ZNIEFF 430007758
CONFLUENCE DE L'AIN, DU DROUVENANT ET DE LA SIRÈNE

(n° regional: 46484009)

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DESCRIPTION

 

Au sein du massif jurassien, la Combe d'Ain constitue une région naturelle particulièrement diversifiée. Deux entités majeures peuvent être distinguées. La première est représentée par la vallée de l'Ain, qui traverse, selon une orientation nord-sud, des paysages au relief calcaire tourmenté, marqués par une influence méridionale croissante. L'autre composante correspond à la région des lacs, dont l'origine glaciaire a permis le développement de grandes plaines marécageuses ponctuées de multiples formes de relief.

 

Dans la partie méridionale, la zone de confluence entre l'Ain, le Drouvenant et la Sirène constitue un ensemble alluvial bien préservé, d'une grande valeur écologique. Ce secteur de la Combe d'Ain correspond à un ancien lac dans lequel les eaux de fonte des glaciers du Würm se déversaient, L'Ain et ses affluents y incisent une basse terrasse (constituée d'une épaisse couche de « varves », marnes grises qui ont colmaté le fond du lac). Les rivières s'écoulent en décrivant des méandres et l'Ain présente diverses formes alluviales, telles que des bras morts et des îlots plus ou moins végétalisés conservant des plages de sédiments nus.

 

Ce système essentiellement boisé est encore relativement sauvage par endroits. Les cours d'eau sont bordés de superbes galeries de type aulnaie-frênaie ou saulaie arborescente. Les galeries forestières riveraines de cette qualité sont rarissimes dans le Jura central. Dans le secteur amont, elles abritent la violette singulière, plante rare et protégée en Franche-Comté. A ces forêts de bois tendre est souvent associée une végétation herbacée humide : cariçaies (groupements de grandes laîches) et mégaphorbiaies (formations humides de hautes herbes) à reine des prés.

 

Localement, des terrasses embryonnaires sont colonisées par un groupement forestier très original et de grande valeur écologique du fait de sa rareté, aussi bien dans la région qu'en France, caractérisé par le tilleul à petites feuilles et la laîche blanche.

 

Enfin, au nord du lieu-dit « Sur la Vie Blanche » se trouve un secteur marécageux où se mêlent des prairies à molinie et des tourbières basses à laîche de Davall. Les bas-marais alcalins sont des milieux peu communs et en régression, particulièrement riches sur le plan floristique. Ici, trois plantes remarquables y sont recensées : le choin ferrugineux, la gentiane pneumonanthe, protégés respectivement en France et dans la région, ainsi que le laser de Prusse.

 

Les eaux de ces trois rivières, qui montraient des signes de pollution, ont vu leur qualité s'améliorer nettement durant ces dernières années, pour atteindre un bon état écologique. Sur ce secteur, le peuplement piscicole, encore riche en espèces exigeantes sur le plan écologique, est toutefois vulnérable : la vandoise, le chabot et la truite en constituent les espèces les plus remarquables, mais ces deux dernières se raréfient. L'ombre commun, quant à lui, a quasiment disparu.

 

STATUT DE PROTECTION

 

Aucune protection réglementaire n'a été mise en place. En revanche, la présence d'espèces protégées confère indirectement un statut de protection au milieu : la législation interdit en effet de porter atteinte aux espèces et aux milieux qui les supportent (arrêtés ministériels des 20/01/82, 8/12/88 et 22/06/92).

 

OBJECTIFS DE PRESERVATION

 

Les forêts alluviales sont devenues des systèmes relictuels qu'il convient de préserver, tout particulièrement lorsqu'elles conservent une belle extension comme c'est le cas sur ce site. Plusieurs objectifs de gestion sont à prendre en compte :

 

- poursuivre et consolider les efforts de reconquête de la qualité des eaux ;

- stopper l'enrésinement des forêts alluviales et restaurer les parcelles ayant fait l'objet de tels boisements artificiels ;

- préserver les formations herbacées humides. En particulier, le bas-marais au nord de la Vie Blanche souffre d'une densification de la végétation. L'enfrichement constitue une menace réelle pour la pérennité de cet habitat remarquable. La mise en œuvre de mesures de gestion apparaît donc prioritaire.

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