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La ZNIEFF des prairies et des bois de la vallée de la Voire à Puellemontier et Longeville-sur-la-Laines, d'une superficie d'environ 400 hectares, est située au nord-est de la Haute-Marne. Elle fait partie de la grande ZNIEFF de type II des prairies du bassin de la Voire et de la zone des étangs de Champagne humide concernée par la convention de Ramsar. L'extrémité ouest de la ZNIEFF (à partir de la D. 174) fait partie de la ZICO CA 05 (lac du Der Chantecoq et étangs latéraux) de la directive Oiseaux.
La ZNIEFF comprend essentiellement des prairies aujourd'hui surtout pâturées ou alternativement fauchées et pâturées, ainsi que des bois assez étenduse et une rivière bordée par sa ripisylve.
La végétation prairiale varie suivant l'hydromorphie du sol et le traitement : prairies de fauche alluviales à avoine élevée (Arrhenatherion elatioris), prairies humides à brome en grappes ou à oenanthe fistuleuse (Bromion racemosi pâturé ou fauché et plus localement Oenanthion fistulosae plus humide), prairies pâturées plus ou moins amendées dans les zones plus sèches et drainées.
La prairie de fauche est caractérisée par l'abondance de l'avoine élevée, accompagnée par la fétuque rouge, la houlque laineuse et l'agrostis vulgaire très bien représentées, la trisète dorée, le vulpin des prés, le pâturin commun, le pâturin des prés... On y rencontre également le crépis bisannuel, la berce sphondyle, l'oseille sauvage, le salsifis des prés, la potentille rampante, la gesse des prés, l'ail des vignes (localement), le colchique des prés, la grande marguerite, la renoncule âcre, la centaurée jacée, le caille lait blanc...
Les prairies humides sont les plus représentées dans la ZNIEFF et principalement celles relevant du Bromion racemosi. Les graminées sont très variées avec l'agrostis stolonifère, le vulpin des prés, la fléole des prés, le brome en grappes, la flouve odorante, la fétuque des prés, la crételle, la houlque laineuse, le ray-grass anglais... Les espèces hygrophiles sont nombreuses avec le séneçon aquatique, la renoncule rampante, le lychnis fleur de coucou, l'achillée sternutatoire, le silaüs des prés, le myosotis cespiteux, etc. Elles présentent un très grand intérêt en abritant l'œnanthe à feuilles de silaüs et l'inule des fleuves, espèces rares protégées au niveau régional et inscrites sur la liste rouge des végétaux menacés de Champagne-Ardenne. Localement se rencontre dans les secteurs les plus inondés de la vallée (anciennes noues non comblées) un groupement très hygrophile, avec une prédominance des laîches (notamment la laîche des renards, la laîche des rives, la laîche distique, la laîche aiguë...) accompagnées par l'œnanthe fistuleuse, le vulpin genouillé, le pigamon jaune, la véronique scutellaire, le gaillet des marais, la renoncule rampante, la stellaire des marais, la lysimaque nummulaire, le jonc à fruits luisants, etc. On y trouve aussi la gratiole officinale, très menacée, protégée en France et inscrite sur la liste rouge régionale.
Actuellement quelques unes des prairies font l'objet d'une convention et sont en partie gérées dans le cadre des OLA-Environnement ("Pré Saint-Lazare", "Pré Leprêtre" et "la Marnière" à Longeville, "Pré Messire-Jean, "la Chapelle aux Planches, "les Planches" et au nord de la Borde à Puellemontier), avec fauche tardive après le 1er ou le 15 juillet..
Ponctuellement, on rencontre des groupements à hautes herbes et à grandes laîches avec la baldingère, le phragmite, la guimauve officinale, l'eupatoire chanvrine, l'épilobe à petites fleurs, le cabaret des oiseaux, le scirpe des marais, le scirpe à une écaille, le jonc à tépales aigus, l'acore vrai, la laîche aiguë, la laîche vésiculeuse, la laîche des marais, la laîche des rives...
