ZNIEFF 210020218
VALLEE DE L'ARDRE ET DE SES AFFLUENTS ENTRE SAINT-IMOGES ET FISMES

(n° regional: 05140000)

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La ZNIEFF de la vallée de l'Ardre et de ses affluents, d'une superficie de plus de 5 000 hectares, est située entre Saint-Imoges et Fismes, dans le département de la Marne. Elle constitue un ensemble complexe de bois humides, prairies, cultures et aussi groupements de hautes herbes dans la vallée et dans les vallons. Des bois de pente, prairies, pelouses et broussailles se partagent les coteaux. Le réseau hydrographique est constitué par l'Ardre qu'alimentent de nombreux ruisseaux (le Noron, les Iselles, la Brandeuille, le Ponsar, ruisseaux du Parc d'Aulnay, de Ville-en-Tardenois, des Grandes Fontaines, d'Hoyau, de Méry, de la Froide Fontaine, du Marquet...). Ceux-ci sont eux-mêmes alimentés par des sources dont certaines sont pétrifiantes, avec formation d'éléments tufeux bien caractéristiques à Cratoneuron filicinum, comme par exemple à Treslon (Bois de la Noue et du Fond de l'Enfer). Des étangs situés en amont (étangs de Saint-Imoges, de Nanteuil et de Montreuil) ont fait l'objet de deux ZNIEFF de type I détaillées.

La gamme des groupements prairiaux est fonction de la nature du sol, de l'inondation ou du traitement (fauche, pâture ou traitement mixte). Les prairies sont aujourd'hui le plus souvent pâturées. Elles sont riches en graminées (fromental, houlque laineuse, dactyle aggloméré, pâturin commun, ray-grass anglais, crételle, fétuque des prés, brome mou), renoncule rampante, renoncule âcre, trèfle blanc, marguerite, gesse des prés, gaillet croisette. Dans les zones plus humides la flore s'enrichit en espèces hygrophiles : on y observe le silaüs des prés, le colchique des prés, certaines laîches (laîche distique, la laîche hérissée, laîche tomenteuse), le lychnis fleur de coucou, le jonc glauque, la fétuque roseau, le cirse maraîcher, la menthe à feuilles rondes... Ponctuellement se remarquent des prairies tourbeuses à cirse des marais, lotier des fanges, menthe aquatique, agrostis blanc, pâturin commun, houlque laineuse, reine des prés, patience crépue, etc. Sur les coteaux ce sont surtout des prairies mésophiles pâturées et des pelouses calcicoles.

Les milieux marécageux, moins fréquents, se rencontrent au niveau des zones les plus humides de la vallée, en bordure d'étang, en lisière de forêts ou dans les clairières marécageuses. Ce sont principalement :

- des mégaphorbiaies à reine des prés, eupatoire chanvrine, prêle très élevée, cirse maraîcher, jonc à tépales obtus, valériane rampante, liseron des haies, grande prêle), ortie dioïque, vesce à épis, grande consoude, angélique sauvage... C'est un habitat dynamique qui s'embroussaille plus ou moins rapidement par le saule cendré.

- des cariçaies à grandes laîches (gros touradons de laîche paniculée, laîche en épi, laîche distique, laîche des rives, laîche des marais, laîche faux-souchet et laîche aiguë), avec ponctuellement (Etang de Saint-Imoges) une variante turficole rare à thélyptéride des marais (protégé en Champagne-Ardenne) et stellaire des marais avec des sphaignes au sommet des touradons.

- des grandes roselières à massettes, jonc des chaisiers, lycope d'Europe, morelle douce amère, iris faux-acore, lysimaque vulgaire et des petites roselières à rubanier simple, sagittaire, glycérie aquatique (avec la renoncule grande douve protégée en France, la prêle des eaux et le plantain d'eau).

Ponctuellement se remarquent des bas marais alcalins avec l'orchis négligé (orchidée protégée au niveau régional et inscrite sur la liste rouge régionale), la laîche paniculée, la prêle des rives, la prêle des marais, la morelle douce-amère, le populage des marais, le cirse des marais.

