ZNIEFF 210020136
BOIS DU PARC AU NORD DE SEZANNE

(n° regional: 00000591)

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La ZNIEFF du Bois du Parc, d'une superficie de 373 hectares, est située au nord de Sézanne, dans le département de la Marne. La végétation, essentiellement forestière, comprend quatre grands types de boisements : la chênaie-charmaie mixte mésoneutrophile à mésotrophe qui domine (plus de la moitié de la superficie de la ZNIEFF), la chênaie sessiliflore sur sols acides, la frênaie neutrophile fraîche et l'aulnaie-frênaie sur sols engorgés. Quelques étangs et mares se remarquent au niveau d'anciennes carrières d'exploitation d'argile (argilières de surface) en cours de recolonisation végétale (sous forme de friches et de pelouses marnicoles).

La chênaie-charmaie est typique du plateau briard. La strate arborescente comprend les chênes sessile et pédonculé, le charme, le hêtre, le merisier, l'érable sycomore, le tremble et le tilleul à grandes feuilles. La strate arbustive, bien représentée, est composée par le chèvrefeuille des bois, le chèvrefeuille à balais, le cornouiller sanguin, la viorne obier, le rosier des champs, l'aubépine épineuse, etc. Le tapis herbacé est constitué par de nombreuses espèces neutrophiles (lamier jaune, laîche des bois, millet diffus, primevère élevée, euphorbe douce (espèce continentale, rare dans la Marne et dans le Tertiaire parisien), euphorbe faux-amandier, fétuque hétérophylle, aspérule odorante, pâturin des bois, stellaire holostée, faux fraisier) et certaines espèces plus acidiphiles (violette de Rivin, épilobe des montagnes, fougère aigle...). On peut signaler ici la présence de l'alisier de Fontainebleau, sur le plateau à l'ouest des mares et de l'étang situé sous "le Trou à l'Eau" : protégé en France, il est inscrit sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne.

La chênaie acidiphile, beaucoup plus localisée, est essentiellement constituée de chêne sessile, de châtaignier, de bouleau verruqueux, d'alisier torminal et de hêtre. Dans le taillis se remarquent le houx, le néflier, le noisetier et le chèvrefeuille des bois. La strate herbacée est constituée de la fougère aigle, de la luzule poilue, de la luzule à nombreuses fleurs, de la violette de Rivin, de la laîche à pilules, du mélampyre des prés, de la canche cespiteuse, du muguet, de la circée de Paris, etc.

Dans les dépressions et les points bas (très peu marqués dans le paysage), se différencie l'aulnaie-frênaie ou la frênaie-chênaie à tremble. A coté du frêne et de l'aulne glutineux, se rencontrent quelques trembles, chênes pédonculés, bouleaux blancs, ormes champêtres et tilleuls à petites feuilles. La strate arbustive est constituée par la viorne obier, la bourdaine, le prunellier épineux, le saule marsault. La strate herbacée comprend des laîches (laîche espacée, laîche aiguë, laîche vésiculeuse), des fougères (polystic spinuleux, fougère femelle, fougère mâle), la patience sang de Dragon, la molinie bleue, la salicaire, la scutellaire casquée, la circée de Paris...

Certaines lisières acidiphiles ou mésotrophes sont bien développées : on y observe le millepertuis élégant, l'agrostis vulgaire, la houlque molle, la potentille tormentille, la germandrée scorodoine, le mélampyre des prés, l'oeillet velu, l'inule grande aunée, la mauve musquée, la fétuque géante, le jonc grêle...

Les anciennes carrières portent une végétation de recolonisation où se mêlent des espèces de pelouses et des espèces rudérales : laîche glauque, brachypode penné, brize intermédiaire, brome dressé, épipactis de Muller, orchis de Fuchs, genêt des teinturiers, molinie bleue, lin purgatif, chlorette perfoliée, petite centaurée (pour les premières), prêle des champs (très abondante), gesse des prés, calamagrostis commun, tussilage pas d'âne, picris fasse-épervière, mélilot blanc (pour les secondes). Certains secteurs sont boisés et portent une forêt claire de reconstitution sur lande (à chêne sessile, robinier faux acacia, bouleau, tremble, pin sylvestre, pin noir, châtaignier, genévrier, bourdaine, genêt à balais, callune fausse bruyère et pyrole à feuilles rondes).

Des mares et des étangs se remarquent au niveau des anciennes carrières qui parsèment le site. Mis à part le grand étang au centre de la ZNIEFF, vaste étendue d'eau aux berges abruptes, leur végétation aquatique est assez bien développée et constituée par le nénuphar blanc, le nénuphar jaune, le potamot nageant, l'utriculaire citrine et le plantain d'eau. Ils sont ceinturés par des groupements amphibies, avec une des seules stations de Champagne du scirpe à nombreuses tiges, inscrit sur la liste rouge végétale. Il est accompagné par le scirpe des lacs, le scirpe des marais, le jonc à tépales obtus, le jonc glauque, le jonc des chaisiers et des sphaignes diverses). Très localement se rencontrent des roselières (à phragmite, baldingère, typhe à larges feuilles, typhe à feuilles étroites), des magnocariçaies (notamment à laîche des rives et laîche des marais) et des groupements à reine des prés, lycope d'Europe, eupatoire chanvrine et gaillet des marais.

La présence de ces milieux variés a attiré une faune diversifiée. Ainsi de nombreux batraciens fréquentent le site : grenouille verte, grenouille rousse, crapaud commun, et surtout la rainette arboricole, totalement protégée en France depuis 1993, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, à l'annexe IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie "vulnérable") et sur la liste rouge régionale des amphibiens.

La vipère péliade (partiellement protégée, inscrite à l'annexe III de la convention de Berne et sur la liste rouge régionale des reptiles, catégorie "en danger") fréquente aussi la ZNIEFF.

La faune avienne est bien représentée (une trentaine d'espèces y a été contactée), et bien diversifiée même si elle ne contient aucune rareté. La forêt abrite certains rapaces (buse variable et bondrée apivore), la grive musicienne, le pigeon ramier, de nombreux petits passereaux (geai des chênes, pouillot véloce, pouillot siffleur, pipit des arbres, loriot d'Europe...), ainsi que le troglodyte mignon, le grimpereau des jardins, et diverses mésanges et fauvettes. Dans les milieux buissonnants des anciennes carrières se rencontrent plus particulièrement le gobemouche gris, le pouillot fitis, l'accenteur mouchet, l'hypolaïs polyglotte, la linotte mélodieuse, le bruant jaune... La rousserolle effarvatte niche dans les roselières.

Les mammifères rencontrés dans la ZNIEFF sont représentés par le chevreuil et le sanglier, le renard, le putois (inscrit sur la liste rouge régionale), le lapin de garenne, l'écureuil roux et certains petits rongeurs.

La ZNIEFF est dans un bon état de conservation.

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La délimitation de la ZNIEFF suit les contours du bois bordé de vignobles et de grandes cultures.