ZNIEFF 230031108
LES COTEAUX EST DE L'AGGLOMÉRATION ROUENNAISE

(n° regional: 8521)

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La znieff comprend une vaste partie des coteaux localisés au Sud-Est de l’agglomération rouennaise à l’exclusion des zones bâties et industrielles. Elle s’étend sur une dizaine de kilomètres de Rouen (côte Sainte-Catherine) au Nord, jusqu’au vallon de Gouy au Sud. Elle comporte notamment le coteau de Saint-Adrien (commune de Belbeuf), particulièrement remarquable d’un point de vue écologique et paysager. L’altitude varie de 10 m à 145 m.

Au Quaternaire, la Seine est un grand fleuve torrentiel avec un débit puissant ; elle creuse des méandres au sein du plateau crayeux pour rejoindre le niveau de la mer situé plus bas qu’actuellement. En s’encaissant, elle crée ses rives, concaves et abruptes du côté creusé, convexes et planes, à l’intérieur de la boucle, où se déposent les sédiments. Sur les coteaux, l’érosion, activée par le gel et le dégel, dégagera des éperons, des pitons et des corniches. Sur ces versants escarpés, une végétation particulière s’est adaptée aux différents biotopes chauds et secs qu’offre la craie ; les groupements varient selon la déclivité de la pente, l’exposition, la présence ou non de sols, l’exposition aux vents, etc. Ces formations herbacées et clairsemées présentes sur les roches et les éboulis, se maintiennent naturellement.

Sur les pentes moins raides et au sommet, s’étendent des bois, des fourrés et quelques « pelouses ». Ces dernières, plus denses que les groupements accrochés aux parois rocheuses, sont nées des défrichements forestiers. De l’époque préhistorique au 19ème siècle, des cultures (céréales, plantes tinctoriales, vigne), des prairies et des vergers occupaient ces espaces. Puis, ces milieux ouverts ont été abandonnés ou encore entretenus par le pâturage ovin jusqu’à la révolution agricole du 20ème siècle.

Ces groupements herbacés évoluent naturellement avec la progression de certaines graminées (Brachypode, Seslérie, Brome), puis par celle des arbustes (Prunellier, Cornouiller, Aubépine, Genévrier) et des arbres (Erable, Frêne). Avec l’abandon du pastoralisme, les bois ont peu à peu remplacé les pelouses. Aujourd’hui, quelques-unes subsistent, volontairement maintenues par un pâturage extensif.

La znieff offre une mosaïque de formations ouvertes et boisées. Parmi ces habitats, certains sont remarquables et d’intérêt communautaire, d’où le classement du coteau de Saint-Adrien dans le Site d’Importance Communautaire n°FR2300124 « Boucles de la Seine amont, coteaux de Saint-Adrien » (Zone Spéciale de Conservation) du réseau Natura 2000, pour une superficie d’environ 400 ha.

Les principales formations sont :

- la végétation pionnière des éboulis calcaires, dont l’espèce végétale la plus remarquable est la Violette de Rouen (Viola hispida), espèce exceptionnelle, légalement protégée et endémique (qui n’existe qu’ici), étroitement dépendante de ces éboulis crayeux instables ;

- les pelouses karstiques (sur les roches, les corniches, à peu près stables), très éparses et très sèches ;

- les pelouses sèches (sur forte pente ou en gradins), riches en orchidées rares ;

- les pelouses plus denses et moins sèches ;

- les pelouses à Genévrier ;

- les ourlets pré-forestiers où dominent les graminées ;

- les lisières, les fourrés d’arbustes variés ;

- les boisements pionniers de frênes, d’érables ;

- les hêtraies aux strates arbustives et herbacées diversifiées (orchidées, Hellébore etc.) ;

- les formations à If ou à Buis ;

- les frênaies de ravin marquées par la fougère Scolopendre ;

- les frênaies-érablaies à Mercuriale vivace ;

- les hêtraies ou chênaies acidiphiles, sur le rebord du plateau, notamment celles à Jacinthe des bois.

La spécificité écologique de ces coteaux est liée au micro-climat (exposition chaude, ensoleillée) permettant l’accueil d’espèces méridionales en limite septentrionale de leur aire de répartition (par exemple, l’Hélianthème blanchâtre, l’Amélanchier, la Mante religieuse).

Ces coteaux présentent un grand intérêt faunistique, notamment pour les insectes inféodés aux milieux secs et chauds (divers papillons, criquets, sauterelles) mais aussi pour les oiseaux, les reptiles, les mammifères. Tous ces groupes comportent des espèces remarquables dans les limites de cette znieff.

Depuis 1993, le Conservatoire des Sites Naturels de Haute-Normandie intervient sur le coteau de Saint-Adrien afin de stopper la progression des habitats boisés au profit des pelouses, en débroussaillant et en y menant un pâturage extensif de moutons. L’ensemble du site (habitats ouverts et boisés) présente une exceptionnelle biodiversité pour la région puisque un peu plus de 400 espèces végétales y ont été recensées (dont une trentaine, exceptionnelles à rares), ainsi qu’une centaine d’espèces de papillons.

La Côte Sainte-Catherine, site classé au titre de la loi de 1930 et riche d’une grande biodiversité, est aussi gérée par le C.S.N.H.N. (en partenariat avec les communes de Rouen et de Bonsecours et l’association locale). Des sorties pédagogiques sont organisées sur ces sites.

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