Ponctuellement la zone de stockage de la SANEF abrite une flore spécialisée constituée de nombreuses espèces annuelles : catapode rigide, vulpie ciliée (inscrits tous les deux sur la liste rouge régionale), bec de cigogne, drave printanière, géranium fluet, véronique de Perse, valérianelle dentée, myosotis hérissé, tabouret perfolié, céraiste à pétales courts, sabline à feuilles de serpolet…La présence d'argile sous la zone de stockage détermine, en contact avec les bois humides, des mares fugaces occupées par une végétation hygrophile avec le pissenlit des marais, inscrit sur la liste rouge régionale, la laîche hérissée et le plantain d'eau. Ces milieux perturbés par les travaux TGV seront reconstitués après les travaux.

De nombreux bosquets s'observent dans la vallée : ils sont essentiellement constitués par le frêne, le prunellier épineux, l'églantier, l'orme champêtre, l'aubépine monogyne, le saule marsault et la viorne obier.

Les boisements alluviaux sont représentés par l'aulnaie (aulnaie acidiphile, aulnaie tourbeuse à Carex), l'aulnaie-frênaie à hautes herbes (commune) et la chênaie pédonculée-frênaie.

L'aulnaie est peu étendue et limitée aux banquettes plus ou moins tourbeuses des sources et des ruisselets : les strates arborée et arbustive comprennent essentiellement l'aulne glutineux, le frêne élevé et le groseillier rouge. La strate herbacée est constituée par la canche cespiteuse, la laîche espacée, la laîche glauque, la laîche pendante, le houblon, la parisette, le muguet, la véronique des ruisseaux et par de nombreuses fougères (fougère femelle, fougère mâle, polystic spinuleux, polystic dilaté).

La strate arborescente de l'aulnaie-frênaie à hautes herbes comprend l'aulne, le frêne élevé, le peuplier grisard, le tremble, le saule blanc et l'orme lisse (inscrit sur la liste rouge), la strate arbustive est constituée par la bourdaine, la viorne obier, le noisetier, le sureau noir, le houblon, la ronce bleue. La strate herbacée exubérante comporte la laîche des marais, le phragmite, la reine des prés, la circée de Paris, l'iris jaune, la lysimaque vulgaire, la fougère femelle, le chiendent des chiens…

Dans les secteurs moins longuement inondés ou sur les colluvions de bas de versants s'est développée la chênaie pédonculée-frênaie (= autres bois décidus dans le chapitre "Typologie des milieux") ou la chênaie-charmaie (bas de versant). Les arbres les plus couramment rencontrés sont le chêne pédonculé, le frêne élevé, le bouleau verruqueux, l'érable sycomore, le charme, le merisier et en sous étage l'orme champêtre, le noisetier et le tremble (faciès de dégradation). La strate arbustive comprend le groseillier rouge (localement très abondant), le groseillier à maquereaux, l'aubépine épineuse, la bourdaine, le troène, la viorne obier, les ronces… Le tapis herbacé est diversifié et constitué par le lierre, le brachypode des bois, la renoncule tête d'or, le gouet tacheté, la laîche des bois, le sceau de Salomon multiflore, l'anémone des bois, la listère ovale, l'épiaire des bois, l'ornithogale des Pyrénées (localisé), la ficaire fausse renoncule, l'épipactis à larges feuilles, la bugle rampante, la primevère élevée. On peut citer ici la présence de l'iris fétide (dans les bois de pente), espèce subméridionale en limite d'aire. Les lisières forestières sont caractérisées par la présence de nombreuses espèces nitrophiles ou /et hygrophiles : ballotte fétide, alliaire officinale, saponaire officinale, cerfeuil penché, chélidoine, ortie dioïque, gaillet croisette, benoîte commune, lierre terrestre, lapsane commune.

L'Ardre et les ruisseaux qui parcourent la ZNIEFF sont ourlés par une ripisylve bien représentative à l'amont, plus dégradée par les peupliers à l'aval. Elle est constituée par le saule blanc, le frêne, l'aulne glutineux, le peuplier blanc, l'orme champêtre, l'érable champêtre le noisetier, le fusain d'Europe, l'aubépine monogyne, le saule des vanniers, le saule cendré, le saule marsault, l'osier jaune.

