ZNIEFF 430002353
VALLÉE DE LA COLOMBINE ENTRE COLOMBE-LES-VESOUL ET CALMOUTIER

(n° regional: 44000013)

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DESCRIPTION

Entre Calmoutier et Colombe-lès-Vesoul, la Colombine s'engage dans un canyon qui entaille les calcaires du Jurassique moyen avant de déboucher dans la large dépression de Vesoul, où se situe sa confluence avec le Durgeon. Sur ce tronçon d'orientation est-ouest d'une dizaine de kilomètres, le lit majeur étroit s'insère entre des coteaux pentus.

Au sein d'un complexe de milieux interconnectés, trois grands compartiments se distinguent :

- les versants bien exposés et les plateaux adjacents, où s'étendent des prairies mésophiles et des pelouses mésoxérophiles à brome dressé et fétuque de Léman entrecoupées de dalles à orpins. Les conditions écologiques drastiques des pelouses sélectionnent un cortège floristique original, comprenant trois plantes protégées en Franche-Comté. Des ourlets et fourrés thermophiles témoignent d'une dynamique de recolonisation par la chênaie-charmaie mésophile. Certains faciès se rattachent même à des chênaies pubescentes. L'abondance du buis est la preuve d'une tendance xéro-thermophile marquée ;

- le fond de vallée est occupé essentiellement par des prairies fauchées ou pâturées mésophiles eutrophes, entrecoupées de mégaphorbiaies (formations humides de hautes herbes), de fourrés de saules et de quelques formations arborées. La scrophulaire des ombrages, assez rare, apparaît au sein des roselières colonisant les berges ;

- le versant d'ubac et le plateau attenant, entaillés de petits vallons, sont essentiellement forestiers. Parmi les différents groupements représentés, une hêtraie-charmaie à dentaire pennée se développe sur des éboulis grossiers : cette forêt de pente collinéenne, très riche en fougères, est à préserver en Haute-Saône où elle est rare. Les boisements abritent notamment une belle population de violette singulière (protégée dans la région).

A ces habitats diversifiés est associée une avifaune remarquable : l'alouette lulu et la pie-grièche écorcheur sont typiques des milieux ouverts buissonnants alors que le pic noir et le pic mar fréquentent des boisements âgés de chênes et de hêtres. Le cortège de papillons est spécifique de ces habitats : si le damier de la succise (protégé en France), l'hespérie des potentilles et le grand mars sont liés aux pelouses et/ou aux lisières, le cuivré des marais (également protégé) est quant à lui inféodé aux prairies humides. Parmi les orthoptères, on notera le dectique verrucivore (sauterelle généralement présente en altitude) et les criquets ensanglantés et des roseaux (liés aux milieux humides).

La bonne qualité de la rivière (niveau 1B) est attestée par la présence de poissons sensibles (chabot et lamproie de Planer).

Cet espace contient aussi une galerie naturelle anciennement exploitée pour le minerai de fer. Cette cavité assure une fonction d'hivernage pour au moins 11 espèces de chauve-souris. Avec un indice chiropterologique de 28, l'intérêt de ces mines est départemental.

 

STATUT DE PROTECTION

La zone est incluse dans le site Natura 2000 " Pelouses vésuliennes et vallée de la Colombine ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/09/09, 8/12/88, 22/06/92 et 23/04/07). De plus, la galerie naturelle est protégée par un arrêté préfectoral de protection du biotope interdisant son accès. De plus, la cavité naturelle accueillant les chauves-souris est protégée par arrêté préfectoral.

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

Les pelouses sont des milieux relictuels et en régression. A titre d'exemple, les travaux routiers et les extractions de matériaux ont entraîné la destruction de plusieurs d'entre elles en périphérie de la zone. Actuellement, l'abandon des pratiques agricoles se traduit par un enfrichement important dans certains secteurs secs. Ce phénomène est moins marqué en fond de vallée. Le maintien des pelouses subsistantes et la réouverture de quelques friches apparaît donc prioritaire.

Il conviendrait de conserver la vocation feuillue des forêts, et particulièrement les parcelles âgées de hêtraies-chênaies favorables aux pics.

La Colombine et les prairies attenantes restent assez eutrophisées, en lien avec des apports provenant essentiellement de l'amont du site. De plus, cette rivière a récemment subi d'importantes pollutions accidentelles, en mars 2006 (huile de vidange) et en janvier 2007 (pyralène). Ces atteintes rendent très préoccupante l'évolution de la qualité de ses eaux.

Enfin, l'ancienne mine est particulièrement vulnérable d'octobre à fin mars, période durant laquelle un maximum de tranquillité de la cavité est requis. La présence de paysages semi-ouverts disposés en mosaïque sur la zone assure des territoires de chasse privilégiés pour les chauves-souris, fonction indissociable pour le maintien de l'intérêt de cette cavité.

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