ZNIEFF 430002194
MONTAGNE DU LAVERON

(n° regional: 40023000)

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DESCRIPTION

Dans la chaîne plissée du Haut-Jura, la montagne du Laveron sépare le bassin du Drugeon du lac Saint-Point et de la vallée du Doubs. Les calcaires du Jurassique supérieur constituent l’essentiel de l’armature de cet anticlinal qui s’étend selon un axe nord-est/sud-ouest. Cette zone s'étend de Pontarlier à la cluse de Vaux-et-Chantegrue. L'étendue, l'amplitude altitudinale et la géomorphologie accidentée de ce vaste massif forestier montagnard concourent à son exceptionnelle diversité écologique. La falaise de la Fauconnière, longue barre rocheuse dominant la vallée du Doubs, en marque le rebord oriental.

Ce massif culminant à 1 113 mètres est essentiellement occupé par une forêt mixte bien caractéristique des montagnes très arrosées : la hêtraie-sapinière représente le stade climacique de l'étage montagnard supérieur sur les pentes moyennes à faibles. Elle se présente sous forme d'une futaie mélangée dominée par le hêtre et l'épicéa, sous laquelle les strates arbustives et herbacées sont diversifiées. Très bien exprimée dans ce massif, cette formation se décline en plusieurs variantes selon les conditions locales (formes d'altitude ou sur lapiaz, avec apparition d'espèces acidiphiles). Des communautés forestières plus spécialisées la relaient sur les pentes fortes ou les éboulis : hêtraie à dentaire sur éboulis fins en exposition froide ou érablaie à spirée en situation très confinée. Les clairières sont occupées par des communautés exubérantes de hautes herbes sur sol riche (mégaphorbiaies montagnardes).

La variabilité de structure des communautés forestières et le fort degré de naturalité sont favorables à l'accueil d'une faune caractéristique des milieux montagnards supérieurs. Le cortège d'oiseaux, en particulier, comprend deux espèces rares qui trouvent dans cet environnement des conditions écologiques idéales pour se maintenir. En effet, le grand tétras et la gélinotte des bois nécessitent un environnement forestier varié, comprenant un mélange d’essences diversifié, associant feuillus et résineux, une strate arbustive étagée, ainsi qu’une bonne richesse en myrtilles et fourmilières et des espaces dégagés : plus que la composition des peuplements, c’est leur structure qui importe. Nombre d’autres oiseaux typiques sont aussi recensés, comme le pic noir, le merle à plastron, la bécasse des bois, le casse-noix moucheté et la chouette de Tengmalm. Ces trois derniers sont menacés en France.

Enfin, les falaises de la Fauconnière, au nord-est de la zone, sont favorables aux oiseaux rupestres et accueillent le faucon pèlerin en période de nidification.

Deux ZNIEFF de type 1 sont incluses dans cette zone.

Statut de protection

La falaise de la Fauconnière fait l'objet d'un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en vue de la protection réglementaire des habitats du faucon pèlerin.

Objectifs de préservation

Le maintien des habitats favorables au grand tétras et à l’avifaune associée constitue l’enjeu majeur sur ce site. Il est impératif de pratiquer une gestion sylvicole qui respecte les essences locales, préserve les clairières et la structure des peuplements. Un traitement sylvicole en futaie jardinée ou en futaie irrégulière par parquet, qui permet de conserver un sous-bois frais particulièrement riche en espèces herbacées d’affinité montagnarde, s'avère optimal en regard de cet objectif.

Il serait également souhaitable de limiter les axes de pénétration dans les forêts, afin de garantir à la faune la tranquillité dont elle a besoin, d’une part en hiver (la pratique de loisirs hivernaux hors des pistes balisées contribue à perturber les oiseaux de façon durable lorsqu’ils se nourrissent), d’autre part en période de reproduction et d’élevage des jeunes (rester sur les chemins forestiers du printemps à l’automne).

Enfin, concernant plus précisément les secteurs de falaises, il convient d'éviter aux oiseaux rupestres toute source de dérangement, afin de leur garantir des conditions de tranquillité, et ce, surtout pendant la période de nidification : de ce fait, la pratique de l'escalade, du vol libre et les travaux forestiers ou d'équipement sont réglementés dans une zone de 200 mètres au pied de la falaise et de 50 mètres en retrait du sommet.

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