Les cours d'eau ont une végétation aquatique et de bord des eaux localement bien développée. On y remarque la glycérie flottante, le nénuphar blanc, le myriophylle en épis, l'élodée du Canada, la véronique mouron d'eau, le rubanier simple.

Certains étangs (Etang de Saint-Imoges, Etang de Nanteuil, Etang de Montreuil…) sont caractérisés par une végétation riveraine très diversifiée qui se répartit en fonction du niveau de la nappe et de la composition des sols : tapis végétal de characées, végétations flottantes (à petite lentille d'eau, lentille à trois lobes, etc.), communautés à hydrocharis des grenouilles, nénuphar blanc et faux-nénuphar, colonies d'utriculaire citrine, herbiers à potamots (dont le potamot à feuilles obtuses, le potamot à feuilles aiguës et le potamot à tige comprimée, tous les trois étant inscrits sur la liste rouge régionale). A proximité des berges et au niveau des petites anses des étangs de Saint-Imoges se développent une végétation de rubanier nain (espèce très rare en Champagne-Ardenne, en forte régression, protégé au niveau régional et inscrit sur la liste rouge) et des groupements amphibies caractérisés par de nombreux bidents (bident penché, bident radié), par la patience maritime (assez rare en Champagne), le scirpe de Sologne (protégé dans le département de la Marne et également inscrit sur la liste rouge régionale), l'œnanthe aquatique, le vulpin roux, etc.

Des boisements (feuillus, mixtes ou résineux) plus ou moins récents, des prairies mésophiles (fauchées ou pâturées), plus localement des pelouses forment l'essentiel de la végétation des coteaux.

Les boisements feuillus sont de type chênaie-charmaie calcicole et hêtraie-frênaie à sorbier blanc : la strate arborescente comprend les chênes sessile et pédonculé, le charme, le bouleau verruqueux, l'érable sycomore, le frêne, le merisier, le pin sylvestre, le pin noir, et plus rarement le hêtre, l'orme champêtre, le robinier faux-acacia et l'érable champêtre. La strate arbustive est bien représentée par le noisetier, le rosier des champs, le cytise faux-ébénier, le camerisier à balais, la viorne lantane, l'aubépine monogyne, le troène, le groseillier à maquereaux, la viorne obier… Le tapis herbacé de la chênaie-charmaie est constitué par le lierre, la laîche des bois, le gouet tacheté, le sanicle, le brachypode des bois, le muguet, la platanthère à deux feuilles, la listère ovale, la violette des bois, la mercuriale vivace, la néottie nid d'oiseau, l'épipactis à larges feuilles, etc. Le tapis hherbacé de la hêtraie-frênaie comprend notamment le bois joli, l'iris fétide, la pyrole à feuilles rondes, la sanicle, le tamier commun, deux orchidées, le céphalanthère à grandes fleurs et l'orchis pourpre...

Au nord-ouest de Poilly, sur le coteau fortement pentu surplombant l'autoroute ("les Vieilles Vignes", à l'ouest de l'usine relais), s'est installé un petit bois de feuillus et de résineux : celui-ci abrite le monotrope sucepin, plante parasite des pins, rare en Montagne de Reims et une très belle population d'actée en épi, plante très rare en Champagne.

Certaines lisières sont bien développées : on y rencontre l'origan, le calament clinopode, la campanule raiponce, l'orchis pourpre, la primevère officinale, le polygala vulgaire, la laîche glauque, la coronille bigarrée, le brachypode penné, la violette hérissée, le mélampyre des prés.

