ZNIEFF 230030726
LES PRAIRIES HUMIDES DES ALOUETTES À BERVILLE-SUR-SEINE

(n° régional : 85120001)

Commentaires généraux

Au sein de la vaste zone humide alluviale qui s’étire dans la Boucle d’Anneville-Ambourville, une petite zone prairiale plus humide concentre des habitats et une flore remarquables. Elle s’étend le long d’un fossé en pente douce, sur une base d'alluvions récentes.

Cette zone en raison de son intérêt écologique est en grande partie incluse dans la ZSC FR2300123 "Boucles de la Seine Aval" au titre du dispositif Natura 2000.

La topographie déprimée amène les prairies à être souvent sous l’eau jusqu’au printemps. Ces inondations favorisent le développement d’habitats et d’une flore d’intérêt patrimonial.

Ces prairies mésohygrophiles et hygrophiles sont valorisées par la fauche et/ou le pâturage. Certaines sont fauchées en juin et suivies d’une mise à l’herbe des troupeaux en été. D’autres sont utilisées uniquement comme pâtures.

Les prairies de fauche relèvent de l’alliance phytosociologique du Bromion racemosi ; les pâtures hygrophiles sont à rattacher à l’association phytosociologique de l’Hordeo secalini-Lolietum perennis, groupement à Orge faux seigle (Hordeum secalinum) et Ray-Grass anglais (Lolium perenne), classique dans les zones alluviales.

La dépression abrite des groupements hygrophiles où abondent l’Eléocharide des marais (Eleocharis palustris) et l’Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) -association de l’Eleocharo palustris-Oenanthetum fistulosae, alliance du Carici distichae-Oenanthion, regroupant les prairies hygrophiles longuement inondables-, typique des dépressions alluviales prairiales.

On y trouve également des végétations amphibies à Butome en ombelle (Butomus umbellatus) et Plantain d’eau lancéolé (Alisma lanceolatum), de l’association du Butometum umbellati.

Quelques haies vives et alignements de saules blancs (Salix alba) taillés en têtards structurent le paysage.

Les plantes déterminantes de ZNIEFF (très rares à assez rares en Haute-Normandie) comptent notamment :

- les très rares Butome en ombelle (Butomus umbellatus) et Plantain d’eau lancéolé (Alisma lanceolatum),

- les rares Oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) et Véronique en écus (Veronica scutellata),

- l’Orge faux-seigle (Hordeum secalinum), la Laîche distique (Carex disticha), le Rorippe amphibie (Rorippa amphibia) qui sont eux assez rares dans la région.

Le patrimoine faunistique de cette petite zone humide a été partiellement évalué, sur le plan entomologique.

Un cortège d'espèces intéressantes a ainsi été inventorié dont certaines ici listées en tant qu'autres espèces à enjeu (non listées en espèces déterminantes).

L’évolution de cette zone dépend essentiellement des pratiques agricoles dans et autour des prairies. L'eutrophisation des eaux et des sols par augmentation des intrants peut réduire la diversité floristique. De même, la mise en culture fait disparaître de nombreux milieux humides de grand intérêt.

Le maintien de pratiques extensives dans les prairies humides est donc indispensable pour conserver l’intérêt écologique actuel.

Commentaires sur la délimitation
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