ZNIEFF 430007852
CORNICHES DE LA CITADELLE ET CÔTES DU DOUBS

(n° régional : 33000014)

Commentaires généraux

DESCRIPTION

A Besançon, l'entaille du Doubs dans l'anticlinal du faisceau bisontin par l'intermédiaire d'une double cluse est à l'origine d'un paysage assez exceptionnel où les calcaires d'âge Jurassique moyen (Bajocien et Bathonien) forment d'importantes falaises surmontées des murs de la Citadelle fortifiée.

 

De Tarragnoz à Morre, c'est un bel ensemble forestier ménageant localement quelques pelouses qui s'étire sur les versants tourmentés de la rive gauche bisontine surlignés d'un remarquable linéaire de falaises.

 

Les parois présentent toujours un fort intérêt patrimonial en raison de leur nature primaire et de leur fonction de refuge pour de nombreuses espèces très spécialisées. Les végétaux investissent les anfractuosités où est parvenue à s'accumuler de la terre fine. Sur les falaises de la Citadelle, ce sont également plusieurs espèces d'oiseaux remarquables qui ont investi les lieux : faucon pèlerin et harle bièvre. Ce canard cavernicole utilise en effet certaines des anfractuosités rocheuses ou des arbres creux pour installer son nid, jusqu'au sommet des falaises.

 

Très recouvrante, la forêt se décline ici en plusieurs types. Les versants froids ou confinés sont le domaine des forêts hygrosciaphiles. En contrebas de la hêtraie à tilleul, développée sur les éboulis pierreux, la tillaie-charmaie de ravin et l'érablaie à scolopendre occupent les éboulis grossiers. Au pied de la cascade de Morre, cette dernière formation évolue en une belle érablaie à corydale, groupement à très forte valeur patrimoniale en Europe compte tenu de son extrême rareté et de sa capacité à accueillir des espèces montagnardes à basse altitude. En contexte mieux ensoleillé ou sur certains hauts de versant, croissent des groupements plus secs comme la variante thermoxérocline de la hêtraie-chênaie à aspérule, la chênaie-charmaie mésoxérophile calcicole avec son sous-bois dense de buis ou encore la chênaie pubescente, développée dans les stations les plus séchardes. L'imbrication étroite de ce peuplement rabougri de chênes avec une fruticée à coronille arbrisseau, une végétation d'ourlet thermophile à géranium sanguin et une pelouse à phalangère rameuse bénéficie à des espèces végétales et animales d'affinité méditerranéenne.

 

Enfin, la grotte St-Léonard figure parmi les quatre cavités de la vallée du Doubs qui accueillent d'importantes populations de barbastelle et de grand rhinolophe. Son indice chiroptérologique est de 32. Ces sites demeurent complémentaires pour l'hivernage, la reproduction et le transit de ces chauves-souris. A St-Léonard, une grande salle d'entrée conduit à une galerie d'une trentaine de mètres (une grille en interdit l'accès) abritant en hiver une cinquantaine de grands rhinolophes. Ils se reproduisent dans l'enceinte de la Citadelle (souterrain de la chaufferie).

 

STATUT DE PROTECTION

L'enjeu paysager de certains secteurs a justifié un classement selon la loi de 1930. La tranquillité du faucon pèlerin et des chiroptères sont préservées par un arrêté préfectoral de protection de biotope. Enfin, la présence de plusieurs espèces animales protégées assure aussi indirectement la protection de cette zone puisque sont interdits tous actes de destruction à l'encontre de ces espèces et de leur milieu (arrêtés ministériels des 17.04.81, 23.04.07).

 

OBJECTIFS DE PRÉSERVATION

Hormis le respect de la tranquillité des falaises de la Citadelle et de la cavité de St-Léonard, il convient de conduire une exploitation forestière respectueuse de la valeur patrimoniale des groupements en place. Cela implique la proscription de tout enrésinement et le choix d'une gestion jardinatoire par bouquets ou pied à pied, voire même d'un abandon de l'exploitation pour les peuplements à faible potentialité. Il est également regrettable que la seule station d'érablaie à corydale des collines bisontines corresponde à l'ancienne décharge de Morre et constitue encore un exutoire pour la station d'épuration de ce village. La nécessaire restauration de ce site devra être très précautionneuse à l'égard du milieu. L'accès difficile et l'abondance des blocs grossiers plaident en faveur d'une évacuation héliportée des déchets.

 

 

Commentaires sur la délimitation
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