ZNIEFF 430002272
CORNICHES ET BOIS DE LA CÔTE

(n° regional: 33000003)

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DESCRIPTION

En bordure nord-occidentale des plateaux jurassiens, le relief est fortement marqué par le faisceau bisontin. Cette étroite bande anticlinale de quelques kilomètres de large et de 60 km de long, disloquée, plissée et faillée, participe à l'encaissement de la vallée du Doubs. De Thoraise à Besançon, la rivière pénètre plusieurs fois au cœur de cet axe, le découpant en collines et y perçant des cluses encaissées. A Montferrand, les corniches environnant les ruines du château constitue une belle entité paysagère, réunissant un riche patrimoine naturel.

 

Sur le sommet, la chênaie-charmaie calcicole de plateau est agrémentée sur la face nord de petites stations de tillaie-charmaie de ravin, développée sur les murs éboulés de la forteresse. Le polypode vulgaire et la scolopendre couvrent ainsi en abondance les blocs grossiers et stabilisés. Côté vallée du Doubs, l'ambiance chaude et la sécheresse du substrat du rebord de corniche permettent à la chênaie pubescente, d'affinité méditerranéenne, de trouver refuge. Ce peuplement rabougri forme un liseré continu en surplomb des falaises, étoffé par un sous-bois exubérant de buis. Les abords des sentiers la traversant sont colonisés par une végétation d'ourlet thermophile à géranium sanguin et peucédan des cerfs, accueillant dans les endroits les plus clairsemés la laîche appauvrie, protégée en Franche-Comté.

 

Autour des belvédères, de petites zones ouvertes se maintiennent parmi une fruticée mésoxérophile à coronille arbrisseau et cerisier de Sainte-Lucie. Les sols les plus profonds abritent une pelouse mésophile sur marnes très intéressante, tandis que les sols superficiels sont le domaine de la pelouse xérothermophile de rebord de corniche. Ce gazon écorché côtoie des communautés typiques des affleurements rocheux, constituées d'orpins et de petites plantes annuelles apparaissant très tôt au printemps. La présence d'autres espèces très spécialisées, ancrées dans les moindres anfractuosités, marque le passage vers la végétation des parois verticales ensoleillées, situées en contrebas. Mais cette flore se retrouve également dans les fissures des ruines, animées en fin de printemps par la floraison jaune orangée de la giroflée des murailles. Par ailleurs, les vires inaccessibles de ces habitats rupestres fournissent des sites de nidification au faucon crécerelle et au choucas des tours, mais aussi à des espèces prestigieuses comme le faucon pèlerin et le grand-duc d'Europe.

 

Sur les versants, le délitement par gélifraction des barres rocheuses et de la roche affleurante fournit un substrat éboulitique abondant et mobile. Les pieds des falaises sont occupés par la chênaie-charmaie mésoxérophile calcicole, proche de la chênaie pubescente. Quelques plantes thermophiles s'y développent, comme la potentille à petites fleurs et l'orobanche du lierre, deux plantes rares en Franche-Comté. Enfin, la partie inférieure des pentes est consacrée à une variante très sèche de la hêtraie-chênaie à aspérule, se présentant comme une futaie parsemée des cépées du tilleul à grandes feuilles. De par leurs spécificités, ces groupements forestiers bénéficient d'un fort intérêt patrimonial.

 

STATUT DE PROTECTION

Un arrêté préfectoral de protection de biotope assure la tranquillité de l'avifaune rupestre pendant la période de nidification. En outre, la présence de plusieurs espèces végétales et animales protégées assure indirectement la protection de cette zone puisque est interdit tout acte de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés des 17.04.81 pour les oiseaux, 20.01.82 pour les plantes et 19.11.07 pour les amphibiens et reptiles).

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

La gestion conservatoire de ce site consiste à veiller au maintien des pelouses et à poursuivre une exploitation forestière respectueuse de la haute valeur patrimoniale des groupements en place. Notons que la spécificité de ces forêts plaide en faveur d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité.

 

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