ZNIEFF 220013418
MARAIS DES PATURES A PARFONDRU ET FORET DE LAVERGNY

(n° regional: 02LAN114)

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DESCRIPTION

La zone forme un vaste ensemble forestier et prairial, situé sur les marges nord-est de la cuesta de l'Ile-de-France. La forêt est implantée sur des épandages sablonneux ou argileux de bas de pente, ce qui détermine une forêt fraîche à Chêne pédonculé (Quercus robur) et à Frêne (Fraxinus excelsior). Le sous-bois est localement dominé par le Cerisier à grappes (Prunus padus).

Des petites buttes sableuses, bien plus sèches que les bois précédents, voient se développer une chênaie acidocline caractérisée par l'abondance de la Bruyère commune (Calluna vulgaris) et de la Laîche des sables (Carex arenaria). Quelques-unes de ces buttes sableuses, et en particulier une ancienne carrière, présentent une végétation des sols nus et mobiles, caractéristiques du Corynephorion.

Les prairies sont assez diversifiées. En effet, on observe des prairies mésophiles, parfois transformées temporairement en prairies pâturées, et des prairies tourbeuses pâturées, remarquables par leur diversité floristique. La Saxifrage granulée (Saxifraga granulata) y forme des floraisons printanières assez spectaculaires.

Un autre milieu original est constitué des bas marais acides, présents à l'état résiduel. Différentes pièces d'eau, soit alcalines soit acides, complètent cette mosaïque de milieux.

Rappelons que cette zone a été particulièrement étudiée dans le passé par M.BOURNERIAS et que la connaissance accumulée sur plusieurs dizaines d'années, sur ce complexe de milieux naturels, constitue une référence pour l'étude des phytocénoces du bassin Parisien.

INTERET DES MILIEUX

La succession de milieux comprend des forêts humides sur argiles ; des prairies et des milieux aquatiques neutro-alcalins ; des fragments de landes sèches acidoclines, installés sur des buttes sableuses ; des fragments de marais oligotrophes à Sphaignes, se formant au pied des buttes sableuses et des pelouses du Corynephorion. Chaque milieu, considéré individuellement, possède une valeur patrimoniale certaine, en raison de sa rareté à l'échelle régionale (cas des marais acidophiles) ou parce que recelant des espèces rares (cas de la forêt humide).

L'ensemble des milieux forme un complexe écologique unique en Picardie, dont l'évolution est observée depuis plusieurs dizaines d'années.

La connaissance acquise de ce secteur de Picardie en fait une zone de référence pour apprécier l'évolution des milieux naturels semblables du bassin Parisien.

INTERET DES ESPECES

Le site abrite de nombreuses espèces végétales protégées :

- le Mouron délicat (Anagalis tenella*),

- l'Armérie faux-plantain (Armeria alliacea*),

- la Laîche de Reichenbach (Carex reichenbachii*),

- l'Ophioglosse commune (Ophioglossum vulgatum*),

- le Potamot à feuilles de Renouée (Potamogeton polygonifolius*),

- la Laîche puce (Carex pulicaris*),

- l'Orchis ignorée (Dactylorhiza incarnata*),

- la Prêle d'Hiver (Equisetum hyemale*),

- la Bruyère quaternée (Erica tetralix*),

- la Gaillet boréal (Galium boreale*),

- le Genêt d'Angleterre (Genista anglica*),

- la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe*),

- le Trèfle-d'eau (Menyanthes trifoliata*),

- le Potamot rougeâtre (Potamogeton coloratus*),

- la Ronce des rochers (Rubus saxatilis*),

- le Saule à feuilles étroites (Salix repens*),

- la Germandrée scordium (Teucrium scordium*),

- l'Utriculaire commune (Utricularia vulgaris*),

- la Véronique à écusson (Veronica scutellata*).

Ces espèces sont réparties dans les principaux milieux de la ZNIEFF.

Présence de très nombreuses autres plantes rares en Picardie, parmi lesquelles :

- l'Orobanche du Genêt (Orobanche rapum-genistae),

- le Scorsonère humble (Scorzonera humilis),

- la Laîche bleuâtre (Carex panicea),

- le Cirse anglais (Cirsium dissectum),

- le Samole de Valerandus (Samolus valerandi),

- la Téesdalie à tige nue (Teesdalia nudicaulis).

- la Génistelle ailée (Genista sagittalis), considérée, avant sa redécouverte sur le site, comme disparue de Picardie.

Des vertébrés rares en Picardie sont répertoriés:

- la Vipère péliade (Vipera berus),

- le Lézard agile (Lacerta agilis),

- le Pic noir (Dryocopus martius),

- la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens),

- le Muscardin (Muscardinus avellanarius).

- Plusieurs insectes rares dans la région ont également été notés :

- le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltoni),

- le Leste brun (Sympecma fusca),

- le Leste fiancé (Lestes sponsa),

- le Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum).

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

Les premières observations, datant d'avant 1950, mettent en évidence la présence d'une succession de milieux constituée de marais neutro-alcalins, de marais acides, de buttes sableuses avec landes acidoclines et de forêts fraîches. Il s'agit de milieux remarquables au plan tant floristique que phytosociologique.

Vers 1950 une mise en valeur des marais à des fins sylvicoles a été tentée. La forêt humide fut alors abattue et des fossés creusés, travaux suivis de plantations de peupliers. Après cinq années, les premiers indices d'appauvrissement de la flore apparurent. Les peupliers croissaient médiocrement ou mouraient, mais le taillis à Bouleaux et à Bourdaines présentait un dynamisme important et tendait à éliminer les îlots turficoles. Cette dynamique végétale, stimulée par les profonds bouleversements apportés au fonctionnement hydrique des sols, continue de nos jours.

De nouvelles plantations ont été effectuées récemment.

N.B. : les espèces dont le nom latin est suivi d’un astérisque sont légalement protégées.

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Le périmètre englobe un complexe de forêts, prairies oligotrophes, bas marais acides, petites buttes sableuses, situées au pied de la côte de l'Île de France. Cette entité comprise entre la route nationale 44 et les routes départementales 516 et 25 constitue un secteur de référence des groupements végétaux des marges Nord-Est de l'île-de-France tels que décrit par M. Bournerias.