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DESCRIPTION
Dans la région de la Haute-Chaîne, le Mont d'Or, culminant à 1463 mètres, est le second sommet du Jura franc-comtois. Repli de l'anticlinal du Risoux, cette crête se prolonge vers le sud-ouest par le Risol et le Noirmont. Côté suisse, la ligne de crête entre le Morond et le Mont d'Or est tranchée par les falaises (dénivelé spectaculaire de plus de 300 mètres) du décrochement de Vallorbe-Pontarlier, d'axe nord-sud. Le site est scindé en deux parties en raison de la présence de la station de ski de Métabief-Mont d'Or.
Les calcaires massifs du Jurassique supérieur et moyen qui constituent l’essentiel de l'anticlinal sont parcourus par un vaste réseau karstique superficiel (dolines et lapiaz) mais aussi souterrain, ce qui confère une grande valeur hydrologique à ce massif. La roche mère calcaire et les conditions climatiques rigoureuses ont déterminé la formation de sols assez superficiels.
L'étagement de la végétation évolue avec l’altitude :
la hêtraie-sapinière, dominante à l'étage montagnard supérieur (à partir de 900 mètres), entrecoupée de pâturages et de prés-bois ;
à l'étage subalpin inférieur (à partir de 1300 mètres), elle cède la place à différents types de hêtraie-érablaie (dont l’un, à barbe de bouc, orme lisse et sorbier des oiseleurs, est unique dans la région) et à la pessière. Des mégaphorbiaies montagnardes (formations humides de hautes herbes) colonisent les zones ouvertes ;
enfin, à partir de 1400 mètres, des pelouses subclimaciques (calcicoles ou acidiclines) colonisent les crêtes de l'étage subalpin supérieur (ou « pseudo-alpin »), au-dessus de la limite de la forêt.
La végétation spécialisée rupicole est également bien représentée, tant sur les crêtes et les corniches que sur la falaise. L'éboulis situé en contrebas constitue d'ailleurs l'un des plus beaux complexes saxicoles de Franche-Comté à l'étage montagnard.
Le cortège floristique, remarquable, comprend 50 taxons menacés, dont 20 protégés en France ou dans la région. Le Mont d’Or constitue l’unique station comtoise pour plusieurs d’entre eux, ce qui en fait un « jardin botanique d'altitude » exceptionnel. Une mention spéciale doit être faite à une mousse très rare, Buxbaumia viridis. Par contre, 17 espèces observées antérieurement restent à retrouver.
La géomorphologie accidentée et la diversité des habitats sont à l’origine d’une grande valeur faunistique. Parmi la dizaine d’oiseaux remarquables, on citera la gélinotte des bois, le faucon pèlerin, le tichodrome échelette ou encore le casse-noix moucheté et le merle à plastron. Chez les mammifères, le lynx d'Europe est le représentant le plus rare. Ce massif a également joué un rôle important dans la réinstallation du chamois en Franche-Comté. Enfin, les papillons (diurnes et nocturnes) sont nombreux et variés ; l’apollon, rare et protégé, figure parmi les 200 espèces recensées.
STATUT DE PROTECTION
Cette zone est incluse dans le réseau Natura 2000 « Massif du Mont d’Or, du Noirmont et du Risol » (en projet) et la falaise du Mont d’Or fait l’objet d’un Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope en vue de la protection réglementaire des habitats du faucon pèlerin. En outre, la présence d’espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 29/10/09, 20/01/82, 22/06/92 et 23/04/07).
OBJECTIFS DE PRESERVATION
Les parois, falaises et éboulis apparaissent peu impactés, du fait de leur inaccessibilité. Par contre, plusieurs plantes ayant déjà disparu des pelouses, il est urgent de préserver ces secteurs aux sols fragiles. Les menaces sont principalement liées aux activités touristiques mal contrôlées (piétinement des pelouses, surtout en bordure de corniche, infrastructures et aménagements liés aux sports d’hiver). L’intensification des pratiques agricoles est également à prendre en compte. Enfin, il convient d’assurer des conditions de tranquillité aux oiseaux rupestres, notamment en période de reproduction.
