ZNIEFF 220013774
GARENNE DE HOUSSOYE ET MONT DE GUÉHENGNIES

(n° régional : 60PPI134)

Commentaires généraux

DESCRIPTION DU SITE

Le site comprend les bois et les lisières de la Garenne d'Houssoye, jusqu'aux systèmes de rideaux au sud de Juvignies, le long de la vallée sèche du Poirier Conflans. Cette dernière s'étire du sud au nord, dans les craies campanienne et santonienne. Sur le versant le plus raide se trouvent des hêtraies-chênaies, des fourrés de recolonisation, des plantations de pins, ainsi que des lisières et des friches herbeuses.

Sur ces dernières subsiste une végétation relictuelle d'anciens parcours à moutons, aujourd'hui replantés de résineux ou fortement embroussaillés. De nombreux Genévriers, étouffés sous les arbres, traduisent encore la présence de cette ancienne végétation de larris. A la suite de l'abandon de l'utilisation pastorale du coteau, la dynamique végétale entraîne un envahissement par avancée de la forêt. Celle-ci est précédée par l'installation de fourrés denses d'épineux (fruticées à cornouillers, viornes, prunelliers, troènes..., du Tamo-Viburnetum lantanae).

Dans la partie nord, des petites terrasses embroussaillées présentent encore une structure en rideaux, disposés parallèlement aux courbes de niveau, reliques d'une ancienne mise en valeur culturale de la pente.

Sur le plateau, les limons à silex génèrent des sols acides, qui portent des chênaies-hêtraies-charmaies essentiellement traitées en taillis sous futaie. Souvent dominé par les ronces, leur sous-bois comporte des tapis de Jacinthes (Hyacinthoides non-scripta).

Des carrières de craie sont localisées en quelques points du bas de versant.

INTERET DES MILIEUX

Les bois, les lisières et les ourlets thermocalcicoles sont autant d'habitats remarquables qui renferment des espèces rares et menacées en Picardie.

L'intérêt de ces milieux est renforcé par le caractère thermophile du coteau, permettant la présence d'une végétation aux affinités subméditerranéennes.

INTERET DES ESPECES

Les espèces parmi les plus remarquables (assez rares à très rares en Picardie) sont les suivantes :

- la Mélitte à feuilles de Mélisse (Melittis melissophyllum), très rare en Picardie et proche de sa limite d'aire septentrionale ;

- l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera) ;

- la Néottie nid d'oiseau (Neottia nidus-avis) ;

- l'Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens) ;

- le Dompte-venin officinal (Vincetoxicum hirundinaria) ;

- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium) ;

- le Monotrope sucepin (Monotropa hypopitys) ;

- l'Epiaire des Alpes (Stachys alpina).

Une ancienne petite carrière souterraine, au nord du site, abritait quelques chauves-souris, dont le Grand Murin, inscrit à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.

FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE

L'embroussaillement progressif et les plantations de pins font régresser les milieux ouverts qui abritent une bonne part des taxons remarquables. Un débroussaillage, aux abords des chemins de randonnée, serait une bonne initiative permettant à la fois de valoriser des itinéraires pédestres et de préserver la flore et la faune héliophiles menacées.

L'entrée de la petite carrière souterraine a été remblayée récemment, faisant disparaître un site d'hibernation chiroptérologique. Il serait intéressant qu'elle soit partiellement réouverte et préservée.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site englobent les bois et lisières les plus remarquables pour les habitats, le flore et la faune. Les cultures, sans grand intérêt biologique, sont évitées.