Les pelouses sont localisées au niveau d'anciennes carrières (notamment la carrière de Treslon, la carrière Vautier, la carrière Saint-Julien) ou plus rarement sur des versants bien exposés. Deux types s'y rencontrent :

- les pelouses sèches très ouvertes se développent sur les bancs de calcaire décapés des carrières.Ces groupements xérophiles sont constitués par de nombreuses annuelles, notamment le catapode rigide, la drave printanière, le céraiste à pétales courts, la germandrée botryde, l'ibéris amer. On y rencontre également la globulaire, le lin à feuilles ténues, la germandrée des montagnes, le serpolet, la fétuque de Leman…

- Les pelouses à végétation plus denses avec le cytise couché et l'orobanche violette, (inscrits tous les deux sur la liste rouge régionale), de nombreuses graminées (brome dressé, brize intermédiaire, fétuque de Leman, koelérie pyramidale), la chlorette perfoliée, le séséli des montagnes, le polygala du calcaire, la laîche tomenteuse, la germandrée petit-chêne, le buplèvre en faux, le thésion couché, le chardon roulant. Des orchidées variées s'y observent : ophrys singe (protégé en Champagne-Ardenne, inscrit sur la liste rouge régionale, observé au lieu-dit "Fond de Chenay"), ophrys abeille, ophrys frelon, ophrys mouche, acéras homme pendu, orchis moucheron, orchis bouc, orchis militaire, orchis pourpre, platanthère des montagnes.

Certaines pelouses ont tendance à s'embroussailler par le genévrier commun, le cornouiller sanguin, le rosier rouillé, le rosier des haies, l'églantier, la bourdaine, l'aubépine monogyne, la viorne lantane, le sureau noir, la bourdaine, le saule marsault, la ronce bleue, le pin sylvestre, le chêne pédonculé et le noisetier.

Au contact des cultures, on note la présence d'espèces caractéristiques des moissons, très raréfiées depuis 50 ans : euphorbe exiguë, brome des champs, shérardie des champs, jouet du vent, bec de cigogne, gesse sans feuilles, ibéris amer… Au centre du secteur boisé des Terres Rouges se remarque une clairière agricole dont certains secteurs sont aujourd'hui en jachère de longue durée. La flore y est très diversifiée, on y rencontre des espèces des pelouses (coronille bigarrée, brunelle vulgaire, lin purgatif, anthyllide vulnéraire, ophrys abeille, orchis moucheron, chardon roulant), des espèces de friche (millepertuis perforé, mauve alcée, séneçon à feuilles de roquette, céraiste des champs, muscari à toupet, achillée millefeuille, gesse tubéreuse, ail des vignes) et de nombreuses graminées (brome stérile, dactyle aggloméré, houlque laineuse, fromental, pâturin comprimé, jouet du vent…).

La faune contient également des richesses remarquables. La faune entomologique est très variée, et plus particulièrement les libellules et les sauterelles avec une cinquantaine d'espèces inventoriée. Les ruisseaux et étangs permettent la présence d'une vingtaine d'espèces d'Odonates, avec une libellule protégée en France depuis 1993, la leucorrhine à gros thorax, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, aux annexes II et IV de la directive Habitats, figurant dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie"en danger de disparition") et sur la liste rouge régionale en compagnie de l'aeschne printanière, de la grande aeschne, de la cordulie à taches jaunes, de la cordulie métallique, de la cordulie à deux taches (grande libellule spectaculaire), du sympétrum noir et du sympétrum jaune d'or (espèce montagnarde).

On y rencontre également des espèces plus communes notamment, pour les demoiselles, la naïade aux yeux rouges, la naïade au corps vert, la petite nymphe au corps de feu, l'agrion élégant, l'agrion jouvencelle, l'agrion à larges pattes, le leste fiancé, le leste brun, le caloptéryx éclatant et pour les libellules, l'aeschne mixte, l'aeschne bleue, la cordulie bronzée, l'orthétrum réticulé, la libellule déprimée, la libellule à quatre taches, le sympétrum rouge sang.

