ZNIEFF 430002366
ETANG DE LA MAISONNETTE

(n° régional : 35000005)

Commentaires généraux

Commentaire général

 

L’étang de la Maisonnette, très grand étang de plus de 30 hectares aux contours sinueux, est situé en limite du « Grand Bois », vaste massif forestier à cheval sur les communes de Citers, Aillencourt et partiellement sur Franchevelle. Les limites de l’étang, si l’on excepte la partie nord-ouest, sont contiguës à un vaste espace agricole ouvert. Comme un grand nombre d’étangs de la région naturelle de la Dépression périvosgienne, installés au gré de conditions géologiques, topographiques et pédologiques très favorables (formations marneuses du Trias recouvertes d’alluvions glaciaires d’âge würmien, grand nombre de dépressions en forme de cuvettes plus ou moins étendues, sols marécageux le plus souvent), l’étang de la Maisonnette présente un large éventail de milieux liés à la présence de l’eau.

 

L’étang de la Maisonnette compte un vaste plan d’eau, ceinturé sur la totalité de son périmètre par de la végétation, d’intérêt patrimonial très variable, assurant ainsi une limite naturelle avec l’espace agricole. Les berges des anses marécageuses accueillent un bas marais acide, première étape de la formation d’une tourbière. Un marais de transition à sphaignes et laîche à utricules velus, groupements très intéressants sur le plan patrimonial, lui succède. Malheureusement, l’évolution de la végétation tend aujourd’hui à le faire disparaître au profit de fourrés de saules et de bourdaines. Ces derniers correspondent à un stade de transition vers les formations boisées marécageuses à base d’aulne glutineux, dont certains stades matures sont déjà en place un peu en retrait des berges.

Des roselières à roseau commun et des communautés à grandes laîches s’intercalent parmi ces formations. Lors de l’étiage, les berges exondées où se sont déposées d’importantes quantités de matière organique, accueillent un groupement original à scirpe épingle.

L’intérêt floristique de ce secteur n’est pas des moindres puisqu’il compte une population de plus de

5 000 individus d’hydrocotyle commun, espèce strictement protégée en Franche-Comté. La gentiane des marais, espèce bénéficiant d’un statut de protection dans la région, et la laîche à utricules velus, espèce menacée en France, ajoutent encore à l’intérêt floristique de ce site.

 

L’intérêt de la faune n’est plus à démontrer puisque ce site héberge, parmi de nombreuses espèces d’Odonates, la rare cordulie à deux taches, espèce prioritaire pour la conservation au niveau régional et inscrite sur la liste rouge des espèces menacées, les populations de la cordulie à deux taches étant extrêmement localisées. Cette libellule semble se maintenir sur cet étang qui présente des ceintures végétales bien développées. La discrétion de cette espèce rend toutefois délicate l'estimation du niveau de population et seul un suivi poussé reposant sur la récolte d'exuvies est en mesure d'apporter des précisions sur ce point. La régularité de cette cordulie sur ce secteur géographique tend à apporter un élément favorable quant à la pérennité des populations locales.

L’avifaune compte un grand nombre d’espèces, potentiellement nicheuses, parmi lesquelles trois sont protégées (héron pourpré, fuligule milouin, pic cendré).

 

Statut de protection

 

Aucune protection réglementaire de l’espace n’a été mise en place. De plus, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit tout acte de destruction vis-à-vis des espèces et de leur milieu (arrêtés du 23/04/07, du 19/11/07 et du 29/11/09) L’arrêté ministériel du 22.06.1992 assure en Franche-Comté la protection de certaines plantes et de leur biotope.

 

Objectifs de préservation

 

L’étang de la Maisonnette, comme nombre d’étangs dans la région, est utilisé et aménagé pour la pratique de la pêche de loisirs. Des milieux ouverts très anthropisés et voués, pour la plupart, à l’agriculture sont situés en périphérie du plan d’eau. Les diverses menaces observées sur cette zone méritent des actions correctives qui passent, par exemple, par la lutte contre l’envahissement naturel du site par les espèces ligneuses et les roseaux en arrière des berges, par un débroussaillage et/ou un faucardage extensifs, notamment dans le secteur de la queue d’étang. Dans cette partie, toute opération de surcreusement ou de drainage est à proscrire afin de respecter le milieu de la cordulie à deux taches. Afin de ne pas rompre l’équilibre chimique de l’eau, tout épandage aux abords de l’étang de même que l’amorçage sont interdits afin d’éviter l’eutrophisation du plan d’eau. L’activité de pêche doit également respecter le peuplement piscicole local et éviter, lors de réempoissonnement, l’introduction d’espèces de poissons ayant un impact inévitable sur la faune et la végétation locale.

Commentaires sur la délimitation
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