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La vallée de la Touques, orientée sud-nord, est la principale vallée bocagère du Pays d'Auge. Très boisée, elle présente une multitude de petits vallons adjacents, au fond desquels des ruisseaux de taille variable alimentent la Touques.
Le substrat géologique est constitué de terrains secondaires appartenant à la bordure du Bassin Parisien (Jurassique supérieur, Crétacé supérieur). Les fonds de vallées sont constitués par les argiles bleues du Callovien supérieur, recouvertes d'alluvions quaternaires. La craie glauconieuse cénomanienne représente l'essentiel des affleurements observés sur les coteaux. Enfin, les argiles à silex issues de la décalcification de la craie couronnent l'ensemble et constituent l'essentiel de la couverture du plateau.
Les variations climatiques, édaphiques, et biologiques, ainsi que les actions anthropiques, induisent une mosaïque de biotopes qui permettent la présence d'un grand nombre et d'une grande variété d'espèces animales et végétales.
FLORE
Les différents types de biotopes renferment des espèces rares et/ou protégées au niveau national (**) ou régional (*).
La basse-vallée inondable et les fonds de vallons humides sont les milieux du Vulpin bulbeux (Alopecurus bulbosus*), de la Ratoncule naine (Myosurus minimus), de la Pesse d'eau (Hippuris vulgaris*), de la Renoncule à feuilles d'Ophioglosse (Ranunculus ophioglossifolius**), du Cératophylle submergé (Ceratophyllum submersum*), du Potamot rougeâtre (Potamogeton rutilus**) dans l'étang de Pont-l'Evêque, de l'Asaret (Asarum europaeum*), de l'Aconit napel (Aconitum napellus ssp. neomontanum)...
Les coteaux calcaires bien exposés sont également très riches sur le plan botanique, avec la Gentiane croisette (Gentiana cruciata*), la Gentiane d'Allemagne (Gentianella germanica*), le Rosier rubigineux (Rosa rubiginosa), le Bois-gentil (Daphne mezereum), la Belladone (Atropa belladona*), la Raiponce délicate (Phyteuma tenerum*), et la mousse Thuidium philibertii.
Il convient aussi de mentionner la forte richesse en orchidées de cette grande vallée. En effet, pas moins de vingt et une espèces d'orchidées ont été recensées sur l'ensemble des biotopes qui la composent. Parmi les plus rares, citons l'Epipactis brun-rouge (Epipactis atrorubens*), l'Orchis punaise (Orchis coriophora**), la Céphalanthère pâle (Cephalanthera damasonium), l'Orchis grenouille (Coeloglossum viride*), l'Ophrys frelon (Ophrys fuciflora*), l'Orchis singe (Orchis simia*), la Platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia)...
FAUNE
La juxtaposition de prairies, de coteaux et de bois calcicoles est favorable à la présence d'une entomofaune riche et variée.
Parmi les Orthoptères, citons la découverte du Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus) et du Criquet ensanglanté (Stethophyma grossum).
Une espèce rare de Coléoptère a également été recensée dans cette zone : l'Agapanthie des chardons (Agapanthia cardui).
Mentionnons deux espèces peu communes d'Hyménoptères symphytes : Emphytus didymus et Monophadnus spinolae, la vallée de la Touques constituant pour cette dernière espèce la station la plus septentrionale pour le nord-ouest de la France.
La variété des milieux, des plus humides aux plus secs, est favorable à la présence de nombreuses espèces de papillons. Parmi celles qui ont été recensées, certaines sont rares et/ou protégées au niveau national (**). Citons le grand Mars changeant (Apatura iris), le Nacré de la Sanguisorbe (Brenthis ino), l'Echiquier (Carterocephalus palaemon), le Céphale (Coenonympha arcania), le Damier de la Succise (Euphydryas aurinia**), l'Azuré des cytises (Glaucopsyche alexis), le Sylvain azuré (Azuritis reducta), l'Azuré des mouillères (Maculinea alcon**), la Vanesse de l'Orme (Nymphalis polychloros), l'Ecu (Polychrysia moneta), le Zygène de Carniole (Zygaena carniolica)...
La Touques est reconnue comme étant, avec la Sée (Manche), l'une des meilleures rivières à salmonidés de France. La bonne qualité de l'eau et des habitats aquatiques de la Touques et de ses affluents sont à l'origine de la présence d'un cheptel de salmonidés (Truite fario, Truite de mer, Saumon atlantique) remarquable.
Les nombreux affluents renferment, outre les frayères à salmonidés, de belles populations de Chabot (Cottus gobio), de Lamproie de Planer (Lampetra planeri) et d'Ecrevisse à pieds blancs (Austropotamobius pallipes).
Un grand nombre d'espèces d'oiseaux fréquentent la vallée de la Touques lors d'escales migratoires, pour hiverner ou nicher.
Les milieux humides (rivières, plans d'eau, prairies humides, roselières...) sont fréquentés en période de nidification par les Rousserolles effarvatte et verderolle (Acrocephalus scirpaceus et A. palustris), la Locustelle tachetée (Locustella naevia), la Bergeronnette flavéole (Motacilla flava flavissima), le Martin-pêcheur (Alcedo atthis), le Faucon hobereau (Falco subbuteo), le Grèbe huppé (Podiceps cristatus), le Grèbe castagneux (Tachybaptus ruficollis), le Vanneau huppé (Vanellus vanellus)...
En période internuptiale, ces mêmes milieux, et particulièrement les grands plans d'eau, accueillent des contingents importants d'oiseaux hivernants. Il s'agit principalement du Fuligule milouin (Aythya ferina), du Fuligule morillon (Aythya fuligula), du Grèbe huppé (Podiceps cristatus), de la Foulque macroule (Fulica atra)...
Les coteaux et les bois sont, eux, le domaine de nidification de la Chouette chevêche (Athene noctua), de la Fauvette babillarde (Sylvia curruca) et sont fréquentés en hiver par la Mésange boréale (Parus montanus).
La mammofaune compte, elle aussi, des raretés, notamment en ce qui concerne les micro-mammifères et les chiroptères. Parmi les premiers, citons le Mulot à collier (Apodemus flavicollis). Pour les seconds, il s'agit de la Barbastelle (Barbastella barbastellus), du Vespertilion de Bechstein (Myotis bechsteinii), du Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros).
Inter-relation d'habitats variés (marais, pelouses calcicoles, rivières, bois, grottes...) à l'origine d'une diversité floristique et faunistique remarquable.