Les boisements alluviaux se répartissent dans deux catégories : la chênaie-charmaie et l'aulnaie-frênaie. La strate arborescente de cette dernière comprend l'aulne glutineux, le frêne élevé, l'orme lisse (inscrit sur la liste rouge régionale), le saule blanc, le bouleau verruqueux, l'érable sycomore, le saule fragile, le tilleul à petites feuilles. La strate arbustive est constituée par le fusain d'Europe, le prunellier épineux, la ronce bleue, l'aubépine épineuse, le noisetier, la viorne obier. Dans la strate herbacée se remarquent de nombreuses laîches (laîche pendante, laîche espacée, laîche maigre), l'angélique sylvestre, l'oseille sanguine, la scutellaire casquée, l'épiaire des bois...
Le cours de la Voire est souligné par une ripisylve constituée par le saule blanc, le frêne, l'aulne glutineux, le tremble, l'orme lisse, le saule blanc, le saule cendré, le saule fragile, le saule marsault.
Les poissons de la rivière sont variés avec le chabot (inscrit aux annexes II et IV de la directive Habitats), le brochet (inscrits dans le livre rouge de la faune menacée en France en tant qu'espèce vulnérable), le goujon, la perche, le gardon, la carpe, le chevaine, la truite commune, etc.
Les batraciens sont bien représentés ici avec la rainette verte, protégée en France depuis 1993, inscrite à l'annexe II de la convention de Berne, l'annexe IV de la directive Habitats, dans le livre rouge de la faune menacée en France et sur la liste rouge régionale, le crapaud commun, la grenouille verte et la grenouille rousse.
L'avifaune est particulièrement diversifiée avec 81 espèces inventoriées dont six sont inscrites sur la liste rouge des oiseaux menacés de Champagne-Ardenne : il s'agit de la pie-grièche à tête rousse (qui atteint en Champagne-Ardenne sa limite nord-est de répartition), de la pie-grièche écorcheur, du phragmite des joncs, de la rousserolle verderolle, du vanneau huppé et de la grue cendrée (jusqu'à 2000 individus en nourrissage lors des pics migratoires).
La vallée de la Voire représente une halte migratoire importante pour de nombreux oiseaux ; la variété des biotopes complémentaires, englobant l'ensemble du lit majeur de la rivière, favorise ainsi de multiples espèces (notamment des limicoles et anatidés). Certains hivernent sur le site, d'autres y stationnent lors de leur migration (canard siffleur, chevalier culblanc, aigrette blanche, héron cendré, courlis cendré, tarier des prés, traquet motteux, etc.).
De nombreux rapaces survolent la zone à la recherche de nourriture (milan noir, milan royal, busard des roseaux, busard Saint-Martin, bondrée apivore) et/ou d'un site pour nidifier (épervier d'Europe, buse variable, faucon crécerelle).
Les milieux ouverts, buissonnants et bocagers accueillent le pipit farlouse, le tarier pâtre, l'alouette des champs, l'accenteur mouchet, le bruant proyer, le bruant jaune, la mésange charbonnière, la bécassine des marais… Le râle des genêts, nicheur il y a encore une vingtaine d'années, ne se reproduit plus aujourd'hui dans le périmètre de la ZNIEFF.
Les bois sont fréquentés par certains pics (pic vert, pic épeiche), par la tourterelle des bois, le pigeon ramier, la grive musicienne, la grive draine, le geai des chênes, le pinson des arbres, ainsi que par de nombreux pouillots, fauvettes et mésanges.
Le martin-pêcheur, la bergeronnette des ruisseaux, la poule d'eau et le canard colvert nichent dans la ZNIEFF.
Les grands mammifères (sanglier, chevreuil), certains carnivores (renard roux, hermine, putois), le lièvre, divers rongeurs (ragondin, lérot, muscardin, mulots, campagnols) et insectivores (musaraigne pygmée, musaraigne couronnée, crocidure leucode, crocidure musette, hérisson) fréquentent le site. La loutre, présente jusque dans les années 1950, a disparu aujourd'hui. La ZNIEFF constitue une zone de chasse pour certaines chauves-souris, notamment le vespertilion de Natterer, la noctule commune et la pipistrelle.
Le site est en bon état mais est très menacé par l'avancée de la culture du maïs (pour les prairies), la populiculture (pour les boisements alluviaux) et l'intensification du pâturage.
La ZNIEFF prend en compte les milieux remarquables de la vallée de la Voire situés entre le village de Puellemontier au nord et la ZNIEFF de Lentilles au sud-ouest.
