ZNIEFF 230000749
LE VALLON DE COURT VAL À TROUVILLE-LA-HAULE

(n° régional : 85100008)

Commentaires généraux

En rive gauche de la Seine, à l’aval des marais d’Aizier et de Vieux-Port, s’étend le Vallon du Court-Val à la limite de l’Eure et de la Seine-Maritime.

Ce vallon forestier se développe sur des pentes raides entre le bord de Seine et le plateau cultivé, en continuité avec le massif forestier de Brotonne. Ces versants exposés au nord ont été rabotés par le travail d’érosion de la Seine lors des différentes phases du quaternaire.

La berge est l’une des dernières à ne pas être endiguée : les rives sont encore soumises, de ce fait, aux crues du fleuve. L’alluvionnement naturel lors des crues renouvelle les sols avec des apports de sables, limons, argiles, etc. sur lesquels se développe une végétation pionnière. Cette végétation des vasières est essentiellement nitrophile, du fait des fortes teneurs en nitrates des alluvions de la Seine.

Des sources issues de la nappe de la craie sourdent au pied des falaises mortes.

Les marais sont principalement occupés par des boisements alluviaux eutrophes mésohygrophiles, avec des Saules blancs, Peupliers grisards, Frênes, Aulnes, etc. Des fourrés de Saule des vanniers et Saule cendré y sont également étendus, en association avec des mégaphorbiaies eutrophes du Calystegion sepium.

Une carrière de craie délaissée crée une sorte de falaise d’origine anthropique, sur un dénivelé approchant les trente mètres par endroits. Des petites pelouses à Seslérie et des ourlets calcicoles s’y développent ainsi qu’en bas de versant sur des éboulis et des terrains effondrés.

La dynamique naturelle de la végétation génère une recolonisation arbustive par des fourrés de Saules marsault et roux et de Bouleaux verruqueux, qui tendent à faire disparaître les faciès herbacés.

Ce versant boisé comprend de vastes frênaie-acéraies de ravin à Scolopendre du Phyllitido-Fraxinetum avec de nombreuses fougères. En haut de versant, des chênaies-bétulaies-hêtraies mêlées de châtaigneraies acidophiles se développent sur les fortes épaisseurs de silex ; des chênaies-charmaies-hêtraies méso-neutrophiles à méso-acidiphiles se développent sur les terrains plus limoneux. Quelques petites hêtraies acidiphiles à Houx s'étendent sur les terrains les plus riches en silex.

Plusieurs espèces végétales déterminantes de ZNIEFF ont été observées dans ce vallon, dont :

- la rare Oenanthe safranée, typique des boisements et mégaphorbiaies halophiles,

- de nombreuses orchidées, qui se développent au niveau de l’ancienne carrière, dont l’Epipactis brun-rouge, légalement protégée, le Dactylorhize négligé, l’Orchis militaire, et l’Ophrys mouche, assez rares,

L’avifaune comprend quelques éléments intéressants, dont le Râle d’eau, rare en tant que nicheur en Haute-Normandie (information complémentaire, source non saisie).

L’entomofaune comprend le Lucane Cerf-volant, inféodé aux vieilles futaies, notamment de chênes. D’autres espèces d’insectes remarquables sont présentes, notamment une dizaine « déterminantes de Znieff » chez les odonates, dans le marais, et des orthoptères au niveau des pelouses.

Parmi les mammifères, plusieurs espèces de chauve-souris utilisent le vallon comme terrain de chasse dont la Pipistrelle commune et surtout le Grand Rhinolophe, dont un individu a été observé en période de reproduction dans une petite carrière souterraine délaissée.

L’herpétofaune comprend la Vipère péliade, considérée comme menacée en France, et en danger en Normandie (information complémentaire : source non saisie dans le tableau).

Un autre intérêt écologique de ce site est à souligner : ces milieux humides en bordure de fleuve fonctionnent souvent comme des systèmes naturels d’auto-épuration de l’eau, en utilisant les nutriments dissous dans l’eau (nitrates, phosphates, etc.).

Il importe donc de préserver ces marais relictuels, notamment du bétonnage ou de l’enrochement des berges ainsi que des dépôts des produits de curage de la Seine.

Commentaires sur la délimitation
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