Les Orthoptères sont également bien représentés dans les prairies, roselières et pelouses avec notamment trois espèces appartenant à la liste rouge régionale, le conocéphale des roseaux, le criquet verte-échine et le criquet ensanglanté. Ils sont accompagnés par des espèces plus courantes comme par exemple la grande sauterelle verte, le conocéphale bigarré, la decticelle bariolée et la decticelle cendrée (pour les sauterelles), le criquet à long corselet, le criquet des clairières, le criquet duettiste, le criquet des pâtures…

Les poissons de l'Ardre et de ses affluents sont variés avec la lamproie de Planer et le chabot (inscrits aux annexes II et IV de la directive Habitats), la truite fario, la loche franche, le goujon, le chevaine, le gardon, la tanche, le vairon, le barbeau fluviatile, la vandoise, la perche, la carpe, l'ablette, la brème, le poisson-chat, l'anguille et le brochet (ces deux derniers étant inscrits dans le livre rouge de la faune menacée en France en tant qu'espèces vulnérables).

Les zones de frai actuelles de la truite fario sont situées de manière éparse le long de l'Ardre (en amont du cours) et au niveau des ruisseaux d'Iselles, d'Hoyau, de Sarcy, de la Vallée, du Brouillet, d'Arcis-le-Ponsart (aval), du Grand Viéreux (aval)…

Un bras secondaire de l'Ardre en amont de Crugny (rive droite) constitue la principale frayère fonctionnelle connue pour le brochet.

Le bassin de l'Ardre constitue également un des rares bassins de la région où l'écrevisse à pieds blancs est encore présente (ruisseau de la Grande Fontaine, rive droite de l'Ardre à Pourcy): Elle est protégée en France depuis 1983, inscrite à l'annexe III de la convention de Berne, aux annexes II et V de la directive Habitats et figure dans le livre rouge de la faune menacée en France, catégorie "vulnérable".

Les amphibiens sont bien représentés ici avec, dans les marécages, la très vulnérable rainette arboricole (signalée notamment à Courtagnon, Chaumuzy, Poilly et Chambrecy) et dans les prairies le crapaud accoucheur : ils sont inscrits tous les deux à l'annexe IV de la directive Habitats, à l'annexe II de la convention de Berne, dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge régionale, avec le triton crêté et la salamandre tachetée.

Le triton ponctué, le triton palmé, le crapaud commun, la grenouille agile (tous les quatre protégés en France), la grenouille rousse et la grenouille verte fréquentent aussi les milieux aquatiques et forestiers de la ZNIEFF.

Il existe de nombreux échanges entre les milieux d'estive (prairies, milieux aquatiques et dans une moindre mesure boisement) et les milieux d'hibernation (boisements périphériques), cette interconnexion biologique étant essentielle pour le maintien des populations actuelles d'amphibiens.

Dans les bois clairs et les pelouses installés sur les coteaux secs bien exposés se rencontrent le lézard des souches (inscrit à l'annexe IV de la directive habitats) et la coronelle lisse figurant tous les deux sur la liste rouge régionale. La ZNIEFF est également fréquentée par le lézard vivipare, la couleuvre à collier et l'orvet.

L'ensemble de la ZNIEFF présente un intérêt élevé pour les oiseaux : la vallée de l'Ardre (et ses affluents) constitue un corridor biologique et un site important dans la structuration des voies migratrices de l'avifaune. La population avienne est bien diversifiée en raison de la proximité de milieux très variés, avec une mosaïque d'habitats divers (bocage, prairies, boisements, friches, pelouses, carrières) : on y a ainsi dénombré 123 espèces d'oiseaux dont dix appartenant à la liste rouge régionale. Il s'agit de la pie-grièche écorcheur (inscrite à l'annexe I de la directive Oiseaux et sur la liste des oiseaux menacés en France, catégorie "en déclin"), de l'engoulevent d'Europe (figurant aussi à l'annexe I de la directive Oiseaux), du vanneau huppé (nicheur probable), du petit gravelot (nichant sur les espaces artificiels dénudés constitués par exemple par les zones de dépôts de la SANEF et exploitant les zones agricoles alentour pour se nourrir), du faucon hobereau (nicheur à proximité des bois et chassant fréquemment dans la vallée de l'Ardre), de la chevêche d'Athéna (inscrite sur la liste des oiseaux menacés en France, catégorie "en déclin"), du pigeon colombin (inscrit sur la liste des oiseaux menacés en France, catégorie "à surveiller"), du busard cendré (annexe I de la directive Oiseaux) et dans les milieux marécageux de la rousserolle verderolle et du phragmite des joncs.

