaque vulgaire, salicaire, épilobe hirsute...), plus localement par des cariçaies à grandes laîches (laîche distique, laîche des rives, laîche des marais, laîche faux-panic) et des roselières (à phragmite, glycérie aquatique et baldingère). Le groupement à hautes herbes héberge l'aconit napel, protégé au niveau régional et qui arrive ici à sa limite d'aire de répartition vers le nord.

La rivière de la Blaise et le ruisseau du Blaiseron portent une végétation aquatique et de bord des eaux bien développée. On y remarque la renoncule flottante (bien représentée), la glycérie flottante, le nénuphar jaune, le myriophylle en épis, l'élodée du Canada, le cresson de fontaine, le faux cresson, la véronique mouron d'eau, le rubanier simple. Au niveau des noues et des biefs se développe un groupement caractérisé par la petite lentille d'eau, le potamot de Berchtold, le potamot dense, la menthe aquatique, la gaillet des marais, le rubanier rameux, le bident triparti, le souchet brun, la potentille des oies, le lycope d'Europe.

La rivière de la Blaise est ourlée par une belle ripisylve (notamment entre Daillancourt et Bouzancourt et sur la commune de Dommartin-le-Saint-Père) à saule blanc, frêne, aulne glutineux, peuplier blanc, érable sycomore, orme champêtre, noisetier (de plus de 30 cm de diamètre), fusain d'Europe, ronce bleue, groseillier rouge, viorne obier, aubépine monogyne et divers autres saules (saule à trois étamines saule fragile, saule des vanniers, saule cendré, saule pourpre). Elle s'étoffe localement (entre Blaise et Daillancourt, vers Leschères -sur-le-Blaiseron) pour donner une aulnaie-frênaie alluviale, avec une strate herbacée particulièrement bien développée à baldingère, canche cespiteuse, cardère velue, ortie dioïque, valériane officinale rampante, angélique sylvestre, houblon, épiaire des bois, fétuque géante, fougère spinuleuse, alliaire officinale, etc. On peut y observer le cassis, inscrit sur la liste rouge régionale. Dans la frênaie alluviale de Charme-en-l'Angle s'observe le perce-neige (abondant dans cette station).

Les bois des coteaux de Daillancourt, de Leschères-sur-le-Blaiseron et de Flammerécourt sont de deux types selon les expositions : sur les pentes fortes et bien exposées (sud, sud-ouest) s'est installée une forêt thermophile à chêne sessile, chêne pubescent, alisier torminal, tilleul à larges feuilles et pin sylvestre. La strate herbacée renferme l'hellébore fétide, le dompte-venin officinal, le sceau de Salomon odorant, l'épipactis de Muller, le trèfle rougeâtre et certaines espèces des pelouses environnantes (laîche glauque, laîche printanière, séséli des montagnes...). Les coteaux exposés à l'est portent une forêt mésophile de pente à chêne sessile, chêne pédonculé, érable sycomore, orme de montagne, charme, hêtre et tilleul à larges feuilles. La strate arbustive comprend notamment le cornouiller mâle, le chèvrefeuille camerisier, l'érable champêtre, le groseillier à maquereaux. Le tapis herbacé est constitué par le lierre, la petite pervenche, l'ornithogale des Pyrénées, l'aspérule odorante, le lamier jaune, l'euphorbe faux-amandier... Dans les lisières se remarquent la digitale jaune, la linaire striée et l'épervière en ombelle

On rencontre des pelouses pâturées et des pierriers (anciennes vignes) au niveau des coteaux exposés au sud à Bouzancourt ("Vallée de Vau") et Daillancourt ("Côte de Vau", "les Perrières", "Vignes aux Chiens") et plus localement le long de certains talus routiers. La flore est très diversifiée et comprend notamment l'hélianthème jaune, la gentiane d'Allemagne, le thésion couché, le séséli des montagnes, le peucédan Herbe-aux-cerfs, le genêt des teinturiers (abondant), le lin à petites feuilles, le serpolet, la germandrée petit-chêne, l'anémone pulsatille, la brunelle à grandes fleurs, l'hippocrépide chevelu (abondant), des orchidées variées (orchis moucheron, orchis pourpre, platanthère à deux feuilles, épipactis brun rougeâtre), etc. Des broussailles à genévriers, orme champêtre, cornouiller sanguin (abondant), bourdaine, cerisier de Sainte-Lucie, aubépine monogyne et chêne pubescent s'installent çà et là au niveau des pelouses.

