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Située en lisière du massif boisé qui prolonge la Forêt domaniale de Roumare, au Nord-Ouest d’Hénouville, la Mare du Grand Clos est implantée au sein d’une prairie mésophile, en bordure d’un lotissement. Elle est creusée dans des argiles à silex, comme un grand nombre de mares prairiales de plateau, aménagées par l’homme pour les besoins du bétail.
Cette mare mésotrophe abrite notamment d’importantes formations à Potamot nageant (Potamogeton natans) du groupement du Potametum natantis, des herbiers à Callitriches (Callitriche obtusangula notamment), des herbiers flottants à Lentilles d’eau (Lemna minor, Lemna trisulca, Spirodela polyrhiza…) et à Riccie flottante (Riccia fluitans). Des radeaux de Glycérie (Glyceria fluitans) de l’association du Glycerietum fluitantis s’étendent sur l’eau. Il n’y a quasiment plus d’eau libre en saison de végétation du fait de la couverture de toutes ces formations hydrophytiques et amphibies.
Les berges sont totalement colonisées par des ceintures et des taches de groupements hélophytiques qui s’imbriquent :
-importantes formations à Rubaniers (Sparganium erectum)
-typhaies à Typha latifolia
-iridaies à Iris pseudoacorus
-jonchaies à Juncus effusus…
Quelques espèces végétales assez rares sont présentes, comme le Pourpier d’eau (Lythrum portula), le Plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica), le Rubanier simple (Sparganium emersum), le Bident penché (Bidens cernua). Le Cornifle submergé (Ceratophyllum submersum), espèce exceptionnelle citée dans les années 1980 et en 2001, n’a pas fait l’objet de mention récente. Il en va de même avec l’Utriculaire naine (Utricularia minor) et l’Oenanthe à feuilles de Peucédan (Oenanthe peucedanifolia).
Concernant la faune, cette mare joue un rôle important pour les populations d'amphibiens et d’odonates. Le Triton palmé (Triturus helveticus), le Triton alpestre (Ichthyosaura alpestris), et la Grenouille verte (Rana gr. esculenta), espèces communes, sont présents, mais d’autres espèces restent certainement à trouver, à savoir les autres espèces de Tritons (Tritons ponctué et crêté) et d’Anoures (Alyte accoucheur, Grenouilles agile et rousse, Crapaud commun, etc.).
Les odonates sont encore assez peu connus, mais quelques espèces rares et menacées pourraient s’y reproduire. A l’heure actuelle, quelques espèces communes à peu communes ont été notées. La plus intéressante est le Leste sauvage (Lestes barbarus), rare en Haute-Normandie.
Cette mare souffre actuellement des rejets des eaux de ruissellement du lotissement adjacent. L’envasement et l’eutrophisation sont très nettement perceptibles. Les espèces oligotrophes semblent avoir disparu depuis le début des années 1980, spécialement Ceratophyllum submersum et Utricularia minor. Cette nette dégradation de la qualité des eaux compromet l’avenir de cette mare initialement oligotrophe, même si elle abrite toujours un patrimoine biologique diversifié et intéressant.
De façon générale, la majorité des mares de plateau situées en dehors des forêts sont menacées, car elles connaissent souvent ce type d’évolution dégradante liée aux eaux de ruissellement urbaines et/ou aux pratiques agricoles.
