ZNIEFF 310007240
Rive Nord de la Baie d’Authie

(n° régional : 00000055)

Commentaires généraux

L'estuaire de l'Authie marque la frontière entre la Somme et le Pas-de-Calais. Il constitue un exemple assez typique d’estuaire picard avec système de poulier (et contre-poulier) et de musoir (en partie urbanisé ici) Les mollières, nom local du schorre (= prés salés), ne sont recouvertes que par les marées de vives-eaux et les marées d’équinoxe, ce qui permet le développement d'un tapis végétal dense. Elles sont issues de l'accumulation de sédiments d'origines fluviatile et marine. De nombreux marigots dissèquent le schorre, s'emplissant à marée haute et se vidant dans la première heure du ressac, ce qui permet le développement localisé de végétations de bas-schorre et de slikke. Le moyen et le haut schorre sont émaillés d'un grand nombre de mares creusées pour la chasse à la hutte. Ce site présente un intérêt national à européen. Du point de vue des habitats strictement dunaires, ce sont principalement les végétations des dunes sèches qui sont représentées, notamment les dunes embryonnaires, en formation au niveau d’un contre-poulier développé au sein de l’estuaire et se déplaçant vers l’Est, et les pelouses dunaires représentant les habitats les plus précieux, même si ceux-ci ne sont pas toujours dans un état optimal. Dans les avant-dunes se développe une espèce nordique protégée au niveau national : la Leyme des sables (Leymus arenarius). L’hygrosère arrière-dunaire est par contre peu développée, même si de remarquables végétations oligotrophiles proches de celles des pannes dunaires ont pu se développer à la faveur du creusement d’une mare dans les polders, au contact interne des dunes. Il faut également signaler l’existence de boisements originaux qui, bien qu’issus de plantations, se sont diversifiés, certains développés en partie au niveau du système poldérien et correspondant aux rares témoins d’une forêt alluviale décrite des Pays-Bas, le Violo odoratae - Ulmetum minoris (dont il ne subsiste que quelques lambeaux dans les plaines maritimes flamandes et picardes poldérisées). On peut d’ailleurs observer tout un gradient de végétations forestières mésotrophiles à eutrophiles, des plus artificielles plantées près de la dune bordière actuelle et attaquées de manière spectaculaire par l’érosion marine jusqu’à des boisements dunaires semi-naturels à naturels évoluant vers la forêt poldérienne précédemment citée. A cet égard, l’intégration des polders anciennement cultivés, en cours de restauration et aujourd’hui gérés par pâturage, diverses mares y ayant été creusées, représentent un ensemble associé d’un intérêt écologique potentiel indéniable, tant pour la faune que pour les végétations et la flore typiques de la plaine maritime picarde et ce, d’autant plus que cet espace se situe directement en contact avec les prés salés de l’estuaire de l’Authie. La flore associée à ces nombreux habitats dunaires, estuariens et poldériens présente une richesse et une diversité non moins remarquables. Ainsi subsiste, au niveau de cuvettes sablo-limoneuses à vaseuses temporairement inondables, l’Obione pédonculée (Halimione pedunculata), plante protégée au niveau national dont cette ZNIEFF abrite une des cinq rares populations françaises de cette espèce. On y observe également la dernière population régionale avérée d’Armoise maritime (Artemisia maritima), espèce strictement inféodée aux estuaires. De nombreuses autres espèces très rares et protégées au niveau régional s’y développent. Citons notamment l’Arroche littorale (Atriplex littoralis), l’Iris fétide (Iris foetidissima), proche de sa limite nord de répartition et qui présente ici ses plus belles populations pour la région Nord-Pas de Calais, étant aussi abondante en ourlet que dans les sous bois des nombreux types forestiers présents (probablement plusieurs centaines voire plus d’un millier de pieds !), Laîche distante (Carex distans var. distans)… Au total cette ZNIEFF abrite 71 taxons déterminants dont 15 sont protégés au niveau régional et 2 au niveau national. 20 espèces déterminantes de faune ont été recensées sur cette ZNIEFF : 2 espèces d’Amphibiens, 2 espèces de Rhopalocères, 3 espèces d’Odonates, 1 de Mollusques, 1 de Mammifères et 11 d’Oiseaux nicheurs. Cette zone intègre différents milieux : dunes, haut de plage et prés salés. Les hauts de plage sont occupés par une belle population de Gravelot à collier interrompu. Cette zone est particulièrement importante pour l'avifaune en halte migratoire.

Commentaires sur la délimitation

Le périmètre englobe la partie nord de l’estuaire de l’Authie ainsi que le système dunaire attenant et une partie de bas-champs poldérisés en cours de restauration (propriété du Conservatoire du littoral gérée par EDEN 62).

Quelques ajustements sur SIG par rapport au parcellaire.