ZNIEFF 310013723
Coteau et bois de Teneur, Crépy et Tilly-Capelle

(n° regional: 00410001)

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Le coteau de Teneur et le bois de Crépy s’étendent au sud-est du village de Crépy, dans un vallon adjacent à la Ternoise. Ils appartiennent au complexe écologique constitué par cette vallée et ses versants.

Le Bois de Crépy et le coteau de Teneur marquent les vallonnements plus ou moins abrupts d’un versant exposé au Sud/Sud-Ouest. Bois, pelouses, prairies et lisières arbustives occupent ainsi les différents affleurements de craie turonienne et craie sénonienne couronnée en haut de crête par des limons voués aux cultures céréalières.

Située au cœur de la vallée de la Ternoise, cette ZNIEFF est composée du Coteau de Teneur, géré par le Conservatoire des sites naturels du Nord et du Pas-de-Calais, qui est un coteau crayeux présentant une mosaïque d’habitats typiques, mésoxérophiles à marnicoles des substrats crayeux perméables et du bois de Crépy, bois calcicole dont les différentes végétations forestières épousent le relief plus ou moins accentué de ce versant.

Le coteau de Teneur possède une diversité floristique remarquable avec de nombreuses espèces d’intérêt patrimonial telles que la Parnassie des marais (Parnassia palustris), le Gaillet couché (Galium pumilum), l’Ancolie commune (Aquilegia vulgaris), la Gentiane d’Allemagne (Gentianella germanica), la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris)… Ces espèces sont inféodées à des habitats spécifiques également rares dans la région tels que les éboulis de craie formés par l’ancienne exploitation de la roche, les pelouses et ourlets calcicoles à marnicoles (Avenulo pratensis - Festucetum lemani, Parnassio palustris - Thymetum praecocis …).

Le bois de Crépy est très diversifié grâce aux variations géologiques et géomorphologiques qui le caractérisent. Il présente un intérêt phytocénotique indéniable, présentant probablement l’ensemble des communautés forestières et préforestières calcicoles potentielles des pentes crayeuses à marneuses alors que les limons de plateau favorisent des végétations acidiclines à méso-acidiphiles. Un petit vallon parcouru par un ru temporaire est marqué par une ambiance plus fraiche et humide favorisant une frênaie-charmaie à Hellébore occidental dont l’appartenance phytosociologique est à confirmer. Le plateau, aux sols lessivés nettement plus acides que les pentes, permet l’expression de la Hêtraie à Jacinthe des bois, en partie traitée en chênaie-charmaie (Endymio non-scriptae - Fagetum sylvaticae).

Finalement, cette ZNIEFF abrite plus d’une quinzaine de taxons et au moins sept végétations déterminants de ZNIEFF, tout en précisant que la diversité et l’originalité phytocénotiques du bois n’ont pu vraiment être analysées dans ce cadre, aucune étude spécifique n’ayant apparemment été réalisée sur cette partie de la ZNIEFF.

L’association des coteaux herbeux et des milieux boisés de cette ZNIEFF, située dans le complexe écologique de la vallée de la Ternoise et de ses versants, entraîne une diversité faunistique assez élevée, principalement en Rhopalocères.

En effet, quatre espèces de papillons diurnes classées assez rare au niveau régional sont observées sur le site (HAUBREUX [coord.], 2005). L’Argus vert (Callophrys rubi) est présent dans les lisières et clairières, landes, prairies bocagères et broussailles. Le Point-de-Hongrie (Erynnis tages) est inféodé aux prairies maigres et pelouses. Le Petit nacré (Issoria lathonia) est un papillon assez rare au niveau régional (HAUBREUX [coord.], 2005). Son autochtonie est difficile à appréhender (en dehors des populations littorales) en raison des velléités migratrices qu’il montre. Les apparitions anecdotiques à l’intérieur des terres sont sans doute liées à ces mœurs migratoires.

Concernant les Orthoptères, deux espèces observées dans la ZNIEFF sont assez rares dans le Nord – Pas-de-Calais : le Phanéroptère commun (Phaneroptera falcata) et le Criquet de la Palène (Stenobothrus lineatus) (FERNANDEZ et al., 2004). Ce dernier est une espèce thermophile, affectionnant les secteurs bien exposés, à végétation assez basse et clairsemée (COUVREUR & GODEAU, 2000).

La Vipère péliade, également présente sur le site, est classée rare dans la région. Les habitats fréquentés par l’espèce sont caractérisés par une végétation herbacée dense avec des secteurs plus dégagés et ensoleillés. Un faciès d’ourlet forestier ou un début de reboisement est souvent observé sur ces habitats (JACOB et al., 2007).

Le site est également utilisé par deux rapaces déterminants pour les ZNIEFF, mais non nicheurs sur le site, la Bondrée apivore et le Busard Saint-Martin, tous deux inscrits à l’Annexe I de la Directive Oiseaux.

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Le périmètre de la ZNIEFF actuelle englobe le complexe de végétations calcicoles herbacées à forestières du coteau de Teneur et du bois de Crépy.

L’extension du périmètre de la ZNIEFF au bois de Tilly, au bois de Becque-Étoile ainsi qu’aux praires avoisinantes est proposée en 2014.

Le secteur d’extension se situe dans la continuité de la vallée de la Ternoise et présente un paysage et des végétations similaires à celles du bois de Crépy, typiques du pays des sept vallées. Les boisements, fourrés et ourlets y sont bien représentés et remarquablement diversifiés selon la position occupée sur le versant (ou sur le plateau). On y retrouve plusieurs des végétations déterminantes de ZNIEFF déjà présentes dans le contour initial de la ZNIEFF : Hêtraie à Jacinthe des bois (Endymio non-scriptae - Fagetum sylvaticae), Érablaie à Mercuriale vivace (Mercuriali perennis - Aceretum campestris) notamment, Sources à Cardamines (Caricenion remotae) notamment.

Seules les pelouses calcicoles ne sont pas représentées dans l’extension. Quelques secteurs partiellement refermés [Fourré à Clématite des haies et Noisetier commun (Clematido vitalbae - Coryletum avellanae) ; Ourlet à Campanule gantelée et Brachypode des forêts (Groupement à Campanula trachelium et Brachypodium sylvaticum)] mériteraient une attention particulière en termes de gestion afin de permettre le retour de la pelouse. D’autres zones ouvertes ont été converties en prairies. Ces prairies sont amendées de façon modérée et des potentialités de prairies maigres ne sont pas à exclure.