ZNIEFF 230000845
LA MARE DES GRANDS MAÎTRES

(n° régional : 85100006)

Commentaires généraux

Au cœur de la Forêt de Brotonne, la Mare du Grand Maître est l’une des plus étendues et des mieux connues du réseau des mares intra-forestières. Comme les autres mares du massif, elle est implantée sur un substrat acide (sables et cailloutis de silex), qui favorise la présence de conditions oligotrophes.

Cette mare oligotrophe abrite ainsi différentes végétations aquatiques, notamment des formations à Potamot à feuilles de Renouée (Potamogeton polygonifolius) -typique des eaux acides- et Potamot nageant (Potamogeton natans), et des herbiers à Callitriches.

Sur les berges, des ceintures d’hélophytes (végétation des substrats vaseux) sont bien constituées, avec notamment des formations à Laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) et Laîche ampoulée (Carex rostrata) de l’alliance du Caricion rostratae, des petites glycériaies, etc.

On note également la présence de la Callitriche à crochets (Callitriche hamulata), très rare en Haute-Normandie, de la Laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), du Plantain d’eau aquatique (Alisma plantago-aquatica), de la Scutellaire toque (Scutellaria galericulata), etc.

Des tapis de sphaignes se développent sur les berges, avec notamment Sphagnum squarrosum, Sphagnum palustre, Sphagnum subsecundum, etc.

Cette mare est probablement d’origine anthropique car les sols sablo-caillouteux et le sous-sol crayeux filtrants de la forêt n’y sont globalement pas favorables.

L’intérêt faunistique de cette mare est notamment lié à ses peuplements batrachologiques et odonatologiques. La présence des quatre espèces de Tritons (Tritons palmé, ponctué, alpestre et crêté) notée en 2000 mérite d’être confirmée.

Les odonates et autres insectes aquatiques sont pour l’heure assez méconnus, mais deux espèces déterminantes ont été notées, la Libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata) et la cordulie bronzée (Cordulia aenea).

Parmi les reptiles, la Couleuvre à collier (Natrix natrix), le Lézard vivipare (Lacerta vivipara) et la Vipère péliade (Vipera berus) ont été observés aux abords. Cette dernière est maintenant peu commune en Haute-Normandie.

Autour de la mare, une petite clairière joue un rôle important d’espace ouvert ensoleillé au cœur des boisements. Il est dommageable que des plantations y réduisent l’ensoleillement. En particulier, les reliques de landes à Callune et de prairies maigres à Gaillet des rochers (Galium saxatile) -assez rare-, risquent d’en pâtir.

Dans l’idéal, le maintien d’un espace ouvert périphérique serait pertinent, car les milieux landicoles et prairiaux sont complémentaires des milieux aquatiques. En effet, outre leur fonction de zone de gagnage pour les Cervidés, ils abritent une flore et une faune comptant plusieurs espèces remarquables. Ces milieux ouverts mériteraient d’ailleurs une gestion adéquate, notamment afin d’éviter qu’ils ne soient envahis par la Fougère aigle (Pteridium aquilinum) ou qu’ils ne se reboisent spontanément.

Commentaires sur la délimitation
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