DESCRIPTION
L'Automne est un affluent de la rive gauche de l'Oise, situé au sud de la Forêt de Compiègne, dans le Valois.
La Vallée de l'Automne s'étire entre Villers-Cotterets et Verberie, où elle rejoint l'Oise.
La présente ZNIEFF concerne deux tronçons parmi les plus remarquables de l'hydrosystème de l'Automne :
- la basse Automne, en aval de Saintines jusqu'à l'Oise (zone à barbeau sur 3,5 km) ;
- le secteur des sources du Ru de Bonneuil (zone à truite sur 0,8 km).
La Vallée de l'Automne s'encaisse profondément dans l'épais banc de calcaire lutétien, qui forme l'assise du plateau du Valois. Elle suit globalement une orientation nord-nord-ouest/sud-sud-est.
Son réseau hydrographique est de type "arêtes de poisson", avec de nombreux petits affluents (dont les principaux sont le Ru de Bonneuil, la Sainte-Marie, Le Ru Coulant, Le Ru de Visery, Le Ru de Longpré...) qui la rejoignent, parfois perpendiculairement, sur les deux rives.
Cette orientation est largement liée aux plissements des terrains tertiaires : la vallée de l'Automne suit un synclinal, parallèle à l'anticlinal de la forêt de Retz, qui a porté en altitude le secteur de la route du Faîte.
Les roches affleurantes dans la vallée sont, de haut en bas :
- les limons de plateau, localement mêlés aux sables auversiens ;
- les calcaires lutétiens, qui forment le soubassement du plateau du Valois ;
- les sables cuisiens ;
- les argiles sparnaciennes.
Les alluvions du fond de vallée font localement place à des terrains tourbeux alcalins vers Feigneux, Béthisy-Saint-Martin (où une petite tourbière a été exploitée), Fresnoy-la-Rivière, Vez, Vauciennes...
L'alimentation des cours d'eau se fait par l'intermédiaire de nombreuses sources, provenant essentiellement de l'aquifère des sables cuisiens, qui repose sur le plancher des argiles sparnaciennes, et, marginalement, de l'aquifère du Lutétien, soutenu par l'assise peu épaisse de l'argile de Laon.
Les débits sont relativement réguliers et les eaux carbonatées.
INTERET DES MILIEUX
Ces caractéristiques hydrogéologiques, ainsi que les pentes relativement fortes des lits mineurs (limitant le colmatage des substrats rocheux des lits mineurs) et la fraîcheur de l'eau, sont propices à la reproduction naturelle des salmonidés (cours d'eau de première catégorie), phénomène devenu très rare en Picardie. La présence de zones favorables à la fraye de la Lote de rivière est remarquable. L'Automne constitue un axe migratoire et une zone de refuge pour la faune piscicole de l'Oise. La vitesse du courant élevée ménage des zones de reproduction favorables pour d'autres espèces telles que le Chabot et le Vairon.
Les milieux paludicoles adjacents (étangs, tourbières, mares, mégaphorbiaies...), possèdent souvent un intérêt floro-faunistique.
La présence d'invertébrés aquatiques assez polluosensibles (Brachycentrus notamment) témoigne d'une qualité d'eau relativement bonne.
INTERET DES ESPECES
La faune comprend les espèces remarquables suivantes :
Ichtyofaune :
- l'Anguille (Anguilla anguilla) ;
- la Truite fario (Salmo trutta fario) ;
- la Lote de rivière (Lota lota) ;
- le Chabot (Cottus gobio), inscrit en annexe II de la directive "Habitats" de l'Union Européenne ;
- la Loche de rivière (Cobitis taenia), inscrite en annexe II de la directive "Habitats" de l'Union Européenne ;
- le Spirlin (Nemocheilus barbatulus) ;
- le Vairon (Phoxinus phoxinus)...
Avifaune :
- le Martin-pêcheur (Alcedo atthis), espèce inscrite en annexe I de la directive "Oiseaux" de l'Union Européenne, niche sur des petites falaises sableuses des rives.
Mammalofaune :
- la Musaraigne aquatique (Neomys fodiens).
Entomofaune :
- le Cordulegastre annelé (Cordulegaster boltonii) et le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo), odonates des cours d'eau à fonds caillouteux sablonneux.
D'autres espèces restent à découvrir sur les cours d'eau et à proximité immédiate.
FACTEURS INFLUENCANT L'EVOLUTION DE LA ZONE
Le manque d'entretien léger (ou l'absence d'entretien) ainsi que les pratiques agricoles favorisent l'envasement et le colmatage (ruissellement) des substrats caillouteux, favorables aux salmonidés.
Le cloisonnement des cours d'eau empêche les migrations piscicoles vers les zones de frayères naturelles et favorise l'accumulation des sédiments.
Enfin, la pollution diffuse d'origines agricole et domestique accentue les phénomènes d'eutrophisation.
Le périmètre englobe deux tronçons de cours d'eau parmi les mieux conservés et les plus propices à la reproduction de la faune piscicole et invertébrée.