ZNIEFF 430002248
TOURBIERE DU PRE REVERCHON

(n° regional: 40000008)

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COMMENTAIRE GENERAL

Situé au nord-est du village de la Pesse, le complexe de la tourbière du Pré Reverchon compte en même temps des milieux très humides et des milieux secs, le tout à une altitude d’environ 1200 mètres. Les conditions climatiques y sont très rudes : hivers très froids et longs, moyenne annuelle des températures basse, précipitations abondantes et notamment en hiver avec la neige durant plusieurs mois, absence de périodes sèches de longue durée. Lors du retrait des glaciers au début du Quaternaire, le relief a été mollement érodé et a donné naissance à des micro-cuvettes dans le fond desquelles des dépôts morainiques imperméables se sont installés. Ces conditions géologiques et climatiques sont extrêmement favorables à l’installation de milieux naturels originaux : les tourbières.

 

Il en est ainsi dans cette partie du territoire communal de La Pesse où une belle mosaïque de milieux a conquis les terrains. Plusieurs petites tourbières, disséminées dans le périmètre du site, ont sensiblement subi la même évolution. Développées au départ sous forme de radeaux flottants, elles évoluent progressivement vers une tourbière haute, composée principalement de myrtilles sensu lato. Ces radeaux accueillent des espèces bien caractéristiques dont la violette des marais. Correspondant à d’anciennes fosses d’exploitation, ces tourbières sont en phase d’atterrissement et évoluent vers une roselière à massette.

Le pâturage exercé sur la tourbière haute durant plusieurs années a érodé et égalisé son sommet, faisant disparaître l’aspect « bombé » typique de ce milieu, en même temps qu’une partie de sa végétation caractéristique composée principalement de sphaignes. Aujourd’hui, ce sont surtout les myrtilles qui dominent le cortège floristique, ponctué de quelques pieds d’épicéas bien chétifs. Andromède à feuilles de polium et rossolis à feuilles rondes, toutes deux protégées au niveau national, sont l’objet principal de l’intérêt patrimonial du site.

Le dernier stade dans l’évolution de la tourbière est représenté par une pessière sur tourbe.

Le pourtour des tourbières est occupé par des mégaphorbiaies ou des cariçaies, assurant la transition avec les prairies humides à cirse, trolle ou molinie. En s’éloignant des milieux tourbeux, les conditions hydromorphes des sols s’estompent et ces derniers accueillent alors des prairies mésophiles, fauchées ou pâturées.

Sur le site de Pré Reverchon, l’éventail de milieux, déjà bien fourni avec les milieux tourbeux et paratourbeux, est encore augmenté avec la présence d’un ensemble de pelouses, calcicoles ou acidiphiles selon les endroits, dès que l’eau ne constitue plus l’élément principal de l’évolution des sols. Elles hébergent l’homogyne des Alpes, espèce menacée.

 

L’intérêt patrimonial du site vis-à-vis de la faune n’est pas en reste. Ce bel ensemble d’habitats humides constitue en effet un site de prédilection pour le cuivré écarlate, espèce menacée en raison de la disparition de son habitat. Le fadet de la mélique et le petit collier argenté ont été également détectés.

 

STATUT DE PROTECTION

La présence de deux espèces végétales, citées dans l’arrêté ministériel du 31.08.1995 (annexes 1 et 2) assure directement la protection de ce site puisque tout acte de destruction à l’encontre de ces espèces et de leur biotope est interdit.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Exploitée jusqu’en 1954 puis pâturée de façon extensive jusqu’en 1980, la tourbière de Pré Reverchon a ensuite connu un peu de répit jusqu’au début des années 90 où une nouvelle pression par le pâturage (bisons) a repris. À ce facteur de dégradation s’ajoute la présence d’un fossé de drainage et l’envahissement progressif, en certains endroits, par l’épicéa. Ainsi, quelques mesures de préservation, destinées à assurer la pérennité de la tourbière, s’imposent, et notamment le maintien de pratiques agricoles extensives sur le site et ses abords qui limitera l’enfrichement des milieux ouverts, évitant leur disparition en même temps que celle des espèces qu’elles hébergent.

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