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Cette zone, située à un kilomètre au nord-est du bourg de Culan, rassemble deux anciens contours de Znieff de type 1 le "Vallon du Rifoulet" (240031639) et les "Prairies humides des Couturelles" (240031552), auxquelles a été ajouté le bois des Couturelles pour former un ensemble écologique cohérent qui suit une partie de la vallée du Rifoulet. Ce petit cours d’eau, affluent en rive droite de l’Arnon, a profondément entaillé le plateau créant ainsi des gorges à l'aval dont les parois rocheuses sont essentiellement constituées de micaschiste.
Ces falaises et chaos rocheux présentent un tapis muscinal important avec de nombreuses fougères dont le Polystic à soies (Polystichum setiferum), espèce protégée au niveau régional. Les boisements, essentiellement composés de chênaies-charmaies fraîches et d’aulnaies-frênaies rivulaires, présentent une flore assez riche avec la présence de la Scille à deux feuilles (Scilla bifolia), du Lysimaque des bois (Lysimachia nemorum) ou de l’Oxalis petite oseille (Oxalis acetosella). Quelques zones plus ensoleillées sur les corniches hébergent des landes sèches relictuelles avec la présence ponctuelle du Séneçon à feuilles d’Adonis (Jacobaea adonidifolia), espèce rare et protégée en Centre-Val de Loire.
Les rochers du lit mineur du Rifoulet abritent, du fait d’une faible pollution, une bryoflore aquatique assez riche, composée entre autres d'Hygroamblystegium fluviatile ou encore de Schistidium rivulare. Les falaises siliceuses ombragées du site abritent, quant à elle, un cortège muscinal parfois dense avec Amphidium mougeotii et Cynodontium bruntonii ou des tapis de Plagiothecium spp, espèces plus largement répandues en Centre-Val de Loire. Les espèces forestières, terricoles et corticoles, sont dans l’ensemble plus communes. A noter toutefois sur la zone, la présence d’Eurhynchium angustirete, espèce d’affinité continentale qui semble se trouver ici en extrême limite occidentale de répartition (comm. pers. Pierre Boudier, Muséum de Chartres).
Concernant la faune, la partie amont de la zone abrite la Lamproie de Planer (Lampetra planeri), le Chabot (Cottus gobio), la Truite fario (Salmo trutta fario) et l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes). Le secteur est également fréquenté de manière régulière par la Loutre (nombreuses épreintes relevées).
Les zones de suintements présentes dans les prairies pâturées au sud de la zone abritent un cortège riche en espèces patrimoniales typiques des bas-marais acides. On peut notamment citer la présence de la Narthécie des marais (Narthecium ossifragum), nouvelle espèce pour la région découverte en 2017 mais aussi la Linaigrette à feuilles étroites (Eriophorum polystachion), la Grassette du Portugal (Pinguicula lusitanica), la Droséra à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), le Rhynchospore blanc (Rhynchospora alba), le Schoin noirâtre (Schoenus nigricans) et la Parnassie des marais (Parnassia palustris), espèce disparue de nombreuses localités et qui n'est plus référencée que sur cette station pour le département du Cher. Concernant la faune, on peut noter la présence de trois espèces d'insectes protégées au niveau national sur ces prairies pâturées : le Cuivré des marais (Lycaena dispar), le Damier de la succise (Euphydrias aurinia) et l'Agrion de mercure (Coenagrion mercuriale).
Les zones ouvertes du bois des Couturelles abritent des landes rocailleuses à Callune et des petits secteurs à annuelles où poussent des espèces menacées comme la Spargoute de Morison (Spergula morisonii) ou le Galeopsis des champs (Galeopsis segetum) et des espèces quasi-menacées comme le Petit nard délicat (Micropyrum tenellum) et le Gaillet des rochers (Galium saxatile). Deux bryophytes déterminantes sont présentes sur cette zone dont une inscrite à la liste rouge régionale : Grimmia decipiens.
Cette zone présente ainsi une forte diversité d'espèces et d'habitats patrimoniaux, tant pour la flore que pour la faune, qui justifie son classement en ZNIEFF de type 1.
La zone a été délimitée sur les orthophotographies en suivant les lisières forestières le long des gorges du Rifoulet. Les prairies des Couturelles au sud-est de la zone ont quant à elles été délimitées avec les fossés et haies matérialisant les parcelles agricoles.