La ZNIEFF accueille aussi des oiseaux plus communs : les cours d'eaux, les nombreux étangs de la vallée et leur végétation palustre permettent la nidification de la foulque, de la poule d'eau, du canard colvert, du grèbe castagneux, du martin pêcheur, du bruant des roseaux, de la rousserolle effarvatte, de la bergeronnette des ruisseaux… En été, l'hirondelle de fenêtre, l'hirondelle de cheminée, le martinet viennent y chasser.

Les forêts abritent les nids de nombreux rapaces (épervier d'Europe, buse variable, faucon crécerelle, autour des palombes), de pics variés (pic vert, pic épeiche, pic épeichette, pic noir), de la tourterelle des bois, de la grive musicienne, de la grive draine, du roitelet huppé, du roitelet triple bandeau, de la sittelle torchepot, du grosbec casse-noyaux, du geai des chênes, du pinson des arbres, ainsi que de nombreux pouillots, fauvettes et mésanges. Les milieux ouverts, buissonnants ou bocagers sont fréquentés par le pipit farlouse, le tarier pâtre, l'alouette des champs, l'accenteur mouchet, le tarier pâtre, le rougequeue noir, la locustelle tachetée, le bruant proyer, le bruant jaune, la mésange charbonnière…Les rapaces nocturnes (chouette hulotte, effraie des rochers, hibou moyen duc) y sont observés régulièrement en chasse

Certains oiseaux hivernent sur le site ou y font une halte lors de leur migration , comme le courlis cendré, le chevalier arlequin, le chevalier guignette, le chevalier culblanc, le héron cendré, le busard Saint-Martin, l'hirondelle de rivage, la pie-grièche grise (migratrice et hivernante), le traquet motteux, la tarier des prés, le gobemouche noir, la grive litorne, le pinson du Nord, le tarin des aulnes, le sizerin flammé, le beccroisé des sapins, la bécasse des bois, la bécassine des marais…

Les grands mammifères (le chevreuil, le sanglier et occasionnellement le cerf élaphe) fréquentent la ZNIEFF. Le renard roux, le blaireau européen et le lapin de garenne ont pu localement y établir de belles populations. On note aussi la présence du chat sauvage, du lièvre, du ragondin, de la musaraigne aquatique (présente notamment en tête de bassin, en amont de Chaumuzy, ainsi que le long du ruisseau de Ville-en-Tardenois) et du putois (ces deux derniers étant inscrits sur la liste rouge régionale). La loutre a été observée pendant l'hiver 1996-1997, juste en aval de Faverolles.

Certaines carrières souterraines (dont la carrière Vautier à Courville) abritent en hivernage de petites populations de chauves-souris, celles-ci chassent principalement dans la vallée de l'Ardre et aux abords des étangs il s'agit du grand murin, du grand rhinolophe, du vespertilion de Daubenton, du vespertilion à moustaches, du vespertilion de Bechstein et de la pipistrelle commune. En très forte régression en France et en Europe, ils sont protégés au niveau national depuis 1981 et, mis à part la pipistrelle, sont tous inscrits à l'annexe II de la convention de Berne et sur la liste rouge régionale. Le grand murin figure aussi aux annexes II et IV de la directive Habitats (de même que le vespertilion de Daubenton) et dans le livre rouge de la faune menacée en France (catégorie vulnérable).

Cette vaste ZNIEFF présente, selon les secteurs, un bon état à un état précaire, l'occupation des sols de la vallée ayant nettement évolué au cours des dernières décennies, avec le développement des cultures (aux dépens des prairies) et la raréfaction des zones humides (drainées ou encore recolonisées naturellement par la forêt). Une partie de la ZNIEFF est incluse dans le Parc Naturel Régional de la Montagne de Reims.

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La délimitation de la ZNIEFF correspond au lit majeur et à une partie des coteaux de la vallée de l'Ardre (depuis sa source jusqu'à Fismes) et de ses principaux affluents.