ZNIEFF 220005038
COTEAUX CALCAIRES DE CHAILLEVOIS

(n° régional : 02LAN110)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Cette zone appartient à un plateau situé en limite nord-est de l'lle-de-France, entre la forêt de Saint-Gobain et la ville de Laon. La dalle structurale du plateau, constituée par les calcaires du Lutétien, a été exploitée dans des carrières à ciel ouvert ou souterraines. Les pentes de cette cuesta sont constituées de formations superficielles, issues des glissements de la dalle structurale, sous lesquelles reposent les sables du Cuisien. Ces sables apparaissent rarement à l'intérieur de la zone, sauf à la faveur de chemins creux.

Des formations boisées, différentes suivant l'exposition et la nature du substratum, occupent la plus grande partie de la zone. La hêtraie est la formation forestière dominante. Des fragments de pelouses calcicoles apparaissent sur l'éperon sud. Des boisements plus frais, dans lesquels dominent les érables, se développent sur les flancs ouest, alors que le plateau offre un paysage de cultures installées sur des limons argileux.

INTERET DES MILIEUX

- Boisements thermophiles, appartenant à la chênaie pubescente, en limite nord-ouest de répartition.

- Eléments des pelouses thermophiles, milieux en voie de raréfaction dans la moitié nord de la France. Présence d'une association végétale submontagnarde endémique du Laonnois occidental (Antherico ramosi-Pulsatilletum).

- Cavités souterraines susceptibles d'être utilisées par les chauves-souris durant les périodes d'hivernage.

INTERET DES ESPECES

On y rencontre trois plantes protégées : l'Anémone sauvage (Anemone sylvestris*), plante thermophile continentale qui se trouve ici sur ses limites nord-ouest de sa répartition en France ; la Botriche lunaire (Botrychium lunaria*), petite fougère montagnarde ; et la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum*).

D'autres plantes, rares à très rares en Picardie, sont caractéristiques de ces pelouses thermophiles : la Laîche des Bruyères (Carex ericetorum), la Campanule à fleurs de pêcher (Campanula persicifolia).

La population de la Phalangère rameuse (Anthericum ramosum*) forme une station très étendue, qui en fait probablement le plus important site du Laonnois.

On note aussi la présence d'un peuplement de Chêne pubescent, avec des formes hybrides, et aussi celle du Chêne chevelu (Quercus cerris), qui pourrait être indigène et dont les stations les plus proches sont situées dans le Doubs.

On remarque enfin la Cigale des montagnes (Cicadetta montana), homoptère assez rare dans la moitié nord de la France.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

La fermeture progressive des pelouses, situées sur la corniche sud du site, représente le facteur principal d'évolution de la richesse patrimoniale du site. La Botriche lunaire (Botrichum lunaria*) n'a pas été revue récemment. Ceci n'implique pas sa disparition absolue du site. Cette petite fougère discrète est connue pour ses apparitions fugaces.

Les plus beaux éléments de pelouses sont actuellement situés sous la ligne électrique à haute tension. L'entretien du couloir de cette ligne a probablement été un élément de persistance de ces formations végétales thermophiles.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre englobe une avancée Sud d'un plateau du Laonnois.