ZNIEFF 230000218
LA HAUTE VALLÉE DE LA GUIEL

(n° régional : 8604)

Commentaires généraux

Cette petite ZNIEFF de type II, de 471 hectares, se caractérise par une grande diversité de milieux : prairies mésophiles pâturées et de fauche, prairies marécageuses, bois, friches, champs de pommiers, rivière, ripisylve et cariçaie. Quelques rares cultures et des plantations de peupliers sont aussi présentes.

Sur les pentes, ce sont les boisements secs (chênaie-charmaie), les vergers et surtout les prairies mésophiles qui dominent. Le réseau de haies est très important et permet la création d’un corridor écologique pour de nombreuses groupes d’organismes dont l’avifaune.

L’intérêt majeur repose sur le fond de vallée avec la rivière en constituant majeur, mais aussi les boisements et prairies humides, la rypisylve d’aulnes et de saules, et des habitats plus modestes en superficie comme la cariçaie. Cet ensemble dont l’eau reste le facteur déterminant, est essentiel pour la flore et la faune aquatique : poissons, odonates et autres insectes aquatiques, oiseaux d’eau… Les boisements humides subsistant ici constituent un élément du paysage que l’on ne retrouve que sur peu de vallées dans le secteur. Cette zone fait partie du réseau Natura 2000 (ZSC "la Risle, la Charentonne et la Guiel".

Au niveau des zones humides, plusieurs végétaux déterminants de ZNIEFF sont observés. Une sous-espèce d’Aconite (Aconitum napellus subsp. lusitanicum ), espèce végétale protégée en Haute Normandie, est présente sur site. L’Achillée sternutatoire (Achillea ptarmica) et l’Épilobe des marais (Epilobium palustre) se trouvent également, au niveau des prairies humides eutrophes. La Cardère poilue (Dipsacus pilosus) affectionne particulièrement les communautés à Reine des prés et, dans les cariçaie, on peut noter la présence de la Laîche aigüe (Carex acuta), qui peut former de vastes entités. Noter enfin la présence d’une seconde espèce végétale protégée en Haute Normandie, l’orchidée Dactylorhiza majalis.

Le cours d'eau est surtout intéressant pour sa faune. Ainsi plusieurs espèces d'intérêt communautaire sont recensées au niveau de la rivière et de ses abords. L’Ecrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), un crustacé en forte régression depuis quelques décennies, présente de belles populations. Parmi les poissons d'intérêt communautaire, le site est favorable aux Lamproies (Lampetra planerii, Lampetra fluviatilis notamment), au Chabot (Cottus gobio) et au Saumon atlantique (Salmo salar).

Plusieurs espèces d’insectes déterminants ont été recensés. En odonates, le Caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) est typique des cours d'eau rapides et de bonne qualité, et l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), plus rare, est également recensé. Plusieurs espèces de papillons déterminants sont notées : le Nacré de la sanguisorbe (Brenthis ino) -plante-hôte la Reine des prés- , la Noctuelle héliaque (Panemeria tenebrata), le Procris de l'Oseille (Adscita statices),…Les prairies humides permettent l'installation du rare Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum), facilement reconnaissable à son chant.

Les amphibiens trouvent dans cette zone des conditions idéales à leur développement : les fossés stagnants en fond de vallée et les mares de plateau constituent des sites de reproduction, les boisements et haies sont utilisés comme zone de chasse et d'hivernage. Les Tritons crêté et palmé (Triturus cristatus et Triturus helveticus) ont été recensés ; ils tous deux protégés nationalement, et le premier inscrit à l'annexe II de la Directive habitats. D'autres espèces sont potentielles sur le site.

Si l'avifaune et les mammifères sont mal connus au sein de cette ZNIEFF, celle-ci joue un rôle de refuge pour probablement de nombreuses espèces sédentaires ou en transit, face à un environnement agricole dégradé sur le plateau. Elle a aussi un rôle de régulation des facteurs climatiques et de protection contre l'érosion.

La populiculture -qui semble se développer-, et le drainage, constituent des menaces sur la ZNIEFF. Les cultures intensives restent rares, mais le développement de la maïsiculture sur les plateaux peut conduire à des modifications de la qualité de l’eau qui serait néfaste à la flore et à la faune de la vallée. En ce qui concerne l’Ecrevisse à pattes blanches, la présence d'écrevisses exotiques constitue une menace (compétition, maladies,...). De plus, quelques ouvrages constituent des barrières infranchissables pour les poissons.

 

Commentaires sur la délimitation
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