Le site est particulièrement riche en faune. On y rencontre deux papillons protégés en France : le cuivré des marais (inscrit à l'annexe II de la convention de Berne ainsi qu'aux annexes II et IV de la directive Habitats) et le fadet des tourbières. Tous les deux figurent dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge des insectes de Champagne-Ardenne.

Les poissons sont très caractéristiques des eaux claires peu polluées, avec la truite (forme sauvage), la lamproie de Planer et le chabot (inscrits tous les deux à l'annexe IV de la directive Habitats). Ce dernier est particulièrement abondant dans la Blaise, entre Blaise et Courcelles-sur-Blaise. Le Blaiseron et la Blaise comprennent aussi le chevaine, le rotengle, le gardon, le vairon, etc.

Les amphibiens sont également très bien représentés et comportent, parmi les sept espèces rencontrées sur le territoire de la ZNIEFF, le crapaud accoucheur (inscrit à l'annexe II de la convention de Berne et à l'annexe IV de la directive Habitats) et la salamandre tachetée (inscrite à l'annexe III de la convention de Berne). On peut également y rencontrer les tritons alpestres et palmés, le crapaud commun, les grenouilles vertes et agiles. Le lézard des murailles (inscrit à l'annexe IV de la directive Habitats) fréquente les endroits ensoleillés.

La population avienne est bien diversifiée : les herbages constituent les zones de chasse de nombreux rapaces dont notamment les deux espèces de milans qui nichent là depuis de nombreuses années, le faucon hobereau (inscrit sur la liste rouge régionale des oiseaux), la bondrée apivore, la buse variable, le faucon crécerelle. La cigogne noire exploite les rives des cours d'eau pour se nourrir et les observations sont fréquentes. La huppe fasciée a niché dans la ZNIEFF jusqu'à une certaine époque, ce qui ne semble plus être le cas aujourd'hui. Le cincle plongeur et le martin pêcheur (nicheurs sur le site) ont fait l'objet de nombreuses observations, surtout sur la Blaise. Le canard colvert et la bergeronnette grise s'y reproduisent également. Certains secteurs se démarquent plus que d'autres : environs de Flammerécourt, Arnancourt, Daillancourt et Cirey-sur-Blaise où les pâtures et les prairies dominent. Ils sont fréquentés (pour la nidification et l'alimentation) par la pie-grièche écorcheur, le pipit farlouse (inscrits tous les deux sur la liste rouge régionale), le tarier pâtre, l'hypolaïs polyglotte, la fauvette babillarde, la linotte mélodieuse, le bruant jaune, etc. Les boisements attirent les pics (pic vert, pic épeiche), la sitelle touchepot, le pigeon ramier, la tourterelle des bois, diverses fauvettes et mésanges, le geai des chênes, le pinson des arbres, la graine draine et la grive musicienne, le bouvreuil pivoine, le grosbec casse noyaux, etc. En hiver, on peut rencontrer la pie-grièche grise qui se fait de plus en plus rare dans la région. La chouette chevêche se reproduit également dans la ZNIEFF.

Le site est très fréquenté par les grands mammifères (cerf, chevreuil, sanglier), par certains carnivores (hermine, belette, fouine, martre, putois, chat sauvage), par de nombreuses musaraignes (dont la crossope aquatique protégée et inscrite sur la liste rouge régionale des mammifères), ainsi que par divers petits rongeurs (loirs, campagnols, mulots...). Le grand rhinolophe, chauve-souris inscrite sur la liste rouge régionale, peut également s'y observer.

La ZNIEFF est dans un bon état général, mais les cultures prennent de plus en plus de place aux dépens des prairies.

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La ZNIEFF correspond au lit majeur de la Blaise et du Blaiseron à patir des communes de Blaise et de Leschères-sur-le-Blaiseron jusqu'à Vaux-sur-Blaise, les cultures (mises à part les cultures enclavées au milieu de secteurs interessants) et les milieux les plus artificialisés en étant exclus.