ZNIEFF 430007710
LES TRANCHES, LES VÈZES, LES MOTTES, L'ILE DES TRECHES, LES RAIES D'ESSEC ET DES MOUTELLES

(n° régional : 14040004)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

Après la traversée de Dole, le pont de Choisey marque la fin du cours moyen encaissé du Doubs. Ce tronçon entre Crissey et Gevry assure la transition avec la basse vallée. Il constitue le premier secteur naturellement fonctionnel (sans barrage ni seuil en rivière) jusqu'à la confluence avec la Saône. Malgré d'importants travaux en lit mineur aux XIXème et XXème siècles (endiguement, rectification, extraction de granulats), le cours d'eau conserve dans l'espace inter-digue une fonctionnalité de basse vallée en matière d'hydraulique et de transport solide. Une géomorphologie alluviale caractéristique est visible dans le paysage : berges meubles abruptes érodées, bancs d'alluvions (vase, sable ou graviers), mortes et autres annexes.

Il s'ensuit une extrême diversité de milieux remarquables étroitement imbriqués : boisements riverains (saulaies, aulnaies-frênaies et frênaies-érablaies), complexes de végétation aquatique, ourlets humides, prairies de fauche mésophiles inondables (les Tranches et l'île des Trèches) et même certains secteurs en pelouses sèches sur alluvions. Les mortes abritent des espèces rares et protégées comme le jonc fleuri et l'hottonie des marais et accueillent en outre divers batraciens, tels que le triton crêté. Les insectes sont bien représentés, avec une grande diversité de libellules dont l'æschne paisible. De plus, la basse vallée du Doubs revêt un intérêt particulier pour les oiseaux en tant que corridor d'échanges écologique. Le guêpier d'Europe, l'hirondelle de rivage et le martin pêcheur nichent dans les rives abruptes, la sterne pierregarin et le courlis cendré fréquentent les bancs de graviers et les prairies, le bruant proyer se retrouve dans les prairies dotées de buissons et les pics épeiche et épeichette dans les forêts alluviales.

Une présence urbaine importante se manifeste en périphérie (nombreux villages et infrastructures de transport). Le remblai de l'autoroute A39 longe la rive droite en bout de piste de l'aéroport de Dole-Tavaux et fige la berge sans toutefois remettre en cause l'intégrité de la " Corne des Trèches ". Bien que la qualité de l'eau soit en amélioration, les teneurs en nitrates et micro-polluants sont toujours trop élevées. Dans ce contexte, les espèces de poissons polluo-sensibles telles que le brochet, la bouvière, la vandoise ou le toxostome restent menacées.

 

STATUT DE PROTECTION

Ce secteur est inclus dans la zone Natura 2 000 " Basse Vallée du Doubs, de Falletans à Annoire ". En outre, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés du 17/04/81 pour les oiseaux, du 22/06/92 pour la flore et du 19/11/07 pour les amphibiens).

 

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

La richesse écologique de la zone ne doit pas occulter les problèmes de fonctionnalité de l'hydrosystème. Tout en incluant les nombreuses activités humaines et surtout les différents types d'exploitation agricole, la gestion patrimoniale optimale doit s'articuler autour de deux axes :

- respect de la dynamique alluviale naturelle (préservation d'un espace de liberté latéral suffisant au titre du SDAGE) afin de limiter les conséquences physiques de l'incision du lit mineur et d'autoriser le renouvellement des écosystèmes pionniers caractéristiques. Dans cet espace, les endiguements (sauf cas précis de lieux habités denses et d'infrastructures majeures) et les remblaiements doivent être exclus ;

- maintien des prairies inondables exploitées de façon extensive et des boisements alluviaux.

En l'absence d'une politique cohérente à l'échelle de l'hydrosystème, comprenant également une reconquête de la qualité de l'eau, les capacités fonctionnelles de champ d'expansion des crues, d'auto-épuration et de lutte contre l'érosion seraient diminuées. En outre, avec l'appauvrissement de la biodiversité, les valeurs halieutique (zone de fraie du brochet), cynégétique ou naturaliste seraient altérées. La progression des espèces invasives est aussi à surveiller.

 

Commentaires sur la délimitation
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