ZNIEFF 220013798
VALLÉES SECHES DE MONTCHAVERT

(n° régional : 60PDT108)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Les vallées sèches de Montchavert sont localisées sur la bordure orientale du plateau crayeux du Pays de Thelle.

Elles s’étirent sur les pentes crayeuses des vallées aux pentes particulièrement raides en maints endroits, et sur les limons à silex acides du plateau.

Les versants frais où affleure la craie sénonienne sont occupés par des frênaies-hêtraies neutrocalcicoles à Mercuriale pérenne, du Mercurialo perennis-Aceretum campestris.

Les coteaux plus thermophiles exposés au sud, permettent la présence de hêtraies thermocalcicoles du Cephalanthero-Fagion (Daphno laureolae-Fagetum sylvaticae), notamment au sud du Bois de Montchavert.

A ce niveau, se situent également des pelouses et des ourlets calcicoles (Centaureo nemoralis-Origanetum vulgare) comptant parmi les derniers du Pays de Thelle. Les pelouses sont caractérisées par le groupement de l’Avenulo pratensis-Festucetum lemanii subass. brometosum erecti, typique des conditions de thermophilie des coteaux du Thelle, exposés au sud.

D'importantes surfaces de pré-bois et de fourrés de recolonisation (Berberidion) se maintiennent également sur ces côtes.

Les milieux sylvatiques du plateau sont des hêtraies-chênaies neutro-acidoclines atlantiques/subatlantiques à Jacinthe (Hyacinthoido non scriptae-Fagetum sylvaticae), traitées en futaie. Elles peuvent localement faire place, sur des sols plus acides, à des hêtraies atlantiques à Houx (Ilex aquifolium), de l’Ilici-Fagion (Oxalo acetosellae-Fagetum sylvaticae).

Quelques bosquets et prairies, ces dernières étant parfois entourées de haies, subsistent sur le plateau, notamment près de Richemont .

INTERET DES MILIEUX

Ces vallées sèches exposées au sud connaissent des influences méridionales permettant l’expression d’une biodiversité élevée. De nombreuses espèces végétales et animales thermophiles rares et/ou menacées en Picardie subsistent ici.

Les hêtraies atlantiques neutro-acidoclines à Jacinthe et acidoclines à Houx, les hêtraies thermocalcicoles et les pelouses calcicoles sont d’intérêt international et relèvent à ce titre, de la directive "Habitats" de l’Union Européenne.

En Picardie, la surface de milieux pelousaires a été divisée environ par vingt en un siècle.

INTERET DES ESPECES

La flore comprend bon nombre de taxons remarquables (assez rares à très rares et/ou en régression en Picardie) :

- la Néottie nid-d'oiseau (Neottia nidus avis),

- l’Epipactis brun rouge (Epipactis atrorubens),

- le Polystic à soies (Polysticum setiferum).

- le Chêne pubescent (Quercus pubescens),

- l’Ophrys bourdon (Ophrys fuciflora),

- l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera),

- la Daphnée lauréole (Daphne laureola),

- l'Hellébore fétide (Helleborus foetidus),

- la Laîche pâle (Carex pallescens),

- la Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium),

- l’Ibéride amer (Iberis amara).

La très rare Cuscute du Thym (Cuscuta epithymum) a été notée récemment sur les pelouses mais n'aurait pas été revue.

Faune :

Quelques oiseaux de grand intérêt ont été observés, notamment la Bondrée apivore (Pernis apivorus), inscrite à la directive "Oiseaux" de l’Union Européenne.

Les pelouses et lisières thermocalcicoles abritent des populations conséquentes de lépidoptères menacés :

- le Fluoré (Colias australis),

- l’Azuré bleu céleste (Polyommatus bellargus),

- l’Azuré bleu nacré (Polyommatus coridon),

- la Turquoise des Globulaires (Adscita globulariae),

- la Funèbre (Tyta luctuosa).

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

L’absence d’entretien des derniers éléments de pelouses et d’ourlets entraîne une fermeture progressive du milieu par boisement spontané, très peu contenue par l'activité des trop rares lapins et des chevreuils. Il en résulte une banalisation à la fois biologique, cynégétique et paysagère de ces anciens espaces ouverts originaux et précieux. L’idéal serait une réhabilitation d’un pâturage extensif.

La mise en culture et la disparition des haies sur les marges réduisent l'intérêt tant biologique que paysager et cynégétique des lisières, importants espaces de transition entre les bois et les grandes cultures.

Commentaires sur la délimitation

Les contours du site intègrent les habitats les plus remarquables de la flore et de la faune, ainsi que les milieux connexes qui permettent leur maintien et leur fonctionnement biologique. Les cultures, sans intérêt particulier, sont évitées.