ZNIEFF 220013799
CUESTA D'ILE DE FRANCE DE TRIE-CHATEAU A BERTICHÈRES, BOIS DE LA GARENNE

(n° régional : 60VFR102)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

La cuesta tertiaire (dite d'Ile de France) constitue la bordure septentrionale du plateau du Vexin.

Elle est caractérisée ici par une séquence géologique typique du Vexin, avec, de bas en haut :

- les alluvions en fond de vallée ;

- les argiles sparnaciennes ;

- les sables cuisiens ;

- les épais calcaires lutétiens, qui définissent le plateau du Vexin.

Les argiles sparnaciennes sous-tendent la nappe des sables cuisiens, qui peuvent générer des sources alimentant la Troësne.

Cette diversité des conditions géologiques favorise la présence de milieux très précieux :

- pelouses calcicoles (proches du Festuco lemanii-Anthyllidetum vulnerariae) ;

- lisières thermophiles du Berberidion et bois thermocalcicoles du Cephalanthero-Fagion (accompagnés d'éléments du Quercion pubescentis) ;

- aulnaies à Cassissier (Ribes nigrum), près de la Troësne ;

- mégaphorbiaie à Pigamon jaune (Thalictrum flavum), sur les berges inondables de la rivière ;

- boisements de Chênes sessiles (Quercion robori-petraeae) sur sables ;

- chênaies-charmaies acidoclines du Hyacinthoido non-scriptae-Fagetum sylvaticae, traitées en taillis sous futaie.

Des plantations de peupliers, dans le fond de vallée, ont remplacé des aulnaies et des prairies humides.

La tranchée de la voie ferrée a, localement, mis à nu des bancs épais de sables cuisiens, sur lesquels se développe une végétation acidophile.

INTERET DES MILIEUX

Parmi les habitats les plus remarquables, les pelouses calcicoles et les forêts thermocalcicoles sont des milieux rares et menacés en Europe. Ils sont inscrits à la directive "Habitats" de l'Union Européenne.

Ils abritent de nombreuses espèces végétales et animales rares et menacées. En effet, ces milieux sont intrinsèquement de plus en plus rares et dégradés dans les plaines du nord-ouest de l'Europe.

Les coteaux exposés au sud connaissent des influences méridionales, permettant la présence de plusieurs espèces végétales et animales thermophiles, rares et/ou menacées en Picardie.

Une telle mosaïque formée de milieux forestiers exposés en pente nord et sud, de pelouses calcicoles, d'aulnaies inondables et de prairies humides relictuelles, est favorable à l'expression d'une biodiversité élevée pour la Picardie.

INTERET DES ESPECES

Bon nombre d’espèces végétales assez rares à exceptionnelles (et menacées pour la plupart) en Picardie sont présentes :

- la Laîche digitée (Carex digitata),

- le Maïanthème à deux feuilles (Maïanthemum bifolium),

- l'Orchis militaire (Orchis militaris),

- l'Orchis singe (Orchis simia),

- l'Ophrys mouche (Ophrys insectifera),

- l'Iris fétide (Iris foetidissima),

- le Bugle de Genève (Ajuga genevensis),

- la Brunelle découpée (Brunella laciniata),

- le Tabouret perfolié (Thlaspi perfoliatum),

- la Benoîte des ruisseaux (Geum rivale),

- le Cassissier (Ribes nigrum),

- le Pigamon jaune (Thalictrum flavum)...

Faune

Parmi les oiseaux remarquables figurent le Martin-pêcheur (Alcedo atthis), inscrit en annexe I de la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, et le Râle d'eau (Rallus aquaticus), assez rare en Picardie.

Herpétofaune de grand intérêt :

- le Triton alpestre (Triturus alpestris) ;

- le Lézard des murailles (Podarcis muralis), présent aux abords de la voie ferrée.

L'entomofaune, plutôt mal connue, comprend malgré tout le Calopteryx vierge (Calopteryx virgo), odonate des cours d'eau oxygénés, et l'Argus bleu-nacré (Polyommatus coridon), sur les pelouses thermocalcicoles.

FACTEURS INFLUENCANT L’EVOLUTION DE LA ZONE

Les utlimes éléments de pelouses et d’ourlets n'étant plus entretenus, le boisement spontané aboutit à une fermeture progressive du milieu, très peu contenue par l’action des trop rares lapins et des chevreuils.

La banalisation, tant biologique que cynégétique et paysagère de ces anciens espaces ouverts, qui en résulte pourrait être contrecarrée par des coupes circonstanciées des buissons envahissants.

Par ailleurs, la conservation des aulnaies et mégaphorbiaies inondables au pied de la cuesta aux abords de la Troësne est souhaitable.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre de la zone englobe les secteurs les plus remarquables pour les habitats, la flore et la faune.